« Cette année, la pression des tordeuses a été exceptionnelle. Et nous avons observé de sérieux échecs de la protection dans les zones sous confusion sexuelle, que ce soit avec le système Rak de BASF ou avec les diffuseurs Isonet LE de Terra Fructi », rapporte Jacques Oustric, de la chambre d'agriculture du Gard.
L'IFV mène une enquête pour déterminer les causes de ces échecs et en dévoilera les résultats lors des prochains entretiens Vigne Vin Languedoc-Roussillon qui auront lieu le 24 janvier à Narbonne (Aude).
Pour Jacques Oustric, cette situation résulte de la présence de très fortes populations d'eudémis dès la deuxième génération. « Certains viticulteurs ont fait un traitement insecticide d'appoint avec un ovicide lorsqu'ils ont vu qu'il y avait des pontes dans les zones confusées. Ils ont ainsi pu maîtriser la situation. En revanche, ceux qui n'ont rien fait se sont retrouvés avec de gros dégâts à la vendange, avec jusqu'à deux chenilles par raisin et 100 % des grappes atteintes par la pourriture grise. »
Pierre-Antoine Lardier, responsable du pôle cultures spéciales chez BASF, ajoute : « La confusion sexuelle est une méthode alternative qui fonctionne très bien. Mais en présence d'une très forte pression, elle ne suffit pas et nécessite au moins un traitement complémentaire. »
Guy Salmona, de Terra Fructi, confirme : « La confusion sexuelle ne consiste pas à mettre en place des diffuseurs puis à ne plus y penser. Il faut impérativement faire des contrôles de glomérules et de pontes en cours de saison. » Ces suivis sont importants, même dans les parcelles sous confusion depuis plusieurs années.
Ravageurs non contrôlés par la confusion sexuelle
Autre phénomène qui pourrait expliquer certains échecs de la confusion sexuelle selon BASF : la recrudescence d'eulia dans le Languedoc-Roussillon. « C'est une chenille très active qui n'est pas contrôlée par les phéromones présentes dans le système Rak. L'an prochain nous allons tester une nouvelle phéromone sur cette tordeuse », annonce Pierre-Antoine Lardier.
2013 a aussi été marquée par une présence plus importante de Cryptoblabes gnidiella dans le Gard, une chenille également très active qui se nourrit de l'intérieur des grains de raisins et ne laisse que la pellicule. Elle n'est pas non plus contrôlée par la confusion sexuelle. « Contre ces ravageurs, un traitement conventionnel peut être nécessaire », indique Pierre-Antoine Lardier.
Enfin, Guy Salmona met aussi en avant le fait que l'année a été tardive. « Ceux qui ont mis en place les diffuseurs trop tôt ont pu se retrouver en fin de cycle avec une moindre couverture », assure-t-il.