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Australie : tendances du vrac pour la prochaine campagne

Par Sharon Nagel Le 20 février 2015
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Australie : tendances du vrac pour la prochaine campagne
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im Moularadellis, directeur d’Austwine, évoque les perspectives pour la future récolte et pour le vrac, alors que les vendanges débutent en Australie et que les premières prévisions tablent sur une récolte de 1,7 million de tonnes.  

Austwine est une société spécialisée dans la commercialisation de vin en vrac australien avec 500 000 hectolitres échangés par an.

 

 

 

Crédit photo : Austwine

Une éventuelle révision à la baisse des prévisions de récolte

« Après un printemps et un été secs, les prévisions pourraient être revues à la baisse », prédit Jim Moularadellis responsable de l’une des principales entreprises exportatrices de vins australiens en vrac, avec 200-250 000 hl exportés chaque année. « Les régions premium semblent être davantage touchées par ces conditions climatiques que les zones irriguées situées à l’intérieur des terres ». Autre zone affectée par des aléas climatiques : la Barossa Valley a subi des gelées en octobre 2014, ce qui a de nouveau réduit son potentiel de production.

Inversion de tendance pour les stocks

A titre de comparaison, l’Australie a récolté 1,7 MT de raisins de cuve en 2014 et 1,83 MT en 2013, année particulièrement productive. Au cours de cette période, la situation des stocks a évolué de manière significative : « A l’heure actuelle, les stocks de vins rouges sont nettement supérieurs aux besoins tandis que les vins blancs seraient plutôt inférieurs au niveau souhaité. Il y a deux ans, la situation était inversée », rappelle Jim Moularadellis, qui se dit opposé à un rééquilibrage du secteur vitivinicole australien par l’arrachage de 20% du vignoble national, comme le prône la Winemakers’ Federation of Australia. Toujours est-il que, globalement les prix devraient stagner, voire baisser cette année, à la fois pour les raisins et pour les vins, exception faite de la Barossa Valley – « qui évolue dans un monde à part ! ». 

Demande soutenue pour les blancs

Derrière ces grandes lignes, les tendances diffèrent sensiblement en fonction des cépages, et bien sûr des couleurs. Victime de son succès, le pinot gris est très difficile à trouver actuellement, peu de volumes étant proposés sur le marché spot, d’autres étant assortis de conditions contraignantes à la vente. Une forte demande se manifeste également pour le sauvignon blanc, beaucoup d’activité ayant été constatée autour des raisins de la nouvelle récolte et des vins du millésime 2014, notamment dans les zones irriguées à l’intérieur des terres. La demande est impulsée par une augmentation des ventes domestiques mais aussi britanniques, assurées par les géants du secteur. Le chardonnay n’est pas en reste : la commercialisation de la nouvelle récolte avance à un rythme très soutenu, surtout grâce au niveau des stocks relativement bas provoqué par la faible récolte de 2014. Cette orientation entraîne dans son sillage le colombard, le sémillon et le blanc sec générique, dont la demande et les prix sont en hausse. « On trouve très peu de vins blancs de millésimes antérieurs à des prix bon marché », note Jim Moularadellis.

Des rouges bradés

En rouge, c’est une toute autre histoire. Deux récoltes importantes de shiraz ont rempli les cuves et « de très bonnes affaires existent sur le millésime 2013 et bientôt le 2014 car l’offre est nettement supérieure à la demande », affirme Jim Moularadellis. De même, les perspectives sont peu réjouissantes pour le merlot, « qui a eu du mal à s’imposer sur le marché international ». Par conséquent, « il y a de fortes chances pour qu’il soit vendu essentiellement comme vin d’assemblage ». En conclusion, « il y a de très belles occasions à saisir en rouge en Australie cette année ».  

 

Source : Ciatti février 2015

Revirement de tendance à l'export

Les professionnels australiens refusent toutefois de céder au pessimisme. Les derniers résultats à l’export semblent leur donner raison : pour la première fois depuis 2007, les exportations en 2014 ont augmenté en valeur, la progression atteignant +1,9% (CA : 1,82 milliard AUD). Les volumes connaissent la même embellie avec une hausse identique, pour s’élever à 7 millions d’hectolitres, dont 57% expédiés en vrac. L’Espagne ayant exercé en 2014 une pression sur les prix au niveau international, la valeur des exportations australiennes en vrac a baissé de 2%. L’augmentation globale du chiffre d’affaires est donc due aux vins conditionnés.  

De l'importance des taux de change

Toujours est-il que, pour le vrac, Jim Moularadellis se montre confiant : « Le vrac va continuer à se développer à l’avenir, car il est respectueux de l’environnement, il coûte moins cher que les expéditions conditionnées et il offre désormais, grâce aux avancées technologiques, des garanties en matière de contrôles qualitatifs et de durée de vie des produits. Dans le cas spécifique de l’Australie, le vrac a été impulsé par les gros faiseurs australiens, au moment où notre monnaie est montée à des niveaux extrêmement élevés. Au cours des 5-8 dernières années, la mise en bouteille sur les places de consommation de marques détenues par les entreprises australiennes a fortement contribué à l’essor du vrac. Ainsi, j’estime que celui-ci n’a pas porté atteinte à l’image des vins australiens ».  

L'Asie en ligne de mire

De bon augure, selon Jim Moularadellis, les accords de libre-échange signés récemment avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud pourraient permettre de stimuler la demande. « Tous ces accords sont plutôt favorables aux vins australiens. Globalement, nous assistons à une meilleure compétitivité de nos vins, si ce n’est sur tous les marchés, du moins sur bon nombre d’entre eux. Le dollar australien a baissé par rapport au dollar US et à la livre sterling, suscitant de nouveau l’intérêt des acheteurs après une décennie de perte de parts de marché. Malheureusement, pour l’instant, le dollar australien n’a pas baissé par rapport à l’euro ».  

Retrouver la confiance et une attitude positive

Retrouver la confiance et une attitude positive

La « traversée du désert » du secteur vitivinicole australien, Jim Moularadellis l’attribue aux problèmes inhérents à la « surproduction massive provoquée par la hausse soudaine des plantations vers la fin des années 90. L’Australie a cédé des parts de marché et des opportunités commerciales parce que le secteur s’est replié sur lui-même. Nous avons perdu notre esprit entrepreneurial et la confiance dans nos produits et n’avions donc plus l’enthousiasme requis pour bien les vendre. Bien évidemment, cet état d’esprit négatif a déteint sur nos clients. Comment leur demander d’éprouver du plaisir avec nos vins, alors que n’étions pas convaincus nous-mêmes de leur capacité à en donner ? Notre réussite à l’avenir dépendra donc de notre faculté à retrouver une attitude positive et à nous persuader que nous voulons réussir. Après, les marchés suivront ». 

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