uand on parle d'Australie, on pense d’abord aux dimensions disproportionnées de ce pays continent, sans rapport avec sa faible population. Avec cette image en tête, on serait tenté de dire que la place de l’Australie dans le monde du vin se réduit à sa production de vin. En 2011, c’était en effet le 4ème pays exportateur de vins.
Pourtant l'Australie présente les caractéristiques d'un foyer de consommation de vin non négligeable. Si les Australiens sont traditionnellement de grands consommateurs de boissons alcoolisées (essentiellement de bière), la hausse de leur niveau de vie* les mène à la consommation de boissons considérées plus nobles.
Ce marché n'est pas émergent au sens propre du terme, mais il présente des perspectives intéressantes pour les producteurs français. La conjoncture y est actuellement favorable à l'implantation de produits de l'Ancien Monde Viticole. Il les taux de changes favorables aux importations, ainsi qu’une crise structurelle de production qui ternit la réputation du vignoble australien. Très facile d'accès, le marché domestique est cependant très concurrentiel (avec les produits de Nouvelle-Zélande notamment).
* : l'économie australienne résiste particulièrement bien à la crise financière, la proximité de l'Asie assurant de bonnes perspectives économique.
Fiche d'identitéDonnées géographiques :
Superficie totale du pays : 7 741 220 km² (6ème pays au monde)
Situation géographique : L’Australie se trouve en Océanie. C’est un continent situé entre l’Océan Indien et le Pacifique du Sud.
Décalage horaire : GMT + 10 (à Canberra)
Relief : Le plus souvent, il est constitué de plateaux bas occupés par des déserts. Une plaine fertile est située au sud-est. Point culminant : le mont Kosciuszko (2 229 m).
Climat : en général aride ou semi aride, tempéré au sud et à l’est, tropical au nord
Richesses naturelles : fer, or, argent, diamants, gaz naturel, pétrole,…
Terres arables : 6,15% du territoire
Capitale administrative : Canberra (384 000 habitants en 2009)
Autres principales villes (2009) : Sydney (4,429 mlns h.), Melbourne (3,853 mlns h.), Brisbane (1,97 mlns h.), Perth (1,599 mlns h.)
Divisions administratives : 6 États (Western Australia, South Australia, Queensland, New South Wales, Tasmania, Victoria) et 2 territoires (Northern Territory, ACT (Australian Capital Territory)
Données générales :
Population totale du pays : 21 766 711 habitants (2011) (55e pays au monde)
La population est concentrée essentiellement sur la côte est et sud-est.
Croissance démographique : +1,148% (2011)
Espérance de vie : 81,81 ans (2011)
Population urbaine : 89% (2010).
Origine de la population : blancs (92%), asiatiques (7%), aborigènes et autres (1%).
Religions (recensement 2006) : Catholiques (25,8%), Anglicans (18,7%), autres Chrétiens (19,3%), Bouddhistes (2,1%), Musulmans (1,7%), autres (33,4%).
Langues (recensement 2006) : anglais (78,5%), chinois (2,5%), italien (1,6%), grec (1,3%), autres (16,1%).
Données politiques :
Régime : Démocratie fédérale parlementaire
Chef d'Etat : la Reine Elisabeth II, représentée par le Gouverneur général
Gouverneur général : Quentin BRYCE
Premier Ministre : Julia Eileen GILLARD
Données économiques
PIB (2010) : 1,236 trillions d’USD
PIB à parité de pouvoir d'achat (2010) : 882,4 Mrds d’USD
PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat (2010) : 41 000 USD
Croissance économique annuelle (2010) : 2,7% (1,3% en 2009, 2,6% en 2008)
Part des principales activités économiques dans le PIB (2010) :
Agriculture : 4%. Industrie : 26%. Services : 70%.
Taux d'inflation (2010) : 2,8%
Taux de chômage (2010) : 5,2%
Unité monétaire : Dollar australien (AUD).
1 AUD = 0,76 € (le 9/12/2011)
Principales productions : minerais (charbon, uranium, fer, or, diamants), énergiques (gaz) et agricoles (viandes, céréales, coton, laine)
Principaux clients (2010) : Chine (25,1%), Japon (18,9%), Corée du Sud (8,9%), Inde (7,1%), États-Unis (4,0%)
Principaux fournisseurs (2010) : Chine (18,7%), États-Unis (11,1%), Japon (8,7%), Thaïlande (5,2%), Singapour (5,1%), Allemagne (5,0%)
La production locale : : un peu d'histoire
Les vignes sont arrivées en Australie à bord des navires des premiers colons. En 1788, le capitaine Arthur Phillip a accosté à Sydney Cove, important en Australie les premières vignes en provenance du Brésil et du Cap de Bonne-Espérance. Ce projet a donné naissance à l’industrie vinicole. John Mc Arthur a été le premier à créer un vignoble commercial, qui a produit environ 90 000 litres de vin par an dès 1827. Les principaux cépages cultivés ont été le Pinot gris, le Frontignac, le Gouais, le Verdelho et le Cabernet sauvignon.
Jusque dans les années 1850, la Nouvelle-Galles du Sud a été la principale colonie produisant du raisin. Dès 1852, le district de la Hunter Valley a accueilli le père fondateur de la viticulture en Australie, James Busby, qui possédait un domaine et produisait quelque 270 000 litres par an. C’est en 1854 qu’a été officiellement enregistrée la première exportation de vin, vers le Royaume-Uni : 1 384 gallons (6 291 litres).
