e 18 juillet, la Bourgogne et la Champagne ont connu un pic de chaleur par une journée parfaitement ensoleillée. Météo-France a enregistré 34,5°C sous abri à Dijon et 33 °C à Reims alors que la nuit précédente avait été fraîche. Bien des grappes portent les stigmates de ce coup de chaud.
« Les baies ont subi un choc. Leur peau a tout de suite brûlé. Aujourd'hui, elles ont desséché et elles se mettent à tomber. On voit des coups de soleil impressionnants », constate Grégory Patriat, acheteur de raisin et vinificateur pour la marque Jean-Claude Boisset.
Son travail l'amène à parcourir la Côté-d'Or. Il achète en effet la récolte d'une quarantaine d'hectares à une trentaine de vignerons. Partout où il passe, il constate des dégâts d'échaudage. « J'ai vu des vignes où tous les raisins exposés au soleil ont grillé. Dans ces cas, cela peut représenter de 15 à 20 % de perte de récolte. Et souvent, c'est un bon 10 % de pertes. Les vignes effeuillées au sud sont les plus marquées. Et c'est plus spectaculaire sur les rouges car on le voit plus facilement. »
En poste depuis vingt ans, l'acheteur estime que ce phénomène est plus fréquent depuis sept ou huit ans.
Conseiller viticole à la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or, Pierre Petitot, confirme : « L'échaudage s'est produit à la mi-juillet. Il est généralisé sur tout le département. Il est plus marqué sur le côté du soleil couchant. Il peut y avoir jusqu'à 20 à 30 % de perte de récolte. »
Le même phénomène touche la Champagne. « Nous avons beaucoup d'échaudage, témoignage Mathieu Liebart, directeur du GIE de lutte raisonnée Magister. On en trouve dans toutes les parcelles. Le phénomène s'est produit à la mi-juillet au moment de la fermeture des grappes. Aujourd'hui, les baies sèchent et tombent. »
Quant à l'impact de ces grillures sur la récolte de ces deux vignobles, personne n'est en mesure de l'évaluer.