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ue vous cherchiez un emploi ou des candidats dans la filière viti-vinicole, il est fort à parier que vous avez déjà croisé le chemin de Kristen Le Clainche par téléphone, mail ou dans les allées de la Sphère des Métiers (premier salon de l'emploi et de la formation en œnologie et viticulture créé en 2012). Responsable de Vitijob.com, site d'annonces en ligne incontournable dans le recrutement et la formation viti-vinicole, elle répond ici à nos questions sur les recrutements pour les vendanges 2013 qui s'internationalisent, les difficultés à recruter des postes techniques qualifiés et les dernières tendances pour les postes commerciaux.
Le tempo tardif des vendanges 2013 affecte-t-il les cycles de recrutement de saisonniers ?Kristen Le Clainche : cette année, les annonces d'emplois saisonniers ont été passées en septembre, et non en août comme en 2012. Ce millésime est marqué par des recherches d'embauche à la dernière minute. Ce qui est tout à fait logique avec l'incertitude qui a entouré les date de début des vendanges dans le bassin viticole français. Personnellement je conseille aux recruteurs de déposer dès juillet-août les offres pour compléter leurs équipes de vinifications. Pour les caves il vaut mieux s'y prendre tôt, mais pour les coupeurs, cela peut se faire jusqu'en septembre. Voire quelques semaines avant les premiers coups de sécateur. Pour les candidats, je leur conseille de déposer leurs CV dès le début de l'été et de ne pas hésiter à être actifs dans leurs recherches : poster des candidatures spontanées...
Comme les années précédentes, on observe une diversification des profils de candidats. Il y a de plus en plus de gens qui ne sont pas issus de la filière, et qui sont de tous âges. Certains sont proches de la retraite, d'autres y sont carrément ! Globalement, il est très rarement demandé de l'expériences pour les postes de coupeur ou porteur. Il est avant tout question de motivation. En cave, il est demandé d'avoir au moins deux à trois vinifications d'expérience. La diversification des profils passe aussi par une internationalisation. On reçoit de plus en plus de candidatures internationales, notamment espagnoles et portugaises. Remplaçant les travailleurs marocains habituels, ils sont à la recherche de postes de vendangeurs coupeurs et porteurs.
Il faut également noter qu'il y a beaucoup d'offres de stages pour les vendanges. Les stages représentent au moins la moitié des annonces. Mais c'était déjà le cas avant, il n'y a pas réellement de modification, si ce n'est que les recruteurs s'y prennent de plus en plus tôt. Certains recruteurs sont déjà en train de poser des offres de stages pour les vendanges 2014 !
Au-delà de ces enjeux saisonniers, quels sont actuellement les postes les plus difficiles à pourvoir ?Sans la moindre hésitation, ce sont les tractoristes ! C'est une denrée très très rare... Pour des domaines de Bordeaux et du Languedoc-Roussillon, cela représente un gros souci de gestion des ressources humaines. Ces offres sont toujours plus difficiles à pourvoir. Le temps de recrutement moyen est de 3 semaines dans la filière, on estime qu'il monte à 90 jours pour les tractoristes. La compétition fait rage entre recruteurs et pour ces postes les salaires deviennent toujours plus haut, dépassant parfois celui de l'oenologue maître de chai. Si j'ai un conseil pour ceux qui veulent travailler en viticulture, c'est de passer une formation de tractoriste dans une chambre d'agriculture !
En cette période de crise, comment se portent les postes dans le marketing et le commercial ?Ajourd'hui la demande et l'offre s'équilibrent, on reçoit entre 45 % de postes à la production, 35 % pour le marketing et le commercial. Le reste regroupant des postes administratif et de direction. On retrouve à peu près la même proportion pour les candidats. Contrairement à la technique (marquée par les vendanges et, dans une moindre mesure, la taille) il n'y a pas de saisonnalité, les demandes ont lieu toute l'année. Et elles augmentent globalement, avec l'apparition de nouveaux métiers : webmasters, community managers... Même si actuellement cela concerne essentiellement les grands domaines.
A l'export, les marchés recherchés pour les commerciaux sont actuellement les pays de l'Europe de l'est, ainsi que l'Allemagne et la Belgique. Cette rentrée, il y a beaucoup d'entreprises cherchant des agents commerciaux, elles prennent moins de risque avec des contrats de commissions sur les ventes.