Au milieu des années 1800, le phylloxéra a décimé plus des deux tiers des vignobles en Europe, et l’Australie en a été victime en 1875. Des règles de quarantaine strictes, limitant la circulation du matériel viticole entre les régions australiennes, a permis aux régions viticoles de l'Australie-Méridionale, telle la vallée Barossa, d’être épargnées du phylloxéra, et donc de pouvoir aujourd'hui prétendre posséder les plus vieilles vignes au monde, qui continuent à pousser grâce aux plantes d'origine européenne.
Avec le développement de la colonisation européenne, la viticulture et l’œnologie se sont répandues dans toute l’Australie métropolitaine au cours du XIXe siècle. Jusqu’aux années 1960, environ 80 % du vin australien était doux, parce que muté avec du xérès et du porto ; il était alors connu au Royaume-Uni comme "vin colonial". Avec les goûts de l’époque, on s'est lentement éloigné du vin muté, sous l'influence des immigrants de l'après-Seconde Guerre mondiale qui venaient d'Europe. Vers le milieu des années 1970, alimentées par les consommateurs réclamant du vin de table rouge et sec, les ventes de vins mutés se sont finalement éclipsées. En 1980, la consommation annuelle de vin par habitant dans le pays a atteint les 17,3 litres, tandis que l’emballage Bag-in-Box a été perfectionné, et que la libéralisation des lois sur les licences d'alcool a donné naissance à une profusion des points de vente d'alcool.
Les viticulteurs ont replanté de nombreux vignobles avec davantage de cépages classiques. Ils ont également énormément investi en ce qui concerne les nouvelles technologies. Ainsi, ils ont découvert la notion de terroir, ce qui leur a permis de choisir les terres ayant un bon potentiel.
La filière australienne a mis en place l'infrastructure et des installations modernes pour la vinification, le conditionnement, le stockage, l'étiquetage et le packaging. Cependant, l'augmentation en termes de récolte et de production vinicole représente des défis pour la filière – tels que la création de la demande et l'accès à de nouveaux marchés. Les entreprises australiennes sont en train de former des alliances avec des partenaires étrangers basés sur des marchés en croissance tels que celui des Etats-Unis. Des partenariats ont également été établis pour prospecter dans des pays comme l'Inde, la Chine et à travers l'Asie.
La production locale : régions de production et surface du vignobleLes régions viticoles et les structures de production
L’Australie possède les régions viticoles suivantes : South Australia (Australie Méridionale), New South Wales (Nouvelles Galles du Sud), Western Australia (Australie Occidentale), Queensland, l'île de Tasmanie et l'état de Victoria.
South Australia
C’est la région viticole la plus grande et la plus productrice d’Australie : en 2009, ses vignobles constituent 47% de la surface totale des plantations en vigne du pays et donnent 44,4% du raisin récolté dans le pays.
Les vignes d’âge vénérable que l’on retrouve dans la vallée Barossa et les collines d’Adélaide d’Australie-Méridionale ont survécu, grâce à leur isolement, aux grandes épidémies de phylloxera qui ont dévasté les vignes d’Amérique du Nord et d’Europe et, un peu plus tard, celles des vignobles situés à l’est de l’Australie.
En plus de posséder certaines des vignes les plus vieilles au monde, l’État est également pourvu de régions offrant une diversité de climats, allant du climat tempéré relativement chaud de la vallée Barossa, en passant par les influences maritimes des régions de McLaren Vale, Southern Fleurieu, Currency Creek et Langhorne Creek, dans la péninsule de Fleurieu et à travers la région plus fraîche des Adelaide Hills, jusqu’à la région plus chaude de Riverland, longeant le fleuve Murray.
La partie sud-est de l’État comprend la zone de Limestone Coast, dont les sols de terra rossa recouvrant du calcaire donnent naissance à d’élégants rouges de la région de Coonawarra. La zone de Limestone Coast, qui comprend également les régions de Padthaway, Wrattonbully et Mount Benson, est en train de bâtir sa réputation sur des vins qui sont façonnés non seulement par le calcaire ayant donné son nom à la région, mais également par les brises en provenance de l’océan Antarctique qui tempèrent son climat.
New South Wales
C’est la deuxième région d’Australie, avec 26% de la surface et 32% de la production viticole en 2009, et la première à s’être lancée dans la culture de la vigne. Actuellement, la production se tourne vers des vins Premium issus de sémillon, de chardonnay et de syrah. S’étendant sur la côte est du continent, l’État profite d’une incroyable diversité de climats, du climat côtier de la région côtière de Shoalhaven au sud de Sydney, en passant par le climat alpin sévissant au sommet de la cordillère australienne (Great Dividing Range), où des viticulteurs continuent à cultiver des vignes rustiques à plus de 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. À l’ouest de la cordillère australienne et le long des rivières intérieures Murrumbidgee et Murray, se trouvent les régions chaudes de Riverina et de Perricoota, ainsi que la partie nord de Swan Hill et de Murray Darling. L’une des régions viticoles les mieux connues de l’Australie est la vallée de la Hunter. Griffith est la sous-région motrice car elle produit plus de la moitié de la production (majoritairement du vin blanc) de New South Wales. Mudgee est une région plus axée sur les vins rouges issus de Syrah et de Cabernet Sauvignon. Il existe un bon nombre d’autres sous-régions, dont Canberra District (ACT).
