« Les propriétés viticoles familiales de 25 ha en moyenne ont du mal à recruter. La désaffection des jeunes pour les métiers de la viticulture est forte », déplore Marie-Fabienne Dupuy, conseillère au Pôle emploi de Blaye (Gironde). Pour les aider, l'établissement a organisé pour la neuvième année un job dating viticulture.
Ce 14 novembre, dans la matinée, 150 candidats se sont présentés et ont rencontré neuf propriétaires de châteaux et deux prestataires de services viticoles venus faire leur marché, à savoir trouver des tailleurs expérimentés. Une denrée rare tant la pénurie de main-d'oeuvre dans ce secteur est criante.
Parmi les employeurs présents, Vincent L'Amouller. Une première pour ce viticulteur, à la tête de château Frédignac, 20 ha en AOC Blaye Côtes de Bordeaux, installé à Saint-Martin-Lacaussade (Gironde).
« Je participe à beaucoup de salons en hiver et la préparation des commandes est très intense. Il y a beaucoup de travail au chai donc je ne peux pas être dans la vigne. Je souhaite embaucher en CDI un tailleur qui connaisse bien le métier mais qui soit aussi tractoriste », explique-t-il. Entre 9 heures et 11 heures, ce viticulteur a rencontré sept candidats. Assis à une petite table, il a reçu chacun d'entre eux une bonne quinzaine de minutes.
Expérience et motivation
Les profils ? Pour la plupart, ces demandeurs d'emplois âgés de 29 à 50 ans recherchent un travail qui ne soit pas que saisonnier. « Ils ont de l'expérience. Ils savent de quoi ils parlent. Je les ai sentis très motivés », indique le viticulteur.
Parmi les sept candidats, deux ont retenu son attention. L'un, âgé de 29 ans, avait fait son apprentissage il y a treize ans au château Frédignac, bien avant que Vincent L'Amouller reprenne cette propriété familiale. Il sait tailler et conduire un tracteur. L'autre âgé de 40 ans, possède une grande expérience de la taille et du tracteur. Il a travaillé pendant six ans dans un grand château du Bordelais. Il en est parti suite à une mésentente avec le chef de culture.
Vincent L'Amouller va passer quelques coups de fils aux employeurs précédents. Il fera son choix d'ici le début du mois de décembre et proposera au candidat retenu, dans un premier temps de tailler au prix fait. Si tout va bien, il l'embauchera en CDI dans la foulée.
Du côté de Pôle emploi, on n'est pas mécontent de l'opération. « Avec ce job dating, les employeurs gagnent du temps et ils trouvent chaussure à leur pied », assure Marie-Fabienne Dupuy.