e traitement des vignes bordant une école primaire de Villeneuve, dans le Blayais, a-t-il intoxiqué les élèves de cet établissement, le 5 mai dernier ? Les conclusions de l'enquête menée par la Draaf Aquitaine et les services de l'Agence régionale de Santé sont tombées ce 15 mai, en fin de matinée. Dans un communiqué, la préfecture de la Gironde relève que l'épandage des produits à proximité de l'école s'est déroulé dans des « conditions inappropriées sans qu'aient été prises toutes les précautions pour le voisinage ». Le rapport précise par ailleurs que les « produits mis en oeuvre sont des produits autorisés régulièrement contre l'oïdium et le mildiou, leur emploi n'étant cependant possible que si les conditions météorologiques le permettent, en particulier la vitesse du vent ». Il constate enfin que « les effets connus des fongicides identifiés sont concordants avec les symptômes décrits ».
Retour sur les faits : vingt-trois élèves d'une école primaire située sur la commune de Villeneuve ont développé des symptômes, après un traitement dans les vignes qui entourent le bâtiment scolaire. Des vignes qui appartiennent à deux propriétaires, dont l'un est la maire de la commune, Catherine Verges. Le lundi 5 mai, dès la rentrée des classes, à 8 heures du matin, Jean-Daniel Sans, le directeur de l'école, remarque les tracteurs qui s'affairent dans les vignes voisines. Vers 10h30, les premiers signes de gène se manifestent : picotements des yeux, douleurs dans la gorge, les enfants sont visiblement très incommodés. Au point que le directeur appelle la mairie pour faire cesser l'épandage. L'élu contacté promet de stopper le travail. Apparemment sans résultat. « L'épandage a duré jusque vers 13h30. Nous avons pu observer des projections de gouttelettes, emmenées par le vent, jusque dans la cour de l'école », se remémore-t-il.
UNE CAMPAGNE DE SENSIBILISATION
Tout s'accélère au moment du déjeuner. Les enfants sont pris de nausées et de maux de tête. Le directeur appelle aussitôt le 15. Les enfants sont pris en charge par les pompiers. L'institutrice qui a fait un malaise est conduite aux urgences. Il faudra trois jours pour que les nausées et diarrhées disparaissent totalement. Vendredi 9 mai, les enfants étaient de retour à l'école.
Pour éviter que cet accident ne se reproduise, le préfet de Gironde et d'Aquitaine, Michel Delpuech, a demandé à ses services d'engager une campagne de sensibilisation auprès des agriculteurs et des viticulteurs. L'objectif étant de mettre l'accent sur les conditions d'emploi des produits et sur l'utilisation de pulvérisateurs réduisant les risques de dispersion. De même, un recensement des sites sensibles, notamment les écoles, va être engagé. De mesures de prévention (horaires des traitements, haies brise-vent) seront mises en oeuvre.