mbiance studieuse. Négociants, importateurs, cavistes dégustent consciencieusement. Denis Marsan, acheteur de la Société des alcools du Québec, déambule d'un stand à l'autre et retrouve certains de ses clients : « J'aime venir dans ce genre de dégustation. Cela me permet de saisir les tendances, de voir les améliorations, de me mettre à jour sur les cuvées et de rencontrer les propriétaires. Rien ne remplace le contact direct avec celui qui fait le vin. »
La viticulture raisonnée, il y croit. Il est prêt à payer le prix, si la qualité est là. Va-t-il enclencher des commandes ? « Pas forcément », répond Denis Marsan, peu loquace sur sa stratégie.
Andréa Goulet, une importatrice norvégienne, cherche des vins du Rhône et du Languedoc, à base de syrah. « Je suis ici pour découvrir une palette de vins, dans laquelle je piocherai en rentrant en Norvège. La demande en vins issus de la viticulture raisonnée est en forte hausse en Europe du Nord. Ces vins présentent toujours quelque chose de différent, ce qui plaît au consommateur », assure-t-elle.
Pendant ce temps, le président de Terra Vitis, Didier Vazel, enregistre les avancées : « En 2007, pour notre première participation à Vinexpo, une centaine de professionnels était venue déguster nos vins. En 2009, ils étaient 250. Nous espérons bien faire mieux cette année. D'autant que la surface de dégustation est passée de 300 à 500 m². »
Quant à connaître les marchés décrochés avec ces dégustations, c'est une autre affaire. Terra Vitis ne fait pas les comptes.
Patrick Thevenet, à la tête du domaine des Gandelins, dans le Beaujolais, et adhérent à Terra Vitis, est un inconditionnel de ces dégustations à Vinexpo.
Son message est clair : « Nous n'avons pas besoin d'expliquer que notre vin est bon, notre cahier des charges est suffisamment contraignant. Notre challenge, c'est de convaincre l'acheteur qu'il va gagner de l'argent avec nos vins. »
Après Vinexpo 2007, Patrick Thevenet et six autres vignerons ont créé une société de négoce tournée vers l'exportation : Terres et vins. Ils ont d'abord visé la Chine et les États-Unis. Pas facile, mais en 2010, ils ont vendu 30 000 bouteilles à l'export, sur 120 000 produites. Ils ciblent désormais l'Angleterre et l'Europe du Nord.
Ce 22 juin, Patrick Thevenet attend donc trois importateurs suédois et allemands, avec qui il a rendez-vous.