epuis le début de l'année, les températures sont exceptionnellement douces en Languedoc-Roussillon. Dans l'Hérault, elles dépassent de 2,5°C les normales saisonnières. C'est le second hiver le plus doux depuis 1950. Cette douceur exceptionnelle commence à inquiéter les professionnels
« Un hiver trop doux est une très mauvaise chose pour la viticulture comme pour l'arboriculture. Les risques de gelées de printemps sont accentués. Il est très rare de conserver cet écart de 2,5°C sur toute l'année. Un rééquilibrage est à craindre et, si un coup de froid survient après le débourrement, le potentiel de la prochaine récolte peut être atteint », estime Frédéric Laget, le directeur de l'Association climatique de l'Hérault (ACH).
VINGT JOURS D'AVANCE
Pour prévoir le débourrement, l'ACH, avec l'appui de l'ICV et de la chambre d'agriculture de l'Hérault, suit l'évolution cumulée de l'indice de Pouget, basé sur la somme des températures positives. Au 15 février, cet indice indique vingt jours d'avance sur la normale. Dans certains secteurs précoces, si la douceur persiste, les premiers bourgeons pourraient poindre vers le 10 mars alors qu'habituellement ce stade n'est atteint que fin mars
« Si le froid revient en mars ou en avril, les dégâts sur ces jeunes pousses seront beaucoup plus importants qu'une année où le cycle végétatif est moins avancé », s'inquiète Jacques Rousseau, responsable des services viticoles à l'ICV, qui recommande donc de laisser quelques baguettes à la taille sur les parcelles gélives.
DÉFICIT HYDRIQUE
Autre source d'inquiétude : le déficit hydrique marqué sur tout l'ouest du département. La pluviométrie a été très faible en décembre sur l'Hérault. Ce déficit s'est aggravé en janvier sur le Biterrois où les cumuls n'ont pas dépassé 20 à 40 mm.
Enfin, ces conditions climatiques risquent de favoriser le développement de certains parasites. « Dans les zones où il a plu (à l'est de l'Hérault et dans le Gard), on peut s'attendre à une forte pression du mildiou au printemps. Cette douceur est également favorable au développement de l'excoriose. Dans les parcelles à risque, il faut prévoir un traitement et intervenir plus tôt que d'habitude », indique Jacques Rousseau.