'objet peut surprendre : fixée à quelques mètres du sol, une barrique coupée en deux surplombe le paysage. « Ces nichoirs ont pour but de favoriser le développement de populations de rapaces nocturnes, de chouettes en particulier, prédateurs naturels des campagnols », explique Franck Baechler, animateur du GDA grandes cultures de la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher.
En effet, certains agriculteurs de la région ont été confrontés à une prolifération de campagnols alors qu'ils expérimentaient « des systèmes simplifiés, comme le semis direct sans labour », relate Franck Baechler. Pour lutter contre ces nuisibles et attirer leurs prédateurs, un spécialiste leur a soufflé l'idée de ces nichoirs fabriqués dans de vieilles barriques. « Plusieurs agriculteurs sont implantés dans la Beauce, où les haies et les bois sont rares, observe l'animateur du GDA. Soixante nichoirs ont alors été installés à trois à quatre mètres du sol, sur des mâts, en lisière de haie ou sur des arbres. »
DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS
Les agriculteurs ont acheté des barriques d'occasion à un vigneron bordelais. Ces fûts de 220 litres ont été coupés en deux et fermés par du contreplaqué. Munis d'une ouverture de 15 cm de diamètre, ils comportent une cloison intérieure en bois pour abriter de façon séparée les oiseaux et leurs petits. Coût total par nichoir : 50 à 60 euros HT.
Aujourd'hui, trois ans après la pose des premiers nichoirs, les effets sur les campagnols sont difficiles à évaluer, les conditions climatiques étant devenues moins favorables aux petits rongeurs. Mais pour Pierre Roger, céréalier ayant neuf nichoirs, les résultats sont « encourageants : j'ai constaté moins de dégâts dus aux campagnols et plus de hiboux moyens ducs dans mes parcelles. »
La chambre d'agriculture, elle, va mener une étude sur ces nichoirs et installer des perchoirs avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO) .