Dans toute la vallée du Rhône, notamment dans les zones ventées, le constat est le même : le débourrement des grenaches est très hétérogène. Certaines souches ne débourrent pas. Sur d'autres, seuls un bras ou certains coursons sont en végétation. En cause : le gel d'hiver.
Les oenologues estiment que 15 à 20 % des bourgeons de vieux grenache n'ont pas débourré ou ne sont pas fertiles. Dans les cas les plus graves, les pertes de récolte pourront atteindre 50 à 60 %. Les dégâts sont les plus importants dans celles atteintes par les maladies du bois, peu vigoureuses ou qui ont rencontré des problèmes d'aoûtement l'an dernier.
« Il y aura un travail important de recépage pour reformer les souches atteintes. Dans certaines situations, un arrachage peut être envisagé », note la lettre d'information du service technique d'Inter-Rhône « Vision de vignes » du 2 mai 2012.
Sur syrah et cinsault, les dégâts sont de l'ordre de 5 à 10 % en moyenne. Sur carignan et mourvèdre, ils ne dépassent pas 5 % en moyenne.
Explication avancée par les oenologues d'Inter-Rhône : le fait que le bois du grenache soit tendre, contrairement à celui du carignan qui est dur.
Olivier Roustang, de Rhône oenologie écrit sur son site internet que « la principale inquiétude à ce jour est la capacité de reprise des vignes touchées. Bien évidemment, le soin à apporter sur ces parcelles durant l'été devra être important et efficace, mais l'on sait d'ores et déjà que la date de récolte sera difficile à déterminer ».