District de Canberra (Australian Capital Territory)
Les vignobles du district de Canberra sont naturellement séparés en deux groupes. Le premier comprend ceux situés près de la frontière entre la Nouvelle-Galles du Sud et le Territoire de la capitale de l’Australie, au nord-ouest de Canberra, s’échelonnant le long de l’autoroute Barton, à partir de Hall jusqu’à Murrumbateman. Le second groupe est situé au nord-est, le long de la crête Bungendore et sur la rive nord-ouest du lac George. Il est accessible par l’autoroute fédérale (Federal Highway), où le pionnier de la région, M. Edgar Riek, a planté les premières vignes en 1971.
En raison de la constante menace que posent les fréquentes gelées du printemps, des sécheresses récurrentes du printemps et de l’été, de la grande amplitude thermique journalière (nuits froides et chaudes journées d’été), ainsi que d’une saison des vendanges habituellement froide, la région possède le climat le plus continental de l’Australie. Ce climat repose sur des extrêmes, et l’irrigation est essentielle au maintien d’un rendement constant. Néanmoins, c’est d’ici que proviennent les cépages riesling, chardonnay, shiraz, cabernet sauvignon et souvent pinot noir, donnant tous des vins d’une personnalité marquée.
La topographie de la région est assez variée, ponctuée de collines ondulées et, avec pour toile de fond les lointaines montagnes Snowy, elle donne à plus d’un vignoble un cadre bucolique. Les sols dans le district de Canberra sont typiquement brunâtres, formés d’une couche peu profonde de limon argileux, recouvrant souvent du schiste argileux ou de la terre glaise au pH neutre ou moyennement acide. Les sous-sols ne sont pas dotés d’un pouvoir de rétention d’eau particulier, ce qui augmente encore la nécessité d’irriguer les cultures.
Toutes les wineries du district sont petites, à l’exception d’une seule. La plupart ont été fondées par des universitaires et des fonctionnaires à l’esprit scientifique. Ces domaines comptent tous sur la clientèle régionale et touristique venant acheter du vin directement à la cave, qu’ils traitent d’ailleurs avec le plus grand soin. Cependant, l’ouverture du domaine Hardy’s Kamberra et du complexe touristique au nord de la ville, sur l’autoroute principale reliant Sydney à Canberra, a considérablement modifié la donne. En effet, selon les prévisions établies par la société Access Economics, l’industrie du vin deviendrait sous peu la plus importante industrie rurale de la région.
Western Australia
Ses vignobles se situent entre Albany et Perth. La région connaît de fortes pluies l’hiver et des étés chauds, favorables à la maturité du raisin. Cette région est plutôt productrice de vins blancs mais également de vins doux naturels. La Margaret River possède un climat tempéré. Reconnue au départ comme région productrice de cabernet sauvignon de qualité, elle s’est depuis forgée une réputation pour ses vins blancs. La Swan Valley est sous l’influence d’un climat méditerranéen chaud, qui permet de produire des vins blancs issus de chardonnay, verdelho et chenin blancs corsés ainsi que des vins rouges légers. Le South West Coastal est une sous-région de plaine côtière qui s’étend sur plus de 300 km, ce qui rend le climat très variable d’un bout à l’autre tout en subissant l’influence de l’Océan Indien. Le principal atout du South West Coastal est son sol sablonneux qui permet la production de vins blancs légers à base de chenin, sémillon, traminer, riesling et chardonnay. Les principaux cépages en rouges sont le cabernet sauvignon et la syrah. Il existe d’autres petites régions viticoles comme Perth Hills, Pemberton,…
Victoria
Elle compte plus de 15 sous-régions et est la région la plus petite d’Australie. On y trouve des terroirs très hétérogènes. La région de Geelong a été la première en Australie à être touchée par le phylloxéra en 1875. À cette époque, l’État de Victoria était le premier producteur de vin du pays, la région de Geelong en étant alors l’une des régions les plus importantes en matière de viticulture. Visant à éradiquer l’avancée du phylloxéra dans l’État de Victoria, le gouvernement devait procéder à un arrachage de tous les plants de vigne, entraînant ainsi un arrêt de la production commerciale de vin dans cet État pendant 80 ans. La replantation s'est amorcée en 1966, la production viticole reprenant au début des années 1970. Le chardonnay et le pinot noir revendiquent la suprématie, depuis la renaissance de la viticulture au sein de la région, au même titre que le shiraz et le cabernet sauvignon.
Parmi les principaux vignobles est Murray Darling qui est une région destinée à la fabrication de vins blancs et de style Porto. Yarra Valley est une région extrêmement fraîche qui permet la production de chardonnay, de syrah, de merlot, de cabernet sauvignon et de pinot noir. La Goulburn Valley est une zone ayant un climat tempéré produisant aussi bien des vins rouges que blancs. On peut citer de nombreuses autres sous-régions viticoles : Gippsland, Pyrenees, King Valley,…
Tasmania
C’est une région dont on disait que la viticulture y était impossible, ce qui a été démenti depuis. Séparé du continent par les eaux orageuses du détroit de Bass, la Tasmanie, un État de l’extrême sud de l’Australie, possède un climat qui ressemble davantage au climat plus frais de l’Europe. Il est intéressant de constater que la Tasmanie partage le 42e parallèle de latitude avec la partie nord de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande.
