« Nous avons beaucoup investi pour améliorer la qualité de nos bouchons. Nous tenons à le faire savoir. » C'est le message que Christophe Sauvaud, président de la Fédération française du liège, accompagné de plusieurs de ses confrères, a voulu faire passer lors d'une rencontre ce mercredi 3 juin avec les professionnels de la filière vin à Montpellier (Hérault).
La mise en place en 1999 d'un code international des pratiques bouchonnières est l'un des éléments clé de cette mutation. Cette démarche des bouchonniers européens visait à instaurer des standards de qualité ainsi que les règles auxquelles doivent se soumettre les entreprises en matière de fabrication, de protection de l'environnement et de sécurité. Toutes les étapes sont couvertes, de la préparation du liège jusqu'à la finition du bouchon. Le respect par les entreprises de ces bonnes pratiques est attesté par le label Systecode, après un audit annuel réalisé par Bureau Veritas, seul habilité à attribuer des attestations.
NIVEAU D'EXIGENCE RENFORCÉ
Depuis 2011, un niveau supérieur de certification a vu le jour avec le Systecode Premium, qui renforce encore le niveau d'exigences, notamment au niveau environnemental avec l'obligation de travailler avec du liège provenant de forêts certifiées. Des contrôles supplémentaires sont également prévus : TCA relargable, comportement mécanique de bouchons, analyse sensorielle.
Un troisième niveau de certification sera mis en place cette année avec Systecode Excellence, destiné aux entreprises qui commercialisent des bouchons finis.
« La démarche Systecode me coûte entre 5 et 6 euros pour mille bouchons. En échange, j'ai l'assurance d'offrir un produit de qualité à mes clients. Cela me coûterait beaucoup plus cher de perdre un client », a témoigné AntoineTixador, de la société Travet Liège, à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), qui indique n'avoir fait jouer son assurance une seule fois en dix ans? pour un lot de bouchons qu'il n'avait pas produit mais acheté à un confrère !
70 % DES BOUTEILLES DANS LE MONDE
La démarche Systecode porte ses fruits. Le taux de bouteilles affectées par le TCA, responsable du goût du bouchon, a chuté de 4 % en 1992 à moins de 1 % aujourd'hui, affirme la Fédération française du liège. Et le liège regagne du terrain. Alors qu'il ne bouchait plus que 66 % des bouteilles au niveau mondial en 2008, sa part de marché est remontée à 70 % aujourd'hui.
« Systecode, c'est le seul gage de sérieux d'un fournisseur de bouchons et de son respect des bonnes pratiques de fabrication. Les professionnels du vin doivent y être sensibilisés, c'est la raison de cette campagne de communication », a précisé Christophe Sauvaud. Environ un tiers des bouchons liège produits dans le monde proviennent encore d'entreprises non certifiées Systecode.