’affaire est encore dans les mémoires : le 5 mai dernier, à la suite d’un traitement dans les vignes qui jouxtent une école primaire de Villeneuve, dans le Blayais, 23 élèves ont été intoxiqués. Pour éviter qu’un tel accident ne se reproduise, le préfet de Gironde et d’Aquitaine a lancé un plan d’action auprès des viticulteurs et des communes.
Crédits photo : Martignani
Sensibilisation des vignerons et des communesLe 2 décembre, lors d’une conférence sur le salon Vinitech, la DRAAF Aquitaine a rappelé la liste des actions mises en place pour réduire réduire les risques liés à la pulvérisation : à savoir l’identification et la cartographie des sites sensibles, une information auprès des maires, la mise en place de haies ou de dispositifs artificiels pour limiter la dérive. Laurent Bernos, directeur du service vigne et vin de la chambre d’agriculture de la Gironde, a également fait un point sur les mesures en cours en direction des viticulteurs. D’une part, un guide des bonnes pratiques de pulvérisation, va être diffusé dans le premier trimestre 2015. On y trouvera des mesures de bons sens notamment la protection des utilisateurs, le calcul des doses… C’est un peu le B. A. B-A de la pulvérisation mais ce n’est pas inutile de rappeler des règles de base. La chambre d’agriculture de la Gironde a aussi lancé depuis quelques semaines une étude de coûts des différents types de pulvérisateur qui permettent de réduire la dérive (appareils face à face, panneaux récupérateurs). « Notre objectif est de donner un maximum d’infos aux viticulteurs pour les aider dans leur choix ». Les résultats de l’étude sont attendus pour avril prochain.
Autre levier : le développement de cépages résistants aux maladies. Trois viticulteurs en Gironde, ont planté cette année, des cépages résistants tels que le cabernet jura. Un cépage seulement autorisé dans le cadre des vins de pays. Concernant les communes, les mairies sont incitées à envisager des bandes arborées de 8 à 10 mètres entre les zones agricoles et les lotissements. "Sauf que ce n’est pas encore inscrit dans les documents d’urbanisme » indique Laurent Bernos. En attendant, reste à savoir quelle cohabitation peut se tisser entre riverains et viticulteurs.
Des aides financières annoncées
Philippe Reulet, de la DRAAF a annoncé lors du colloque sur la pulvérisation organisé par l’IFV le 4 décembre à Vinitech que les viticulteurs qui souhaitent investir dans des matériels limitant les risques d’impact dans les zones sensibles pourront bénéficier d’aides financières. Le plan de compétitivité Aquitaine accompagnera ainsi les équipements du pulvérisateur limitant la dérive (rampes face par face, buses antidérives, panneaux récupérateurs..), l’acquisition de pulvérisateurs neufs procurant une pulvérisation confinée (panneaux récupérateurs), l’implantation de haies (hors main d’œuvre pour la plantation).