e verdict est sans appel : les Hauts de Pontet-Canet 2012, second vin de Pontet-Canet, propriété de 80 ha en bio, ne peut pas prétendre à l'appellation AOC Pauillac. C'est le verdict de Qualisud, organisme certificateur indépendant qui réalise les opérations de contrôle. Ce dernier effectue les analyses détaillées et les dégustations à l'aveugle pour le compte de l'ODG de Pauillac.
Qualisud a donc jugé, après dégustation, que ce vin ne pouvait obtenir l'AOC. « Ce n'est pas un cas unique. Durant les cinq dernières années, des lots de Pauillac ont dû repasser plusieurs fois les contrôles pour obtenir l'AOC », explique François Luquet, directeur de Qualisud.
Du coup, les interrogations affluent : ce second vin de Pontet- Canet va-t-il être présenté à nouveau pour tenter de décrocher l'AOC ? Quelles difficultés le château a-t-il rencontrées durant la saison viticole ? On sait que le mildiou était très présent cette année-là. Comment le château explique-t-il ces défauts ?
Autant de questions qui nous laissent sur notre faim. Alfred Tesseron, le propriétaire de Château Pontet-Canet, cinquième cru classé du Médoc, préfère marquer sa surprise. « Afin de pouvoir utiliser l'appellation d'origine contrôlée Pauillac, les vins doivent répondre à certains critères définis par l'appellation. Pour cela, son cahier des charges prévoit une dégustation obligatoire par l'ODG avant la mise en bouteilles. Comme chaque année, nous y avons présenté nos vins et, à notre très grand étonnement, Les Hauts de Pontet-Canet 2012 n'a pas obtenu l'agrément », indique t-il.
Il portera donc la dénomination vin de France. Officiellement, pas de quoi perturber Alfred Tesseron : « Je suis très fier de ce vin et absolument sûr de sa qualité, comme l'ont été 99,9 % des négociants qui ont confirmé leurs achats primeurs en vin de France », martèle-t-il.