Berceau de certains des meilleurs vins issus de régions froides de l’Australie, la Tasmanie excelle en particulier dans la fabrication de vins mousseux à la texture crémeuse et au magnifique perlant, issus de cépages classiques tels que le chardonnay et le pinot noir.
Les vignerons tasmaniens n’ont encore enregistré aucune zone ni sous-région viticole. Cela ne saurait cependant tarder, compte tenu des considérables différences de climat et de terroir entre les diverses régions: celle de la rivière Pipers et de la vallée de la Tamar au nord, les vallées des rivières Derwent, Huon et Coal (dont fait partie Richmond), au sud, et la région de Bicheno sur la côte est. Les zones les plus chaudes, et donc les plus susceptibles de permettre un mûrissement adéquat du cabernet sauvignon et du merlot, sont les vallées des rivières Tamar et Coal, ainsi que Bicheno. À l’autre extrémité du spectre se trouve la région de la rivière Pipers, doublement intéressante grâce à la prédominance de riches sols rouges et, à l’extrême sud, la superbe vallée de la Huon. Comme l’a découvert le pionnier Andrew Pirie, le trio alsacien formé par le riesling, le gewurztraminer et le pinot gris convient particulièrement bien au vin de table de la rivière Pipers. Les marques Clover Hill, Pirie et Jansz ont prouvé la finesse et la grande qualité des vins mousseux issus de chardonnay et de pinot noir. Entre ces deux extrêmes, se trouve la panoramique vallée de la Derwent, berceau de vineries produisant d’excellents pinot noir, ainsi que de délicats riesling et chardonnay.
Queensland
Jusqu'à tout récemment, le Queensland n'était pas considéré comme une région viticole. Pensant que sa situation géographique était trop proche des tropiques, on croyait son climat trop chaud pour produire des vins de qualité. Mais des vinificateurs et des viticulteurs visionnaires ont remarqué que dans les hautes terres montagneuses, à l'intérieur du pays, les températures étaient plus fraîches et les sols volcaniques plus riches. Ces pionniers de la vigne se doutaient bien que dans la région de Granite Belt, située de 700 à 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer, l'effet de fraîcheur serait assez significatif pour favoriser la production de plusieurs vins formidables. Les raisins des cépages cabernet sauvignon, shiraz, chardonnay et viognier s'accommodent en effet très bien des chauds printemps et étés, de même que des automnes relativement frais.
Répartition de la production viticole selon les états australiens
Surface du vignoble australien
En 2010, l'Australie possédait le 12ème vignoble mondial avec une superficie évaluée à 170 000 hectares (ha), selon l’OIV.
Le vignoble a connu une très forte augmentation entre les années 90 et 2000, quand ses surfaces ont été pratiquement multipliées par trois. En moins de quinze ans, les surfaces plantées par les vignes sont passées à 159 000 ha. Pour répondre à la demande croissante, 40 000 hectares de vignes ont été plantés seulement entre les années 1999 et 2003, selon ABS (le Bureau Australien des Statistiques). Après des années de forte croissance, l'Australie connaît actuellement un léger ralentissement des plantations.
Entre 2009 et 2010, le pays a perdu 6 000 ha. Cette tendance pourrait se poursuivre dans l’avenir.
Il est à noter que les experts indiquent que environ 9% des vignobles n’ont pas été récoltés en 2010, un pourcentage proche de celui de 2009. En effet, quand la demande est insuffisante, les producteurs australiens ne récoltent pas. Cette information réaffirme l’idée qu’une réduction prochaine du vignoble australien est possible.
La production locale : encépagement et évolutionsLes cépages et les orientations de la production
L'Australie est réputée pour son adaptabilité en termes d'encépagement. Pour des raisons économiques, le système libéral de plantations et les structures d'exploitation réagissent très vite à la demande du marché.
Les principales variétés de raisins de cuve cultivées en Australie sont le syrah (appelé généralement shiraz), le cabernet sauvignon, le chardonnay, le merlot, le sémillon, le sauvignon blanc, le colombard, le pinot noir et le riesling.
Les cépages blancs représentent environ 39% des plantations en vignes. Cependant, à cause de leur rendement plus élevé par rapport aux cépages rouges, ils donnent environ 45% du raisin vendangé.
Dynamique de la prodution de raisin
En 2010, l’Australie a été le 13ème producteur mondial de raisin (12ème en 2009).
La production de raisin a connu une croissance de 236% depuis l'année 1961.
La production du raisin varie considérablement d’une année à l’autre. L'année 2005 avait enregistré un record de production avec 2,027 millions de tonnes. Ensuite, la production de raisin australien a connu une forte chute en 2007 par rapport à la récolte des trois années précédentes à cause de la sécheresse, du gel et de la disponibilité réduite d’eau pour l’irrigation. En 2009, du fait de la chaleur intense du début d'année, la quantité des vendanges a baissé de 8,2% par rapport à la très bonne année 2008. De plus, pour des raisons économiques, certaines vignes n’ont pas été vendangées en 2009, ainsi qu’en 2010.
