a gouttelette est un art qui fut longtemps pratiqué et qui retrouve tout son intérêt avec les objectifs du plan Ecophyto. Présidents, premiers ministres et ministres ont fait le tour des popottes au Salon de l’Agriculture. Et les futurs grands vignobles sont ….
La gloire de la goutteletteCe serait une affaire de gouttelettes. Ce mot à forte connotation poétique a conquis la toile cette semaine. Cela se passe à Montpellier. « Ici on teste les machines: les plus performantes permettent de répandre cinq fois moins de « phyto » alors qu'on sait qu'en moyenne, seuls 20% des produits pulvérisés touchent leur cible", résume, dans Le Parisien Bernadette Ruelle, responsable de l'unité et spécialiste en protection des plantes à l'Institut de recherche en sciences et technologie pour l'environnement et l'agriculture (Irstea). Parmi toutes ces techniques, la pulvérisation confinée. Le quotidien inscrit l’expérimentation dans « la deuxième version du plan Ecophyto de réduction des pesticides, révisée le mois dernier », laquelle « prévoit une baisse de moitié en 2025, avec un palier intermédiaire de 25% en 2020 après l'échec de sa première version ». Sur France 3 un vigneron, Charles Duby du domaine de l’Arjolle témoigne : « Depuis cinq ans que j'utilise la pulvérisation confinée, j'économise de 38% à 42% de phyto ». Olivier Bompas du Point a également fait le déplacement. Il rappelle l’enjeu : « Les 80 % restants ne sont pas perdus pour tout le monde. Ils se répandent dans l'environnement, par exemple dans les vignes voisines qui bénéficient des effets collatéraux de ces traitements peu sélectifs, et tant pis si lesdites vignes sont en culture biologique. De nombreux vignobles sont situés à proximité des villes et les zones urbanisées ne sont pas épargnées. En mai dernier, dans l'école de Villeneuve, près de Bourg en Haute-Gironde, élèves et institutrice ont développé tous les symptômes d'une intoxication à la suite du traitement des vignes voisines » . Le Point élargit le sujet à l’ensemble des pratiques qui favorisent la bio-diversité et fait l’éloge de « l’agro-pastoralisme L’avenir serait donc dans la gouttelette, héritage de la bonne vieille brouette Solo.
L'incontournable Salon de l ?AgriculturePrésident, ministres, responsables de partis politiques y sont chaque année attendus. Ils y délivrent en général un message, lui aussi attendu. Cette année, le président François Hollande, premier à ouvrir le bal, a, un verre à la main et au bord des lèvres, « garanti qu'il n'y aurait pas de nouvelle mesure contre la publicité pour le vin dans le cadre de la future loi de santé publique ». C’est à lire dans La Vigne. La visite était précédée d’un petit-déjeuner « avec les principaux représentants de la filière agricole ». La Vigne nous rassure : « L’Anpaa ne devrait donc pas réussir à faire interdire la publicité sur internet, à imposer « l’alcool est dangereux » sur les publicités et à interdire les cuvées aux noms fantaisistes comme elle le souhaite ». Pour souligner la convivialité du vin, le Président avait « trois vins au programme ». Puis ce fut le tour du premier ministre Manuel Valls de « trinquer aux vins français ». « Comme le président de la République la veille, le premier ministre a rassuré la filière viticole au Salon de l’agriculture, à Paris ce 23 février. Il est 11h35 lorsque Manuel Valls (au centre de la photo) arrive sur le pavillon des vins. Le pupitre où il doit prendre la parole est prêt depuis longtemps, placé devant une immense carte des vignobles de France. Jean-Marie Barillère, président du Cniv (à droite), l’organisateur du stand, prend la parole en premier. Il lui rappelle les mêmes revendications qu’à Francois Hollande la veille, mais sur un ton bien plus ferme, comme un écho au caractère bien trempé de son invité », rapporte Bertrand Collard dans Vitisphere. « Votre filière doit être soutenue et encouragée », a aussi répondu le premier ministre. Le site belge 7sur 7 trouve que le Premier ministre a « un peu trop picolé » et met en ligne une video qui sera finalement retirée. Ne reste que le son d’un Premier minsitre qui « gueule » le nom de son ministre de l’Agriculture. France TV Info recueille aussi le commentaire du président Hollande dégustant : « C’est de la bombe ça !». Puis arriva Sarkozy qui, relève La Vigne, « fait execptionnel a bu un verre à la santé de la filière viticole ». Lui aussi a délivré son message : « La première mesure que nous prendrons (sous-entendu, si nous revenons au pouvoir) sera : toute la réglementation européenne, mais seulement la réglementation européenne. Ce sera une façon de repenser à la loi Évin ». On apprend dans Vitisphere que même la ministre de l’Education nationale, fut invitée sur le stand de la filière viticole, et « s'est vu remettre « Le Petit Quotidien » sur la vigne et le vin, petit journal réalisé par Vin et Société en partenariat avec les Editions Playback ». On laissera le mot de la fin au blogueur Vincent Pousson qui dans une de ses chroniques d’Idées liquides et solides asticote : « Le Salon de l'Agriculture, c'est la saison des grosses légumes. Un train-train qui donne le tournis aux vaches. Ce ne sont pas les seules d'ailleurs à avoir le tournis: on a vu les images d'un premier ministre d'habitude constipo-renfrogné ("le premier sinistre" écrivait autrefois Le canard) rendu tout gai, virevoltant, "Lou Ravi du Kiravi", par la grâce de quelques canons engloutis à la hussarde ». Quelle semaine.
Boule de cristalL’agence financière Bloomberg se lance cette semaine dans un pronostic des « futures grandes régions viticoles ». Elin Mc Coy, qui se décrit comme « un junkie du vin, toujours en chasse de nouveaux cépages, de nouveaux millésimes, et de nouveaux vignerons », prédit l’émergence de huit futures stars régionales du vin : le tokaj en Hongrie, la Virginie de Thomas Jefferson, la Yarra Valley en Australie, la petite et historique république de Georgie, le sud de l’Angleterre, Lodi en Californie, l’Etna en Sicile et enfin la vallée de la Maule au Chili. Il argumente ses prédictions avec des prix à la bouteille et des chiffres de production. On notera que le géographe Raphaël Schirmer préfère dans une de ses chroniques de son blog K-bernet la vallée del l’Elqui : « Les paysages de la vallée del Elqui au Chili figurent certainement parmi les plus impressionnants au monde. Ce qui vaut à cette vallée d’être classée cette année comme 5e destination mondiale à visiter (sur 52… dont la Bourgogne, classée 15e, ou le canton de Vaud, 41e) par le New York Times. Le journal met l’accent sur les paysages nocturnes : le ciel étoilé est époustouflant, du fait de la faiblesse de l’humidité dans l’air qui permet une excellente visibilité. Le NYT évoque aussi les paysages liés aux activités viticoles et de maraîchage ». L’agence Bloomberg inclura-t-elle dans son prochain palmarès Venise ? « Le charme de la lagune de Venise séduit les vignerons», relève cette semaine Wine Searcher. « Le domaine bourguignon Henri Darnat est le troisième producteur à s’y installer », tout près de Michel Thoulouze, ancien patron de la chaîne de télévision Canal Plus lui aussi « fasciné » par la lagune. « On n’y avait pas fait de vin depuis le 18ème siècle », précise ce dernier qui se fait conseiller par l’agronome Claude Bourguignon et le vigneron de Crozes-Hermitage Alain Graillot. Comme l’Italien Gianluca Bisol, ces producteurs plantent pour faire « renaître le vin à Venise ».