es responsables professionnels viticoles alsaciens auraient bien fait déguster leurs vins au chef de l'État. Ils n'ont pas pu le faire. Ils n'ont pas davantage reçu sa visite sur l'espace réservé aux vignes et aux vins d'Alsace. Rémy Gresser, président du Civa, qui voulait évoquer devant Nicolas Sarkozy l'application de la loi Évin, s'est du coup abstenu de lui parler. « Intervenir dans un tel contexte ne m'intéresse pas », a-t-il dit.
Voulant arrondir les angles, Yves Bur, le député UMP local qui figurait dans le cortège présidentiel, a demandé si les viticulteurs « ne faisaient pas aussi du jus de raisin » (sic), une boisson qu'ils auraient pu offrir au président de la République. Cette initiative de la part d'un député qui s'est régulièrement montré hostile à tout assouplissement de la loi Évin a été mal perçue.
D'où ce commentaire d'un professionnel amer : « Il faudrait que les viticulteurs s'en souviennent l'année prochaine en glissant leur bulletin de vote dans l'urne. »
Seul Gérard Boesch, président de l'Association des viticulteurs d'Alsace, tire un bilan positif de cette visite. Il a profité des deux minutes qui lui étaient accordées pour glisser au président qu'il fallait trouver les derniers soutiens manquants pour obtenir la révision de la position de la Commission sur les droits de plantation. « Il faut toujours être content de ce qu'on arrive à obtenir », a-t-il commenté.
Globalement, les organisations viticoles alsaciennes ont investi 100 000 euros dans cette opération de communication avec le grand public qui a accueilli quelque 150 000 visiteurs.