Les pluies abondantes et les mauvaises conditions climatiques ayant entrainées d’importantes inondations dans plusieurs régions viticoles en Australie ont eu des répercussions sur la récolte du millésime 2011. Le sud du pays dont les régions de Barossa et Clare Valley n’a pas été épargné par les pluies abondantes et cela a grandement affecté les vignes. Dans la région de Victoria des producteurs ont déclaré des pertes de leur récolte de 20 à 50% en raison des maladies fongiques. Ailleurs, le millésime 2011 dans Hunter Valley a été particulièrement bon parce que la région a récolté plus tôt. Les vins blancs de la région Est (Eastern) et les cépages rouges plus précoces sont aussi recommandés. Dans la région Ouest (Western) le scénario semble différent car de Perth à au-delà de Margaret River, cette région sablonneuse a été gâtée par les conditions les plus secs et chaudes depuis longtemps, entrainant aussi une maturité précoce.
Selon les chiffres publiés par le Bureau Australien des Statistiques (ABS), la production viticole en 2011 est globalement en hausse, avec 1,6 million de tonnes de raisins de cuve récoltés. D’après ces résultats, la production de raisins de cuve est en hausse de 1,2% en 2011 par rapport à 2010 (+19 000 t).
La production locale : dynamiquesL'Australie a été le 7ème pays producteur de vin au monde, avec 11,2 mlns hectolitres en 2010.
Entre 1986 et 2004, la production australienne a augmentée 3,4 fois suite à un dynamisme marqué par les autorités et des performances enthousiasmantes sur les marchés. Après une stabilisation d’une production élevée au cours des trois années suivantes, elle a diminué en 2007 suite aux conditions climatiques défavorables. Étant donné que le vignoble australien connait toujours une crise liée à sa surproduction, les volumes suivent aujourd’hui une tendance à la baisse.
Les données statistiques de l’OIV montrent une augmentation de 5,5% de la production entre 2010 et 2011, à 11,86 mlns hl.
Dans le même temps, selon les statistiques nationales, la production de vin serait en baisse de 6% et reviendrait à 10,7 millions d’hl contre 11,3 millions d’hl l’an dernier, et ceci malgré la hausse de la récolte de raisins de cuve en 2011. Cet écart serait lié à l’état sanitaire des raisins qui a conduit à un tri beaucoup plus important et à l’élimination de vins médiocres.
Une possible explication de la divergence de ces données peut être l’une des particularités de la production viticole en Australie que représente l’existence de grands centres de conservation des moûts réfrigérés. Ces moûts peuvent être vinifiés au fur et à mesure de la demande des marchés, et on peut ainsi vinifier six mois après les vendanges.
La production locale : les principaux acteurs1) Entreprises
On recensait 376 grands wineries en Australie en 2010, dont la majorité se trouve dans la région de South Australia. On observe des fusions et un fort développement de grands groupes.
En 2011, le nombre des producteurs de vin qui récoltent plus de 50 tonnes de raisin a été de 325.
Les petites wineries ont leurs propres vignobles, tandis que les plus grandes wineries sont propriétaires de vignobles stratégiques. En revanche celles-ci achètent un grand pourcentage de leurs raisins de cuve à des viticulteurs sous contrat à des prix plus faibles.
L'exportation joue un rôle clé dans la croissance de toutes les wineries. Les plus petites wineries s'appuient sur l'export pour 14% de leur revenu. Ce chiffre monte jusqu'à 50% pour les grosses structures. Les petites wineries sont plus dépendantes des ventes au caveau et par correspondance que les autres opérateurs.
Les principaux producteurs de vin sont :
Accolade Wines (ex Constellation Wine Australia) Treasury Wine Estates Australian Vintage Ltd Pernod Ricard Pacific Casella Wines
2) Organisations professionnelles viti-vinicoles
(OPV) Winemakers' Federation of Australia Incorporated
La fédération des vignerons australiens est le principal organisme représentant les intérêts des petits, moyens et grands producteurs vinicoles. Il existe également des organismes de producteurs par état, ainsi qu'un organisme représentant les viticulteurs.
Wine Industry National Education & Training Advisory Council
Winetac est le principal organisme gérant la formation de la filière viti-vinicole en Australie. Winetac est financé et géré par la filière pour la filière, par un comité de professionnels représentant tous les acteurs du secteur.
Cooperative Research Centre for Viticulture
L'Etat fédéral de l'Australie a offert une subvention d'aide à la recherche, sur 7 ans, pour soutenir quatre programmes de recherche par rapport à la filière viti-vinicole. Ce projet se penche notamment sur la production efficace de produits viticoles en cherchant à réduire l'utilisation de produits chimiques au niveau de la viticulture et de l'œnologie.
The Australian Wine Research Institute (AWRI)
Créé en 1955, cet institut est financé par des prélèvements payés par la filière australienne du vin. Sa mission est d'améliorer la compétitivité de la filière vin en proposant des progrès en termes de recherche et de développement.
The Australian Society of Viticulture and Oenology
Cette organisation neutre qui existe depuis 1981, sert les intérêts des vignerons et des viticulteurs en encourageant l'échange d'information technique. Elle chapeaute essentiellement des colloques, des symposiums et des conférences, qui offrent un forum pour le partage de la recherche et le développement technologique. L'ASVO propose des bourses pour la recherche par rapport aux problèmes touchant la filière.
Trade Start
Trade Start est un réseau national de bureau qui conseille les entreprises sur l'export en partenariat avec Australie et une gamme d'entreprises privées et publiques à travers l'Australie. Celui-ci propose un package de services gratuits à travers le programme de développement "du nouveau exportateur", conçu pour assister les petites et moyennes entreprises qui souhaitent développer leurs chiffres d'affaires à l'étranger.
