Italie : la hausse des exportations de vin portée par l'effet prosecco

'Italie clôt une année 2013 sur une croissance de ses ventes à l'export, emmenée notamment par son secteur effervescent, particulièrement actif.

Sur les neuf premiers mois de 2013, l'Italie a exporté 3,5 milliards d'euro ( +9 % ) de vin pour plus de 14 millions d'hectolitres (-3 %). Le recul en volume par rapport à la forte progression en valeur s'explique, notamment, par un recul des volumes de vin exportés en vrac (-7,7 %), causé par les faibles volumes disponibles du fait des petites vendanges 2011 et 2012 et, dans la mesure des possibilités des opérateurs, par le report des disponibilités vers les segments les mieux valorisés. Ainsi, malgré ce recul en volume, les ventes de vrac progressent de près de 20 % en valeur. Les ventes en bouteille progressent quant à elles de 5,9 % en valeur tout en reculant de 2 % en volume et les ventes de vin effervescents progressent de 8 % en volume et de 16 % en valeur.

Les vins embouteillés comme le vrac progressent sur les segments les mieux valorisés

Au vu des chiffres de l'ISTAT présentés par Il Corriere Vinicolo (statistiques présentées en annexe), les progressions les plus nettes en volume sont souvent liées aux prix moyens les plus élevés et engendrent donc des progressions en valeur encore supérieures.

Par le dynamisme de leur communication, la présence de marques fortes sur le cœur de gamme et d'icônes significatives en haut et très haut de gamme, les appellations italiennes maintiennent leur part de marché dans un mouvement de croissance continu qui a résisté au choc de 2008. A l'époque, un certain nombre d'opérateurs, des gros traiteurs de volumes aux producteurs les plus prestigieux, avaient su mobiliser l'ensemble de leur réseau de distribution l'export pour répartir les coupes sur leurs marges et celles de leurs importateurs, grossistes et distributeurs et conserver leurs marchés (pour relire l'interview de Luca Ferrari, du domaine Boscarelli à Montepulciano, cliquez ici). Peut-on parler d'une reprise au niveau mondial ? En tous cas, indubitablement, les marchés sur lesquels les vins italiens ont su se maintenir poursuivent aujourd'hui leur croissance à un rythme accéléré.

Sur les marchés du vrac, la situation est encore plus nette avec des différences évidentes entre les marchés situés en-dessous et en-dessus du prix moyen. Les premiers sont nettement moins dynamiques que les second en terme de progression des volumes échangés. Malgré une légère baisse en fin d'année, le prix moyen du vrac se maintient au dessus de 0,80€/litre.

Les marchés en croissance : Etats-Unis et Europe du Nord

Les ventes de vin embouteillés progressent en valeur aux Etats-Unis (+7 %), au Royaume-Uni (+9 %), en Suisse (+5 %) ainsi qu'en Allemagne et plus généralement en Europe du Nord, précise Il Corriere Vinicolo. Le marché chinois voit une progression spectaculaire de la valorisation des vins exportés et un recentrage vers le haut de gamme alors que les ventes reculent en volume (-19 %) mais progressent en valeur de 8%

Des performances contrastées selon les régions

Porté par le succès du Prosecco, le Veneto reste le leader incontesté de l'exportation, avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros sur les neuf premiers mois de 2013 en hausse de 12 % par rapport à la même période en 2012. Il est suivi par le Piémont (656 M €, +8 %), la Toscane, qui approche le demi-milliard d'euros et le Trentin -Haut-Adige (+6 %).

En revanche, la croissance s'essouffle pour la Lombardie dont les ventes avaient progressé de 14 % sur les six premiers mois de 2013, croissance ramenée à 10 % en Septembre. Même scénario dans les Abruzzes, dont le progression sur neuf mois reste cependant l'une des meilleures par région (+ 13 %). La Sicile avait signé un début d'année prometteur (+7 % en Mars) mais termine l'année sur une croissance étale. Les Pouilles ont quant à elles vu le recul de leurs ventes à l'export se confirmer en mars (-8 %), en juin (-13 %) et en septembre (-19 %).

L'effet Prosecco booste les ventes d'effervescents :

Entre janvier et septembre 2013, les exportations de vin effervescent italien ont crû de 16 % en valeur et de 8 % en volume à 1,3 millions d'hectolitres (Mhl).

Les vins d'appellations sont le fer de lance du dynamisme des bulles italiennes, et en particulier le prosecco (vin effervescent produit en cuves closes dans le Veneto et dans le Frioul, dans les collines qui jouxtent Trévise, plus particulièrement autour des villages de Conegliano et Valdobbiadene, à base du cépage Glera, également appelé Prosecco). Sur les trois premiers trimestres de 2013, les ventes de prosecco ont progressé de 28 % en valeur (262 M €) et de 27 % en volume (700 000 hectolitres) à un prix moyen stable à 3,83€/l. L'Asti Spumante (vin effervescent produit en cuves closes dans le Piémont, autour de la ville d'Asti, à base de cépage muscat) et le Moscato d'Asti (vin perlant produit dans la même région avec le même cépage mais dont la fermentation alcoolique est interrompue par refroidissement pour limiter le degré d'alcool et préserver les sucres réssiduels) ont renoué avec la croissance de ses ventes en valeur ( +8 %) grâce à la résolution de problèmes rencontrés sur le marché russe.

Les vins effervescents d'IGP reculent quant à eux, en volume (-5,9 %) et en valeur (-6,6%).

Sur les différents marchés, l' « effet prosecco » mène la croissance des ventes aux Etats-Unis ( +18 % en volume et +24 % en valeur ) et au Royaume-Uni (+50 % )Le marché chinois double presque sa performance en un an en valeur à 6,5 M€. Dans le même temps, même en effervescent, l'Italie recule, en volume comme en valeur en Allemagne, en Suisse et en Russie, ainsi qu'au Japon.

Source : Basé sur les données Istat, Corriere Vinicolo.

Annexe : les statistiques 2013

Le détail des exportations italiennes par pays (de janvier à septembre 2013)