'enquête judiciaire sur la déconfiture, à l'automne 2012, de Lucien Albrecht SA est toujours en cours. Et cela agace les 95 vendeurs de raisins ou de vrac qui n'ont pas été payés de leurs apports. Répondant à un mot d'ordre de la Confédération paysanne, soutenus par le Synvira (Syndicat des vignerons indépendants d'Alsace), une cinquantaine d'entre eux a déployé ses panneaux vendredi dernier devant la cour d'appel de Colmar (Haut-Rhin). « On veut remettre un coup de projecteur sur le dossier pour faire avancer les choses, identifier les responsabilités et obtenir des informations », a indiqué un des organisateurs au quotidien « Dernières Nouvelles d'Alsace ».
Depuis la liquidation de l'entreprise en février 2013, il a été calculé que le passif final atteindrait les 12,7 millions d'euros.
UNE PLAINTE COLLECTIVE ET DES PLAINTES INDIVIDUELLES
Chaque créancier a déposé une plainte individuelle au civil. L'Association des viticulteurs d'Alsace (Ava) a, pour sa part, déposé une plainte collective au pénal dont l'avenir semble dépendre du résultat de l'expertise des comptes du feu négoce. Mais les faits n'ont toujours pas été jugés.
Les péripéties liées à cette affaire ne cessent d'étonner ceux qui s'y intéressent. Dans le cadre de la liquidation de la société, certains de ses biens immobiliers ont été vendus à des prix manifestement bas tout en profitant à des proches de Jean Albrecht. Cette liquidation est contestée par au moins un créancier contrôleur.
La mère et la soeur de Jean Albrecht, l'ex-directeur de la société Lucien Albrecht SA qui a fait faillite, font partie des créanciers. Elles réclament plusieurs années de fermages impayées.
Enfin, la famille Albrecht reste active dans le domaine vinicole. Marie et Cécile, les deux filles de Jean Albrecht, prêtent leur nom à une SARL qui produit du vin, achète du raisin et du vrac. Le gérant en est Jean Albrecht lui-même.