e 23 avril, sous le doux soleil printanier, une quinzaine de vignerons et d'ouvriers viticoles ont parcouru les rangs de vigne de la vallée de Vaux, à Chançay (Indre-et-Loire) en AOC Vouvray. D'un geste rapide, ils ont posé des Rak 1+2 Mix, qui vont permettre à leurs vignes d'être protégées des papillons eudémis et cochylis. Une pratique qui s'est fortement développée ces dernières années dans l'appellation.
UNE MÉTHODE QUI SÉDUIT LES VITICULTEURS
« Cette année, 80 producteurs se sont engagés dans cette démarche, plus de 900 hectares vont être confusés, contre 300 ha en 2013, indique Jean-Michel Pieaux, président du Syndicat des vignerons de Vouvray. Les vignerons ont pris conscience de tout l'intérêt de cette méthode et de son efficacité. Aucun traitement insecticide complémentaire n'a été nécessaire depuis sa mise en place, même la première année. Avec la confusion sexuelle, on réduit son indice de fréquence de traitements et on est tranquille pour la saison. Le suivi des piégeages est réalisé par les techniciens de notre fournisseur de diffuseurs, Vitivini. »
UN COÛT ENCORE UN PEU ÉLEVÉ
Le coût de ces Rak est de 180 ? par ha. « BASF a baissé ses prix, mais le coût de la confusion reste supérieur à la lutte chimique et c'est un frein pour certains vignerons, observe Jean-Michel Pieaux. Il faudrait une volonté politique pour rendre plus abordable cette méthode. »
Vigneron en biodynamie, Christophe Vigneau est un adepte de la confusion sexuelle. « J'utilisais auparavant des insecticides homologués en bio, mais ils étaient moins efficaces que cette méthode qui diminue énormément les populations. Poser les diffuseurs entre vignerons nous permet aussi de nous rencontrer, de travailler main dans la main. »
Outre Vouvray, la confusion sexuelle se développe dans le Val de Loire, notamment dans les appellations Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Noble-Joué et, pour la première fois cette année, en Touraine-Mesland.