xema, l'Union des syndicats de l'Agroéquipements, a tenu sa première biennale en juillet dernier et a depuis publié son rapport d'activité ainsi que son rapport économique (disponible sur axema.com). Ce point sur l'environnement économique du secteur agricole permet de constater que la filière viticole investit dans des matériels toujours plus innovants malgré la baisse de son revenu.
Viticulture : des revenus en baisseSur la période 1990-2012, les entreprises agricoles ont vu leur résultat courant avant impôts (RCAI) moyen par actif non salarié progresser d'environ 2% par an. Cette stabilité d'ensemble cache des disparités de progressions selon les spécialisations des exploitations agricoles et les exploitations viticoles son ten nette sous-performance avec un revenu qui recule de 3% par an.
Dans le calcul du résultat courant, il importe de distinguer la progression du chiffre d'affaires des exploitations viticoles, dont la baisse a pu être aggravée par une progression des charges. Rien qu'en 2012, les charges des exploitations ont globalement augmenté de 4,1%, avec l’énergie et les engrais figurant en tête des postes qui ont le plus augmenté, alros qu'à technologie inchangée, les matériels sont stables dans le temps. La filière viticole reste en retrait en matière d'investissements dans le matériel, même si , après un pic en 2000 suivi d'une chute dont le point de retournement s'est produit en 2005 et que, depuis, les investissements de la filière sont sur une pente ascendante. Les progrès des équipements et notamment des outils d'aide à la décision numérisés, soutiennent cette tendance à la hausse des investissements dansle matériel.
Parmi leurs sources de revenu de l'agriculture, les subventions d’exploitation s’élèvent à 8,3 milliards d’euros en 2012, en recul de 5,4% par rapport à 2011. Le paiement unique à l’exploitation constitue désormais à lui seul plus de 80 % des subventions d'exploitation. En ce qui concerne la viticulture proprement dite, on voit que la courbe del'évolution du montant des subventions reste orientée à la hausse malgré la fin des primes à l'arrachage. Les primes à la restructuration et à la promotion dans les pays tiers ont donc bien pris le relai côté aides européennes. En outre, la viticulture est très en avance en matière de conversion à l'agriculture biologique et peut bénéficier d'aides à la conversion qui expliquent aussi cette progression continue en dépit de la fin des aides à l'arrachage.
Le chiffre d'affaires de la production de pressoirs et fouloirs pour la fabrication du vin, du cidre et des jus, représente 273 millions d'euros à l'échelle de l'Union européenne (il avait atteint 340 millions d'euros en 2008). La France détient 37,2% de ce marché qui représentait 1% de la production d’agroéquipement en 2011. Elle est a égalité avec l'Italie qui détient également 37 % du marché.
L'Italie exporte davantage ses pressoirs et fouloirs que la France (l'export représente 83 millions d’euros contre 35 millions pour la France). La concurrence vient également de Chine, qui produit localement et commence à exporter également (18 millions d’euros en 2012).
Les principaux marchés sont :
- les Etats-Unis (22 millions d’euros de pressoirs),
- le Chili (6 millions d’euros),
- l’Australie et l’Argentine 4 millions d’euros
- et l’Afrique du Sud 3,7 millions d’euros.
Sur le long terme, la France a tout intérêt à se montrer plus présente à l'export pour assurer la pérennité du développement de ce secteur.
En ce qui concerne les immatriculations de tracteurs pour vignes, elles ont dévissé en 2012, tombant à 4 250 contre 4400 en 2011 mais on observent une embellie de 8 % sur les quatre premiers mois de 2013
Le marché des tracteurs enjambeurs a retrouvé son niveau de 2010 dès 2012 avec 390 machines immatriculées.
Enfin, les machines à vendanger (qui ont l’obligation d’être immatriculés depuis le 1er janvier 2010) représentent un marché en progression constante avec 300 unités en 2011 et 2012 (contre 137 en 2010) et une progression de 13 % sur les quatre premiers mois de 2013. Les progrès techniques en matière de finesse du réglage des machines à vendanger et les nombreuses démonstrations des fabricants et concessionnaires sur le terrain semblent convaincre des professionnels du vin conscients du poids de la main d'oeuvre de la vendange dans leurs charges d'exploitation.