our la deuxième année consécutive, certains producteurs du Saumurois ne vont pas remplir leurs cuves. On s'en souvient : 2012 avait été maigre pour tous. Alors que les feuilles viennent de faire leur apparition, quelques zones ont été frappées par un coup de gel ce lundi 29 avril à l'aube, où des températures autour de - 3°C ont été enregistrées au niveau du sol.
Dans l'appellation Saumur-Champigny, dans le Maine-et-Loire, les secteurs de Chacé, Varrains et Saint-Cyr-en-Bourg sont touchés. En AOC Saumur, ce sont les communes de Coudray-Macouard et Saint-Just-sur-Dive qui ont souffert.
« Les vignes étaient au stade une ou deux feuilles étalées. Il faudra attendre une bonne dizaine de jours pour faire un état des lieux précis », déplore Jean-Gabriel Breque, technicien à la Coopérative de Saumur, qui évoque entre 20 et 60 % de bourgeons gelés.
À Varrains, le bilan est déjà fait pour Mickaël Hardouin, vigneron au domaine du clos Maurice : « Sur 21 ha, 12 sont touchés. Les bourgeons fructifères sont grillés. J'estime entre 30 à 35 % en moyenne la perte de récolte. J'avais déjà perdu 60 % de récolte en 2012. Je n'ai pas de stock. Ma déclaration de sinistre vient de partir chez mon assureur. »
À quelques kilomètres de là, l'assurance de Marie-Françoise et Sébastien Ratron, ce sont des chaufferettes. Sur les 13 ha du clos des Cordeliers, à Souzay-Champigny, ils ont installé 1 860 chaufferettes au fuel, raccordées par 14 km de tuyaux pour protéger leur vignoble depuis le gel de 1991. « Nous en avons allumé une partie à 2 heures du matin, puis l'autre à 5 heures, rapporte Marie-Françoise. La température est descendue jusqu'à -3,5°C. On a réussi à la faire remonter à 2°C. Nous avons sauvé notre récolte. »
En Touraine, du côté de Chinon et Montlouis (Indre-et-Loire) notamment, le gel a également frappé.