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Robert Tinlot (Académie Amorim) : « La question de savoir si on peut vivre des vins bio se pose de la production à la commercialisation »
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Robert Tinlot (Académie Amorim) : « La question de savoir si on peut vivre des vins bio se pose de la production à la commercialisation »

Par Anne Serres Le 17 juin 2013
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Robert Tinlot (Académie Amorim) : « La question de savoir si on peut vivre des vins bio se pose de la production à la commercialisation »
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ette année, la remise du prix de l'Académie Amorim se fait au Château de Flaugergues à Montpellier, le 28 juin prochain. A cette occasion, l'Académie réunit un aéropage d'universitaires et de professionnels autour de la question « Vin bio : le produire, le vendre et en vivre ». (lien vers le programme)

Rencontre avec Robert Tinlot, Président de l'Académie Amorim, Directeur général honoraire de l’Office international de la vigne et du vin (OIV) et ancien membre de l’INAO.

Le sujet des vins bio revêt une importance particulière en Languedoc-Roussillon...

En effet, le Languedoc-Roussillon tient une place particulièrement importante en matière de viticulture biologique.

Sous la question globale de savoir si on peut vivre du vin bio, nous nous interrogerons sur les contraintes à la production et notamment leur évolution au regard du changement climatique. Ce printemps très pluvieux se prête idéalement à ce questionnement.

Nous retrouverons en outre à Montpellier des universitaires et des professionnels qui pourront répondre aux enjeux techniques comme économiques. Car la question de savoir si on peut vivre du vin bio pose celle de savoir comment le vendre et à quel prix. Cela nous promet de beaux moments de réflexion avec des intervenants de grande qualité.

Comment fonctionne l'Académie Amorim par rapport à l'entreprise Amorim ?

L'Académie Amorim est une association de Loi 1901, créée à l’initiative de la société Amorim, qui est le plus grand bouchonnier du monde et qui travaille plus généralement sur tous les usages du liège. Ces usages sont très variés car le liège, produit environnemental, est un excellent isolant ; le grand public ne sait pas que pendant très longtemps les joints de culasse des moteurs de voiture étaient faits en liège. Mais le bouchon de liège restant prépondérant dans l’activité d’Amorim, il n’était pas étonnant que ce dernier s’intéresse à la filière vin et à l’œnologie.

C’est ainsi que l'Académie Amorim a été créée pour participer à la recherche et au progrès scientifique, au sens large en incluant les sciences économiques ou juridiques, au sein du secteur viti-vinicole, bien au-delà du bouchon de liège !

Amorim laisse à l'Académie la plus grande indépendance dans le choix des sujets qu’elle traite. Il suffit de regarder les thèmes des travaux récompensés par l'Académie Amorim pour constater que nous nous intéressons à tout ce qui favorise la valorisation de la filière viti-vinicole, en France et à l'international. L'Académie Amorim est d'ailleurs observateur officiel à l'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) dont j'ai moi-même assuré la direction générale avant de prendre la présidence de l'Académie Amorim. Nous sommes donc particulièrement attentifs à dépasser la seule question du bouchon et à sortir du cadre franco-français pour une perspective mondiale sur la filière.

 

Qui sont les membres de l'Académie Amorim ?

Les membres de l'Académie sont issus de différents milieux, ce sont des professionnels impliqués : journalistes (comme Michel Bettane ou Bernard Burtschy), universitaires (le Professeur Denis Dubourdieu dont l’expertise œnologique nous est précieuse depuis que le Professeur Pascal Ribereau-Gayon, Doyen honoraire de la Faculté d'œnologie de l'Université Bordeaux Segalen, nous a quittés, le Professeur Suzanne Brun, Recteur de l'Union des Œnologues de France, qui a souhaité prendre un peu de recul à l'issue d'une parcours professionnel remarquable, Catherine Pivot, Professeur en Sciences Economiques à l'Université Lyon 3, le Professeur Jocelyne Pérard, titulaire de la Chaire UNESCO Vin et Tradition...), Jean Lenoir, créateur du Nez du Vin, qui a contribué à l'identification des goûts du vin, Jacques Puisais, œnologue et philosophe du goût, créateur et vice-Président de l'Institut du Goût, qui participera aux débats à Montpellier, Didier Michel, chromaticien du vin qui s'intéresse à sa valorisation par ses couleurs... Enfin l'Académie recrute ses membres hors de nos frontières, avec des membres Européens ou nord et sud-américains.

Quels sont les critères de sélection des travaux que récompense l'Académie Amorim ?

L'Académie Amorim récompense des thèses de doctorat : nous valorisons des travaux scientifiques de haut niveau. Cette année, une fois encore, nous avons eu un nombre satisfaisant de candidats. Je ne vous dirai pas qui nous avons retenu mais les candidats nous ont présenté des thèses sur des sujets très variés, en œnologie, en viticulture bien sûr, mais aussi en droit, en économie... Il y a trois ans, une juriste a remporté le prix avec un doctorat en Sorbonne sur les appellations d'origine. Quelle que soit leur spécialité et celle du travail qu'ils évaluent, les membres du jury font montre d'une grande impartialité.

 

Depuis deux ans, nous récompensons aussi « l’initiative » dans le domaine du vin et sommes frappés par la créativité, souvent exprimée sur internet, dont font preuve les jeunes générations.

 

Les thèmes abordés dans les travaux qui vous sont soumis vous permettent-ils d'identifier des tendances dans les préoccupations de la filière ?

Oui. La tendance en œnologie est à la recherche fine, très fine, sur les arômes et les composants du vin. La recherche s'intéresse à la compréhension de la typicité des vins à travers l'identification de la formation des arômes. Les arômes caractéristiques de certains cépages ont ainsi fait l'objet de recherches poussées. Nous recevons de très intéressants travaux sur cette thématique des arômes de la faculté de Bordeaux et de Montpellier. D'autres composants du vin ont retenu notre attention depuis la création du prix, je pense notamment à la bulle de champagne, dont la formation a fait l'objet d'un travail absolument remarquable de Gérard Liger-Belair que nous avons récompensé.

 

En économie, nous recevons des travaux sur des problématiques de marchés. La question des Indications Géographiques et des Appellations d'Origine fait elle aussi l'objet de travaux car ces dénominations et leur protection constitue le socle de notre viticulture.

Quel est le thème choisi pour le débat qui accompagne la remise des prix ?

Le thème de cette année est un thème particulièrement porteur, celui des vins bio. Le ministre de l'Agriculture a un grand programme, Ambition 2017, qui prévoit le doublement des surfaces en agriculture biologique (pas seulement en viticulture) à l'échelle nationale.

En outre, le colloque intervient un an après l'adoption de la réglementation européenne sur la vinification biologique, qui autorise donc depuis le millésime 2012 la production de vins bio et non plus seulement « vins de raisins issus de l'agriculture biologique » et devrait permettre un premier bilan intéressant de cette évolution réglementaire en terme de développement de marché et d'image des vins bio.

Enfin, les questions de sécurité alimentaire sont d'actualité, du fait d'un certain nombre de fraudes récentes. La vigilance du consommateur sur la qualité de sa consommation peut être un facteur supplémentaire de développement du marché du bio et d'une évolution de son image.

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