AWBC : Australian Wine and Brandy Corporation
Il a été fondé en 1981. L'AWBC a pour objectif de permettre des avancées sur le plan de la qualité des vins et du brandy, et également promouvoir leurs ventes en Australie et à l’export.
Coordonnées
PO Box 2733
Kent Town SA 5071
Tél: +61 8 8228 2000
Fax: +61 8 8228 2022
E-Mail: awbc@awbc.com.au
Internet: http://www.wineaustralia.com/australia/
AWEC : Australian Wine Export Council
Coordonnées
PO Box 2733
Kent Town SA 5071
Tél: +61882282040
Fax:+61882282048
E-Mail: awec@awec.com.au
Internet: www.awbc.com/awec
ABS : Australian Bureau of Statistics
Coordonnées
Office Central
Locked Bag 10
Belconnen ACT 2616
E-mail : www.abs.gov.au
ABARE : Autralian Bureau of Agricultural and Ressource Economics
Coordonnées
GPO Box 1563
CANBERRA ACT 2601
Tél : +61 26272 2000
Fax : + 61 2 6272 2001
E-Mail : l.elliston@abare.gov.au
Internet: http://www.abareconomics.com/
GWRDC : Grape and Wine Research and Development Corporation
Coordonnées
PO Box 221
Goodwood SA 5031
E-Mail: gwrdc@gwrdc.com.au
Internet: www.gwrdc.com.au
La production locale : le marché des vins de l'AustralieExportations totales
L’avenir de la filière se concentre sur l’export. L’Australie est le 4ème pays exportateur de vin au monde, avec un volume de 7,9 millions hl en 2010 pour une valeur de 2,17 trillions d’AUD.
Les exportations australiennes ont explosé ces dernières années en volume, mais plus encore en valeur pour atteindre 787 millions de litres pour 2 748 milliards de dollars australiens en 2006-2007. Ensuite, du fait des mauvaises récoltes en 2007 et de la crise qui a touché les consommateurs britanniques et américains, les plus grands clients de l’Australie, le marché des exportations a connu une baisse. Le prix moyen du litre exporté est également en retrait. Touchés par la crise, les consommateurs britanniques et américains, qui constituent le gros de la clientèle de l’Australie, se rabattent sur des vins moins chers, souvent expédiés en vrac. En 2009-2010, les exportations en volume ont atteint et même légèrement dépassé les niveaux de 2006-2007 (+0,16%). Par contre, la tendance à la baisse s’est maintenue pour les exportations en termes de valeur (-24,7% par rapport à 2006-2007). Les principales raisons de cette situation sont la surproduction locale et les effets toujours présents de la crise mondiale de l’année 2007, ainsi qu’un dollar australien particulièrement fort. Par ailleurs, les exportations montrent une progression aussi en valeur quand elles sont estimées en USD.
L’Australie exporte presque exclusivement des vins tranquilles : ces dernières années, ils ont représenté entre 97% et 98% des quantités totales fournies. Les effervescents constituent environs 2%, et les autres vins se partagent moins d’1% des volumes exportés.
Le niveau des volumes des vins exportés a été maintenu grâce à l’augmentation de la part du vrac. En 2010, l’Australie a continué à miser sur les exportations de vins en vrac qui ont représenté 44% des volumes des exportations totales. En comparaison, 10 ans plus tôt la part des vins en vrac n’atteignait que 13%. En termes de valeur, les exportations de vins en vrac représentaient 16% en 2010, contre 4% en 2001.
En 2010, la majorité des vins exportés par l'Australie sont des vins rouges (291 mlns litres). Les vins blancs ont représenté 152 mlns litres.
Les principaux clients
L'Australie exporte du vin à plus de 85 pays. Ses clients principaux sont les USA (1er client en valeur et 2ème en volume en 2010), le Royaume-Uni (1er en volume et 2ème en valeur) et le Canada (3ème en valeur et volume). Ces trois pays ont attiré deux-tiers des exportations australiennes en termes de valeur et presque trois-quarts des exportations en termes de volume au cours de l’année dernière. La Nouvelle Zélande est l’un des clients historiques du pays. Grand pays producteur lui-même, il est son 5ème client en 2010 (6ème en 2009).
Les autres destinations privilégiées des produits australiens sont les pays de l’Union européenne. Le développement de marchés asiatiques tels que Singapour, Hong-Kong, Taiwan, l’Inde et surtout la Chine contribuent à la progression de la demande pour les vins australiens. Il y a une forte volonté de la part du gouvernement australien de centrer les efforts sur le marché de Chine en visant une croissance continue des exportations vers ce marché en fort développement. L'Australie y est encore devancée par la France et détient 20 % du marché chinois en volume et 21 % en valeur.
La politique à l'export est agressive, et la volonté affichée est de gagner des parts sur tous les marchés, y compris des marchés émergents, comme ceux des pays de l’Europe de l’Est.
Les producteurs australiens de vin sont confrontés à une production excédentaire de vin, mais ils sont également en compétition directe avec leurs concurrents du Nouveau-Monde qui gagnent du terrain sur leurs marchés dominants comme le Royaume-Uni et les USA. Les consommateurs britanniques, par exemple, se tournent de plus en plus vers des vins plus légers en alcool et rafraîchissants comme les vins blancs d’Afrique du Sud ou les Sauvignons blancs de Nouvelle-Zélande. La popularité des Chardonnay, Syrah et Cabernet Sauvignon d’Australie est en baisse. Il y a dix ans, les Australiens ont dominé le marché des vins du Nouveau-Monde. Aujourd’hui le consommateur ne fait plus de différence qualitative entre les vins australiens et ceux d’Afrique du Sud, du Chili ou de Californie. Pour reprendre la main en 2010, les producteurs australiens, incapables d’obtenir le caractère gras et fruité des Sauvignon blancs néo-zélandais, misent sur de nouveaux produits comme le Sémillon blanc qui répond mieux à l’évolution des goûts des consommateurs britanniques vers des vins plus légers et frais.
