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Bordeaux, 80 % des contrats de vins en vrac passent par les courtiers, intermédiaires clé de la place de Bordeaux entre production et négoce. Avec cette position d'éliquibriste, il paraît normal que Xavier Coumau (président du Syndicat Régional des Courtiers de Bordeaux,) juge aujourd'hui le marché de Bordeaux « équilibré ». Si la production se veut « très optimiste après des années difficiles » et que le négoce reste « prudent, voire inquiet face à la conjoncture économique mondiale », Xavier Coumau nous fait part de sa vision du marché bordelais.
Sur la place de Bordeaux, comment se présente la campagne 2012-2013 ?Xavier Coumau : pour les vins rouges nouveaux, nous n'en sommes encore qu'aux balbutiements. Les transactions de vins 2012 ne devraient battre leur plein qu'en février et mars. Les vendanges ayant été tardives, les premières ventes de lots de belle qualité et de marques se feront à partir de février.
En attendant, les faibles stocks permettent aux cours de se maintenir, contrairement à ce qui s'était passé les campagnes précédentes. Actuellement on est même sur une tendance de hausse, les prix prix de vente se situe entre 950 et 1 200 euros le tonneau (unité de 900 litres). A la fin de la campagne, les rouges 2011 avaient gagné 100 € le tonneau, pour la première tranche de prix les cours se fixaient entre 900 et 950 €/tonneau. Pour les premières transactions de vins 2012, les prix partent de ce niveau.
La petite vendange de 2012 va-t-elle soutenir la hausse des prix ?En fait, la production de vins d'appellation Bordeaux est en faible baisse par rapport à l'an passé. Pour le millésime 2011, la production d'AOC Bordeaux était de 5,5 millions hl, en 2012 elle devrait avoisiner 5,3 millions hl (-4 % par rapport à 2011). Par contre, le total de la production des Vins Sans Indications Géographiques et vins d'Indications Géographique Protégéé a été plus que divisé par deux, passant de 476 000 hl à 180 000 hl. Bordeaux produit très peu de vin IGP Atlantique. Les cours du VSIG sont quant à eux tendus, un peu moins que dans le Midi me semble-t-il. La campagne précédente, les cours des VSIG étaient de 55 à 65 €/hl, maintenant il s'échangent à 65-70 €/hl.
Pour en revenir aux vins d'appellation, je pense que le marché arrive à un point d'équilibre. Une hausse des prix de 50 € le tonneau paraît vraisemblable, avec des premiers prix pouvant dépasser les 1 000 € ce printemps. Cependant cette tendance reste tributaire des évolutions de la demande des marchés. Un fléchissement chinois mettrait un coup à cette tendance, sans pour autant signifier un recul des cours.
Qu'en est-il des vins blancs AOC Bordeaux ?Globalement il y a un problème de stocks pour ces produits. La faible production de 2008 avait permis de rééquilibrer les stocks, mais depuis 2009 les volumes produits n'ont pas permis de maintenir cet équilibre par rapport aux possibilités commerciales. Le marché des vins blancs de Bordeaux n'est pas monolithique, il se divise en deux. D'une part il y a celui du sauvignon blanc, qui reste ferme avec un tonneau se négociant à plus de 1 000 € (jusqu'à 1 250 € pour les plus belles qualités), d'autre part on trouve l'assemblage classique de sémillon et de muscadelle. Ces vins représentent les plus gros volumes et sont le plus en difficulté, avec un cours fréquent de 900 €/tonneau.
[Photo de Xavier Coumau : Le Point]
