arc Marckert, qui vend son raisin à la société de négoce Arthur Metz (Bas-Rhin), est satisfait du changement introduit par son acheteur. Désormais, il connaît à l'avance l'heure et la quantité de raisin qu'il peut venir décharger au vendangeoir.
« J'étais un peu sceptique au départ, reconnaît ce vigneron installé à Nothalten (Bas-Rhin). Mais ce n'est pas une contrainte. Je suis allé au vendangeoir mardi 1er septembre et j'ai pris deux rendez-vous pour livrer ma récolte le lendemain à 10 h 30 et à 16 h 45. Mercredi, pendant que mes raisins étaient déchargés, j'ai repris deux autres rendez-vous à 10 h 30 et 21 h 30 pour vendredi 4 septembre. Je n'ai guère attendu alors que les années précédentes, il m'arrivait de patienter quatre à cinq heures, voire plus, pour pouvoir décharger ma benne. »
UN SYSTÈME GAGNANT-GAGNANT
« Pour nous, l'objectif est de remplir les pressoirs le plus rapidement possible, afin de limiter le risque oxydatif, donc de gagner en qualité. Et nous évitons aux viticulteurs les embouteillages devant le quai de réception. C'est du gagnant-gagnant », explique Nicolas Secondé, le responsable du pôle oenologie d'Arthur Metz, entité du groupe Grands Chais de France.
En pratique, deux employés du négoce établissent le planning prévisionnel à J+2 de vive voix ou par téléphone avec les quelque 500 apporteurs du négociant. Ils sont présents de 9 à 21 heures, l'un dans le vendangeoir de Scharrachbergheim (400 t/j d'apports), l'autre dans celui d'Epfig (200 t/j).
Après le bilan positif de la première semaine de vendanges dédiée aux raisins à crémant, le système, qui a connu très peu de ratés, pourrait être étendu aux vins tranquilles dès cette année. Une météo favorable y a certes contribué. Mais Nicolas Secondé est persuadé que ces prises de rendez-vous seront encore plus avantageuses durant les années difficiles.
« La programmation des apports est une clé pour sortir la meilleure qualité possible en montant à quatre rotations de pressoir par jour », affirme-t-il.
Marc Marckert a, de son côté, déjà réfléchi aux avantages de ces rendez-vous. « En gérant bien mes livraisons, je pourrais sans doute embaucher deux vendangeurs de moins en 2016 », prévoit-il.