es vignes du Médoc à la Cité Bourgogne (ça ne s’invente pas !), il n’y a qu’un pas qu’Elisabeth Gromand, a franchi en 2009. Alors jeune diplômée de l’EM Lyon, elle se voit confier par ses parents, propriétaire du Château Lamarque, une étude du marché chinois. Quatre ans plus tard, elle a monté sa propre société sur un concept innovant, l’investissement dans le vin. Itinéraire d’une passionnée…
Comment conjuguer vin et finance ?Quand elle arrive à Shanghai en 2009, Elizabeth « tombe tout de suite amoureuse de ville et ne la quitte plus »! Mais la jeune femme n’est pas du style à céder à la facilité. Elle aurait pu se satisfaire d’un emploi confortable pour la propriété familiale. Non, elle préfère faire ses armes dans une entreprise de vente en ligne de vin. Elle y acquière donc pendant trois ans des compétences commerciales et y développe un réseau. Une expérience qui se révélera fort utile en 2012, quand son employeur met la clé sous la porte.
Ses cours de finance sur les bancs de l’école et son premier stage dans la banque lui rappellent de bons souvenirs… Comment mettre à contribution ses compétences et son intérêt pour l’investissement et continuer à travailler avec un produit qui la passionne ? C’est alors que la Bordelaise a cette idée géniale : proposer à des particuliers d’investir dans le vin, soit pour leur plaisir personnel, soit pour un investissement lucratif. En mai 2013, elle créée donc la société The Wine Cellar Club, Ltd. Son service : sélectionner pour ses clients des vins qui vont prendre de la valeur avec les années, les acheter au meilleur prix et les stocker dans des caves dédiées à Bordeaux. Ses relations avec les marchands de vins à Bordeaux lui permettent d’avoir une "offre unique à Shanghai".
Les débuts du Wine Cellar à ShanghaiA peine son site Internet en ligne qu’elle se voit contacter par une Anglaise. Sa société n’est pas montée, la démarche avec les avocats n’est pas encore finalisée… Peu importe, elle se lance et signe sa première affaire ! Tout est à faire : négocier avec les fournisseurs, gérer l’aspect logistique pour le stockage, élaborer sa communication… Les journées sont bien remplies… Mais le bouche-à-oreille va vite et à peine six mois ont passé que déjà son chiffre d’affaires dépasse les 150.000 euros, succès qui lui vaut la Une du Monde (photo en titre) ! Aujourd’hui, la plupart de ses clients sont des expatriés mais elle a de plus en plus de contacts chinois. Avec la clientèle locale, le processus de vente et les démarches contractuelles sont beaucoup plus longs, les Chinois "ne sont pas familiarisés à ce type de service, mais le potentiel commercial est illimité !".
Une idée novatrice pour un produit traditionnelCertes, l’idée est novatrice. C’est justement l’atout d’Elisabeth! Héritière d’une tradition de plus de 200 ans, elle a la fraîcheur et l‘audace de la jeunesse. Pleine d’enthousiasme, elle nous confie "Le Liv-ex (indice de référence qui suit le cours des grands vins) a pris en moyenne 12.5% par an sur les 10 dernières années". C’est forte de cette conviction dans un "produit beaucoup moins volatile que les actions !" qu’elle développe avec passion son nouveau service. Et de conclure : "la France et ses produits bénéficient d’un fort capital sympathie en Chine". Encore faut-il savoir renouveler les modes de consommation tout en perpétuant la qualité, un art que sait manier avec l’élégance du coeur Elisabeth Groman
Ce portrait a été réalisé dans le cadre des Trophées des Français de l’étranger organisé par le réseau du Petitjournal.com.



