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Alain Raynaud (Cercle Rive Droite des Grands Vins de Bordeaux): « 2011 est un millésime inattendu »
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Alain Raynaud (Cercle Rive Droite des Grands Vins de Bordeaux): « 2011 est un millésime inattendu »

Par Vitisphere Le 06 avril 2012
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Alain Raynaud (Cercle Rive Droite des Grands Vins de Bordeaux): « 2011 est un millésime inattendu »
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ondateur du Cercle Rive Droite des Grands Vins de Bordeaux en 2002, Alain Raynaud incarne cette association dont l'objet est « la promotion et le rayonnement d'une sélection de crus dont le maître mot est l'excellence". Le Cercle rassemble 139 propriétés et près de 2000 hectares de vignobles répartis entre 19 appellations de la rive droite de la Gironde, de Blaye à Loupiac, en passant par les Cotes de Bordeaux, ainsi que Pomerol, Saint-Emilion et ses satellites.

 

En cette semaine de primeurs, Alain Raynaud livre les espoirs que peuvent susciter à Bordeaux un millésime que la critique n'attend pas au tournant. Pas de millésime du siècle en vue, mais le travail à la vigne portera ses fruits en 2011, se réjouit le Docteur. Reste la question des prix : un millésime peu attendu serait propice à une baisse des tarifs. Après le difficile retour sur investissement des 2005, les baisses de cote des millésimes moins en vue que 2009 (2008 en particulier) ont récemment alerté les acheteurs.

 

Cette interview est extraite du dossier consacrée aux primeurs bordelais dans le prochain numéro d'Eurowine.

Comment définiriez-vous le millésime 2011 ?

2011 est un millésime inattendu. En matière de météorologie, toutes les misères du monde se sont abattues sur nous. Il a fallu trier, éliminer ce qui était abimé, cela a représenté une perte de production pour ceux qui voulaient malgré tout réussir un millésime de qualité. La dégustation confirme le côté extrêmement aromatique de ce millésime, son milieu de bouche moyen à long, sa structure présente associée à son velouté de texture, qui en font un millésime réussi.  

Reste la question du prix...

Nous restons sur le positionnement de prix excessif, pour ne pas dire agressif, d'une cinquantaine de domaines bordelais. Or nos clients étrangers attendent une baisse de prix pour revenir à Bordeaux. Ils nous l'ont confirmé lors de la tournée qui a mené le Cercle Rive Droite aux Etats-Unis et au Royaume-Uni un mois avant les primeurs. Nos clients attendent une baisse de prix mais baisser les prix de 50 %, c'est faisable pour une bouteille à 500 €, pas pour une bouteille à 15 €. Dans ce cas précis, cette baisse reviendrait à faire tomber le prix sous la limite du coût de production de cette vendange. Produire un grand vin coûte aussi cher que l'on s'appuie sur vingt-cinq ans de travail forcené ou sur la notoriété de deux siècles d'histoire. Il y a en outre la logique d'un produit de luxe qui, pour cette cinquantaine d'étiquettes, déconnecte le prix d'un calcul rationnel de coûts et de marges. Compte-tenu de l'hétérogénéité qui sera celle des primeurs à Bordeaux cette année, il faudra trouver un prix adapté pour rester dans le marché. Après, il faut savoir, si on veut vendre, à quel prix on peut vendre. Le marché des primeurs concerne-t-il uniquement les cinquante étiquettes spéculatives ou également celles qui veulent se faire une place au soleil ?  

Quelle est votre réponse à cette question ?

On comprend très bien que Bordeaux soit entré dans une logique de produits spéculatifs pour une partie de sa production. Ce n'est cependant pas l'objectif des primeurs, qui est de permettre aux négociants de réserver des volumes et aux producteurs de financer les élevages et les investissement dans la propriété. Sur la rive droite, où les propriété sont de plus petites tailles et les disponibilités plus réduites, la nécessité, pour les acheteurs, de se procurer tôt les vins si on veut en avoir, est d'autant plus marquée. Quant au financement des domaines, il est évidemment difficile de maintenir des investissements  quand la santé économique de l'entreprise ne le permet pas. Bordeaux est très hétérogène sur cet aspect. Mais pour les domaines tributaires des banques, ces dernières sont de plus en plus difficiles à convaincre, plombées par le poids des dettes souveraines. Les achats en primeur sont un appel d'air essentiel. Au sein du Cercle Rive Droite, nous avons la foi chevillée au corps et nous nous battons pour maintenir un niveau de qualité. L'inquiétude est là et il importe de savoir qu'il ne faut pas baisser les bras. Mais pour pouvoir faire de la qualité, on sait qu'il faut être soutenu par le marché et il y a eu des périodes plus faciles pour gagner ce soutien. Et au bout du compte, pour ces propriétés, convaincre en primeur c'est aussi savoir que les vins seront vendus en livrable. En réalité notre fond de roulement, c'est notre production.

Vous avez ouvert les primeurs à la presse. Comment voyez-vous aujourd'hui leur évolution au contact d'Internet, de la presse spécialisée en ligne mais aussi des blogs et des réseaux sociaux ?

L'immédiateté de l'information qui circule sur le net ne laisse parfois pas le temps de la réflexion. Ce qui me fait peur c'est d'organiser ces événements, avec la logistique pour les ordinateurs et les connections Internet et de voir qu'en quelques secondes l'information est partie aux quatres coins de la planète. Il m'est arrivé de goûter une fois un vin assez mal, et de le regoûter ailleurs, un autre jour, beaucoup mieux. Je pense qu'il est important de se donner le temps de déguster, de réfléchir le soir, de regoûter ensuite... au lieu d'être toujours plus pressé de lâcher des jugements hâtifs.   Cela fait aussi partie de l'évolution normale de l'information. La dégustation en primeur mérite un entrainement. Les premières fois, il faut se projeter dans le futur de ces vins, voir à la fois leur séduction immédiate et leur potentiel futur. Cela ne s'improvise pas et si je devais faire un classement des journalistes qui dégustent en primeur, je serais tenté de faire des redressements de situations.

Les primeurs sont une formidable occasion de faire parler de chaque nouveau millésime à Bordeaux. En plus de l'écho de ces dégustations en primeurs dans la presse, nous parlons nous-même de ce 2011, notamment à l'étranger. Très sincèrement, je souhaite que les dégustateurs qui participeront aux primeurs partageront mon avis sur des 2011 beaucoup plus séduisants qu'on ne les imagine actuellement.

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