e président de la section viticole de la Confédération des groupements des agrobiologistes de Bourgogne (CGAB ), Emmanuel Guillot, est convaincu qu'un abaissement des doses maximales de cuivre à 4 kg/ha et par an ? actuellement en cours de discussion au niveau européen ? porterait un mauvais coup à la filière bio bourguignonne.
Les chiffres sont éloquents : pour 2013, en moyenne, les viticulteurs bios ont appliqué 4,8 kg/ha de cuivre. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2012 mais, sur onze ans, la moyenne atteint 4,4 kg/ha et par an.
En 2008 et 2010, 25 % des domaines bourguignons ont utilisé plus de 6 kg/ha et par an de cuivre et en 2012 50 %. Cette même année, les pertes de récolte imputées au mildiou en bio sont estimées entre 15 à 25 % en Bourgogne.
Au final, avec les récentes campagnes compliquées, 2 à 10 % des exploitations bios en Bourgogne dépassent 30 kg/ha sur cinq ans.
« 4 kg/ha, ça ne passe pas même sur temps lissé », alerte Cécile Berthier, de l'IFV de Beaune (Côte-d'Or).
Compte tenu de ce constat, la CGAB s'est déjà positionnée pour le maintien à 6 kg/ha et par an en moyenne lissés sur cinq ans.
Aujourd'hui, 269 domaines viticoles bourguignons représentant 2 500 ha de vignes sont engagés dans une démarche d'agriculture bio, dont 1 680 ha sont déjà bel et bien certifiés.