'ultra-trail, vous connaissez ? Des courses à pied longue distance qui ont la nature pour cadre et des dénivelés impressionnants, à l'image de l'ultra-trail du Mont-Blanc ou de la Diagonale des fous, à la Réunion. Imaginez pour cette dernière : 164 km à couvrir avec un dénivelé positif de 9 900 m !
François D'Haene a remporté le Mont-Blanc en 2012 et a inscrit son nom à la première place du palmarès de la Diagonale en 22 h 58 le 18 octobre dernier. Particularité : ce sportif exploite également 3,5 ha de beaujolais et de beaujolais-villages à Saint-Julien-sous-Montmelas (Rhône), depuis 2012 !
ENTRAÎNEMENTS COMPLIQUÉS
Tout juste rentré de la Réunion, ce vigneron hors du commun reconnaît que les récentes semaines ont été compliquées : « Les vendanges ont été tardives et mon entraînement a été perturbé. Ce n'était pas le meilleur moment pour s'organiser à dix jours d'un gros objectif sportif? Je me suis adapté en réduisant les séances de course. Les fermentations étaient lancées quand je me suis envolé pour la Réunion. Ma femme a poursuivi le travail? »
François D'Haene n'est vigneron que depuis 2012. « Je suis kinésithérapeute de formation, mais je voulais travailler au contact de la nature avant tout. Nous avons eu l'opportunité de reprendre en fermage des vignes qui appartiennent à la famille de ma femme. Je suis actuellement une formation de BPREA vitivinicole (brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole). Nous sommes également aidés par l'ancien vigneron du domaine. »
ATTEINDRE L'ÉQUILIBRE ÉCONOMIQUE
Une aide précieuse pour concilier entraînements et travail à la vigne. « J'organise mes courses en fonction des gros travaux dans la vigne. Ma façon de m'entraîner n'est pas du tout régulière. C'est ma façon de rester motivé. J'alterne donc des moments de coupure totale sur le plan de la course à pied qui correspondent à de gros travaux dans la vigne et des moments d'entraînements très intenses programmés à l'approche des compétitions. »
Seul regret : pour l'instant, le couple n'a pas atteint l'équilibre économique. « Même si le trail se médiatise de plus en plus, ce sport ne permet pas de vivre et les vignes non plus? Nous vivons grâce à nos économies et quelques remplacements que j'effectue comme kiné. Les revenus liés au sport complètent. »