our l'UVICA- Vignerons Ardéchois, 2014 est une année « historique ». Avec 52,7 millions d'euros de chiffre d'affaires (+10%), le groupement coopératif de 13 caves viticoles, soit 1500 adhérents, se place parmi les acteurs de la coopération les plus dynamiques de France. Le résultat est d'autant plus remarquable qu'il intervient dans le cadre d'une dynamique positive observée depuis 2010. En quatre ans, le chiffre d'affaires a grimpé de 30%. Entretien avec Denis Roume, directeur général de l'entité.
Quel est le secret de la réussite ?Il n'y a pas de secret, il suffit d'observer ce qui marche. Nous sommes présents sur des créneaux porteurs : les bib, le rosé, les MDD. A partir de là, cela marche tout seul car nous sommes pris dans le flux positif du marché. Je ne peux pas dire qu'on ait inventé quelque chose, que l'on soit particulièrement innovant.
Quel est le principal ingrédient de votre réussite ?
40% de notre chiffre d'affaires est réalisé par les ventes en Bib©. Pour ce type de contenant, nous sommes des précurseurs : nous avons commencé à les utiliser en 1983. Nous les commercialisons principalement sur le marché français : 85% de nos Bib sont distribués sur l'hexagone auprès de la grande distribution et des circuits traditionnels. L'export représente finalement peu pour ce contenant (15% des volumes). Nous distribuons en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne. Le Bib© convient bien aux marchés où il existe une consommation régulière du vin et non occasionnelle.
Quelle politique de prix conduisez-vous ?Nous appliquons des hausses régulières depuis quatre ans. Il faut être raisonné et raisonnable pour trouver le bon équilibre qui est chaque année remis en question, notamment par le positionnement des régions rhodaniennes et languedociennes. Les cartes sont en permanence rebattues.
Quelle est votre stratégie à moyen terme ?
Nous sommes très heureux de notre réussite avec les Bib mais, il faut reconnaître que les marges ne sont pas les mêmes que celles générées par les bouteilles. Or, celles-ci représentent seulement 18% de nos exportations. Nous visons le développement du haut de gamme, et nous produisons chaque année un peu plus de notre gamme Réserve. Nous développons celle-ci sur le marché traditionnel, c'est un long travail de séduction pour grignoter petit à petit des parts de marché. Il peut y avoir une certaine cannibalisation entre les deux contenants mais on peut trouver des éléments de différenciation, notamment en répondant à la tendance de baisse des doses de soufre dans le vin qui sied à la bouteille.
L'UVICA ? Vignerons Ardéchois a investi quelques 3,5 millions d'euros dans Néovinum. Quel retour sur investissement en attendez-vous ?
Nous sommes un groupe qui réalisons une cinquantaine de millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Je considère que l'investissement dans Néovinum est en rapport avec ce chiffre d'affaires. Ce projet oenotouristique répond à une question de stratégie d'entreprise. Nous sommes au coeur de l'Ardèche, destination culturelle et patrimoniale de premier plan, avec plusieurs sites remarquables, dont à partir du 25 avril 2015 le tant attendu site de restitution de La Caverne du Pont d'Arc, dite "Grotte Chauvet", inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO (juin 2014). Pas moins de 350 000 visiteurs attendus, dont une partie passera devant notre complexe oenotouristique, nous ne pouvions manquer une telle opportunité... Neovinum entre ainsi de fait dans un tourisme culturel, et expliquera à ces visiteurs du monde entier que l'Ardèche c'est aussi une région viticole.