La France est l’un des clients mineurs pour les vins australiens, ne recevant que 0,3% des exportations en valeur et en volume. En 2010, l’Australie a exporté 2027 tonnes de vin en France (-17% par rapport à 2009) pour une valeur de 6,04 millions d’USD (+7% par rapport à l’année précédente).
La bière reste l'alcool préféré des Australiens (46% de la consommation d'alcool), mais la consommation de vin connaît une croissance très significative depuis plusieurs années pour représenter aujourd'hui 32% de la consommation d'alcool (22% pour les spiritueux). La consommation de spiritueux connaît aussi une légère hausse liée notamment à l'engouement pour les pré-mix. Les spiritueux importés représentent 47% des ventes.
Le style de vie des Australiens se détourne progressivement de la bière, emblématique de toute une période, au profit du vin, selon les statistiques publiées en 2011 par le bureau gouvernemental australien de la statistique (ABS). Selon les chiffres, la consommation de bière en Australie par habitant n’a en fait jamais été aussi basse depuis 61 ans. Le volume par personne demeure toutefois tout à fait respectable : 107 litres de bière par an et par personne de plus de quinze ans pour la période juin 2008-juin 2009. Le chiffre, au milieu des années 1970, dépassait les 190 litres par personne et par an.
Consommation de vin : les préférences du consommateur
La consommation de vin évolue en qualité, avec un rééquilibrage vers les vins blancs plus secs et une forte progression des ventes de vin rouge. Toutefois, le palais australien est plus réceptif aux vins fruités. Bien que la part du vin blanc diminue dans la consommation au profit du rouge, il reste toujours le vin préféré des consommateurs. On note également une augmentation de la consommation du rosé. Une étude de Nielsen révèle que les ventes de rosé australien de plus de 11 € la bouteille ont progressé dans le pays de 16,6 % en volume et 21,5 % en valeur sur une année arrêtée à fin juillet 2011.
Par ailleurs, le cépage demeure un facteur clé d'achat et doit apparaître sur les étiquettes.
Le marché intérieur est dominé par les bag-in-box à près de 50 %, mais les ventes en bouteilles ont connu une croissance rapide ces dernières années.
Le prix du vin en Australie demeure élevé, du fait de l'amortissement du foncier, de la jeunesse des propriétés, et de l'introduction récente d'une nouvelle taxation sur les produits alcoolisés. La forte demande de vin premium est largement influencée par le mode de vie et le revenu relativement élevé des consommateurs locaux.
Même si les importations ne représentent encore qu'une part modeste par rapport à la consommation domestique, elles sont en forte hausse, avec 12,9% en 2010 contre seulement 7,1% en 2007.
La consommation : évolutionL'Australie a été le 10ème pays consommateur de vin au monde en 2010 en termes de volume total consommé. Le marché interne du vin est important et en croissance régulière (+ 46% entre 1998 et 2010), pour arriver à 5,325 millions hectolitres au cours de l’année dernière.
Ce marché est loin d'être arrivé à maturité et la consommation domestique devra continuer à croître dans les prochaines années, tirée par une production locale compétitive à l'échelle mondiale.
La consommation individuelle du vin est conséquente : l'Australie est le pays de la région Asie-Océanie où la consommation de vin par habitant est la plus importante. En termes de consommation individuelle, le pays se trouve en 12ème position mondiale.
La consommation de vin est en constante augmentation et a atteint 25 litres en 2010.
Selon une étude menée par le bureau gouvernemental australien de la statistique (ABS), pour la période juin 2008-juin 2009, la consommation par personne et par an a frisé les trente litres de vin (29 litres), ce qui représente à peu près le double de ce qu’un Australien moyen consommait il y a environ 35 ans.
Les importations : dynamique globaleCompte tenu de sa production importante, l'Australie importe relativement peu de vin. En 2010, les vins importés n’ont représenté que 12,9% de la consommation locale en termes de quantité.
En 2010, les importations totales se sont élevées à environ 68,6 millions de litres pour une valeur de 438,7 millions d'USD.
L’Australie importe principalement des vins tranquilles embouteillés et des vins en vrac, dont près des deux tiers sont des blancs.
Après des années de progression régulière, en 2009 le marché des importations a connu une baisse de -19% des valeurs et de -6% des volumes par rapport à 2008. En 2010, les importations sont de nouveau reparties à la hausse Le dollar australien particulièrement fort a rendu les vins d’importation très compétitifs sur le marché intérieur. Les volumes importés ont même dépassé les importations au cours de l’année 2008 de 4,6% (+20,8% pour les vins en vrac et +1,1% pour les vins tranquilles embouteillés, mais -1,5% pour les effervescents). Dans le même temps, les importations en valeur sont restées légèrement inférieures que celles d’il y a deux ans (-2,4%), avec -5,7% pour les vins tranquilles et -2,2% pour les vins effervescents. Les vins en vrac ont connu une nette progression à la hausse : +43,7% entre 2008 et 2010.
