n collectif d'une quinzaine de viticulteurs créanciers de la SDVA monte au créneau. Dans une lettre ouverte au ministre de l'Agriculture, ces viticulteurs s'impatientent de la lenteur de la justice à établir les responsabilités dans ce « scandale de la faillite » de la société de négoce de Lézignan-Corbières (Aude). « Nous ne comprenons pas qu'à ce jour les responsables de cette situation dramatique n'aient pas encore été inquiétés par la justice », écrivent-ils.
Déjà pénalisés par le défaut de paiement de leur récolte, ils ne comprennent pas pourquoi ils se retrouvent poursuivis par la société de transport qui leur réclame le règlement de factures impayées par la SDVA. Ce transporteur s'est montré « étrangement complaisant à l'égard de la SDVA », pointent-ils dans leur courrier au ministre.
Enfin, ce collectif s'étonne que « certaines administrations n'exercent pas entièrement leurs prérogatives afin de faire éclater la vérité en vérifiant des mouvements de stocks qui ont été importants à la veille de la liquidation judiciaire, notamment au profit d'un des associés principaux de la société SDVA, en l'occurrence la cave coopérative d'Ouveillan ».
« DES TRANSFERTS EN TOUTE TRANSPARENCE »
Directement mise en cause, cette cave s'explique. « N'ayant pu faire jouer la clause de réserve de propriété sur les vins en vrac que nous avions livrés, car ces volumes n'étaient plus en stock, nous avons cherché à sécuriser une partie des stocks de vins en bouteilles. Nous avons donc transféré dans nos locaux environ 100.000 bouteilles. Mais ces mouvements ont été faits en toute transparence, avec déclaration douanière. Le décompte de ces bouteilles a été transmis au liquidateur pour qu'il rentre dans l'actif de la SDVA », indique le président Francis Taillade.
Par ailleurs, la cave, en qualité d'associé minoritaire de la SDVA, a déposé, fin juillet, une plainte contre X auprès du procureur de la République de Narbonne pour comptes annuels inexacts, abus de biens sociaux, banqueroute, faux et usages de faux, et escroquerie. Une enquête du SRPJ de Montpellier est en cours.
La SDVA, dont la cave d'Ouveillan était actionnaire à hauteur de 40 %, a été mise en liquidation judiciaire en mai dernier, avec un passif évalué entre 8 et 9 M?. Une quinzaine de caves coopératives et 35 vignerons indépendants, qui avaient livré tout ou partie de leur récolte au négociant audois, sont affectés par cette faillite.