'arc méditerranéen subit les conséquences d'un été pluvieux. Jacques Hilaire, président de la cave coopérative de Roquemaure (Gard) explique que « l'année a été très technique car la fin de saison connaît une forte pression phytosanitaire, ce qui est plutôt inhabituel dans notre région ».
Thierry Favier, responsable développement vigne de la Coopérative agricole Provence Languedoc (CAPL), reconnaît lui aussi que « l'année est très compliquée depuis le mois de juillet. Avec les orages, le mildiou est monté crescendo depuis le début de l'été ».
CAMPAGNE DIFFICILE
À ce jour, dans son secteur d'activité, c'est-à-dire le Vaucluse, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le sud de l'Ardèche et de la Drôme ainsi que l'ouest du Var, « plus aucun vigneron ne peut dire avoir conservé des parcelles saines. Même les vignerons assidus sont touchés par le mildiou car les produits de contact sont les plus utilisés et les pluies les ont lessivés, empêchant une couverture totale des vignes ». Il souligne toutefois que, pour la grande majorité, les attaques ne concernent que les jeunes pousses qui continuent de sortir car « la pluviométrie est telle que les vignes n'ont pas encore amorcé l'arrêt de croissance ».
Jacques Hilaire reste toutefois confiant et indique que « notre métier consiste à s'adapter aux conditions météorologiques. Je travaille avec un groupe de viticulteurs en lutte raisonnée. Nos observations et la rigueur de notre travail nous ont permis de gérer cette campagne difficile. La récolte promet d'être quantitative et qualitative ».
Le plus inquiétant concerne « les foyers de Botrytis cinerea, assez fréquents, installés depuis le mois de juin, notamment sur les chardonnays, les grenaches et les syrahs, mais aussi la présence de nombreux foyers de pourriture acide sur tous les cépages à peaux fines comme la syrah et le cinsault », indique Thierry Favier.
TRI À FAIRE
Les parcelles touchées seront « récoltées précocement afin d'être dirigées vers la production de rosés par des pressurages doux. Les parcelles saines, sachant que les rendements sont plutôt élevés, attendront une maturité plus élevée pour produire des vins rouges concentrés », explique Jacques Hilaire.
« Depuis quelques jours, le mistral s'est levé, ce qui est une bonne chose. Si le temps reste au beau fixe, il y aura du tri à faire mais la récolte sera bonne. Les degrés commencent à monter, nous conservons beaucoup d'acidité ce qui annonce un grand millésime. Les vignerons travaillant bien s'en sortiront bien », relate Thierry Favier.