e décret généralisant le VCI (volume complémentaire individuel) aux vins rouges d'appellation doit être mis en application pour les vendanges de 2015. C'est l'engagement que vient de prendre le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
Il répond ainsi, dans une lettre, aux députés souhaitant généraliser le dispositif aux vins rouges et rosés. Adressé à la députée de Dordogne, Brigitte Allain, ce courrier annonce « un décret dans les meilleurs délais pour que le dispositif soit opérationnel d'ici les vendanges » pour les vins rouges.
CALENDRIER SERRÉ
Cette promesse s'appuie sur la commission permanente du Comité national vins de l'Inao, qui s'est réunie ce 25 mars pour recevoir le rapport d'orientation du groupe de travail dédié au VCI pour les rouges. Ses conclusions ne pouvaient qu'être favorables, pour Yann Le Goaster, directeur de la Fédération des grands vins de Bordeaux.
S'appuyant sur les cinq années d'expérimentation sur dix-sept AOC du Bordelais, il estime en effet « qu'avec la petite récolte de 2013, le dispositif a démontré qu'il répondait aux objectifs initiaux, et qu'il était suffisamment encadré avec un registre spécifique ».
Reste désormais au ministère de l'Agriculture à rédiger son projet de décret d'application. Si l'Inao ne souhaite pas commenter l'avancée du dossier, son comité national vins AOC devrait se positionner définitivement sur le texte en juin.
Le laps de temps sera donc très court pour les syndicats viticoles intéressés (Bergerac et les Côtes du Rhône sont ouvertement dans les starting-blocks). Le calendrier est finalement tout aussi serré que l'an dernier, quand le VCI des vins blancs AOC était passé du statut d'expérimental à celui de réglementaire.
EXPÉRIMENTATIONS EN ROSÉ ET MOUSSEUX
Pour l'instant, la procédure suit son cours, de même que le souhait unanime de la filière vin d'une généralisation rapide de ce mécanisme de gestion des volumes. Yann Le Goaster ajoute également la demande d'amélioration du dispositif, avec « un plafond annuel constituable monté de 5 à 6 hl/ha selon la qualité de l'année, ainsi qu'un plafond cumulable de 30 hl/ha. Avec au moins une demi-récolte, on limiterait les à-coups de disponibilité préjudiciables sur des marchés fortement concurrentiels ».
Alors qu'une expérimentation de VCI pour les rosés est en cours (en AOC Anjou et Provence), le ministre de l'Agriculture précise qu'une expérimentation pour les mousseux doit prochainement être lancée, tandis que celle pour les liquoreux a été reportée.
Confirmant la volonté gouvernementale de généraliser le système de VCI (y compris aux IGP), Stéphane Le Foll précise que la procédure d'expérimentation préalable reste incompressible, elle « permet de s'assurer de l'adéquation des procédures aux caractéristiques de chaque produit ».