Les principaux pays fournisseurs
Historiquement, la Nouvelle-Zélande est le premier fournisseur, satisfaisant plus de la moitié des besoins en vins de l’Australie aussi bien qu’en quantité qu’en valeur. La France est le deuxième fournisseur du pays, avec 33% des valeurs et 12% des volumes en 2010. En troisième position, l'Italie est aussi bien représentée, surtout pour les volumes. Ces trois pays concentrent 94% des importations en valeur et 91% des importations en volume.
Des petites quantités sont également importées des autres producteurs traditionnels de l’Europe occidentale (Allemagne, Espagne, Portugal,..), ainsi que du Nouveau Monde (Chili, Afrique du Sud,…).
Les Australiens développent un goût pour le vin européen de haut de gamme grâce à la force du dollar australien qui a fait baisser le prix des marchandises importées. Les chiffres montrent que la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et l'Allemagne ont connu une grande croissance dans leurs exportations de vins vers Australie. Par contre, les vins bons marchés importés ne se vendent pas aussi bien car les Australiens préfèrent acheter des vins australiens qui sont de bonne qualité pour un prix inférieur.
Les importations : cas des vins françaisLa France est le deuxième fournisseur pour le marché du vin australien en 2010.
En 2010, les importations de vins français en Australie ont augmenté de 40% en valeur et de 27% en volume par rapport à 2009, sans pour autant atteindre les niveaux de l’année 2008.
Le pays importe principalement du Champagne, du vin rouge et, enfin, du vin blanc français.
La distribution : un réseau spécialisé de bottleshops
En Australie, comme dans la plupart des pays de tradition anglo-saxonne, la vente de boissons alcoolisées (vins, bières et spiritueux) est très réglementée et ne peut avoir lieu dans un magasin accessible aux mineurs. La vente de boissons alcoolisées se fait dans des magasins spécialisés appelés « bottleshop ». La vente en grande distribution n’est pas autorisée.
La distribution est dominée par quelques grands grossistes et des grossistes de taille moyenne. Les principaux points de vente au détail restent aux mains des deux grandes chaînes de la grande distribution: Woolworths et Wesfarmers, qui détiennent respectivement 25% et 20% de parts de marché pour la vente d’alcools.
Les autres points de vente sont des détaillants indépendants, des clubs de vente par correspondance, des restaurants et des bars.
Les principaux distributeurs en Australie sont :
• Woolworths Limited
• Wesfarmers (Coles Group)
• Associated Australian Liquor Marketers
• Metcash Trading Limited Australasia
Législation et réglementationNormes nationales
Les vins importés en Australie, comme ceux produits localement, doivent obligatoirement être conformes aux normes alimentaires nationales contenues dans le Food Standards Code, sauf lorsqu'il s'agit de vins provenant d'un pays ou groupe de pays avec lequel l'Australie a signé un accord bilatéral sur le commerce du vin. Dans ce cas, la conformité aux normes du Food Standards Code n'est obligatoire que dans la mesure où ces normes ne sont pas supplantées par les dispositions de l'accord.
L’accord UE – Australie sur le commerce du vin
Un nouvel accord régissant le commerce des vins entre l'Australie et l'Union européenne est entré en vigueur le 1er septembre 2010. Cet accord remplace l’accord signé en 1994.
L’accord offre des garanties importantes pour les intérêts des producteurs de vin de l’UE. Il prévoit la protection intégrale des indications géographiques et des mentions traditionnelles des vins de l’UE en Australie et pour les vins destinés à l'exportation vers des pays tiers, et consacre un engagement clair des autorités australiennes en faveur de la protection des mentions traditionnelles utilisées dans l'UE.
Pour certaines mentions, des périodes de transition ont été convenues. Ainsi, à partir du 1er septembre 2011, c’est-à-dire un an après l'entrée en vigueur de l'accord, les producteurs australiens ne peuvent plus utiliser certaines grandes appellations européennes telles que «Champagne», «Porto», «Sherry» ou autres indications géographiques, pas plus que certaines mentions traditionnelles comme «Amontillado», «Claret» ou «Auslese».
Le nouvel accord préserve le régime d'étiquetage de l'UE, en énumérant les mentions facultatives qui peuvent être utilisées pour les vins australiens (par exemple, la mention des cépages, d’un prix, d’une médaille ou d’un concours, d’une couleur spécifique, etc.) et en réglementant l'indication des cépages sur les étiquettes. Il établit également les conditions dans lesquelles les producteurs de vin australiens peuvent continuer à utiliser différents termes relatifs aux vins de qualité, comme «vintage», «cream» et «tawny» pour désigner des vins exportés vers l’Europe et vendus sur le marché intérieur.
L'accord a été signé à Bruxelles le 1er décembre 2008. Le 27 juillet 2010, les autorités australiennes ont informé l’Union européenne qu’elles avaient achevé leurs procédures de ratification.
Droits de douane
Les droits de douane pour les vins sont de 5% de la valeur FOB (Free On Board). La Goods and Services Tax (GST) est l'équivalent de la TVA. Elle s’applique à la majorité des biens et services, y compris les boissons alcoolisées. Il revient à l’importateur de s’en acquitter lors du dédouanement de la marchandise.
Outre la GST, l’importateur devra payer lors du dédouanement la Wine Equalisation Tax (WET). Pour les vins, la GST et la WET se calculent de la manière suivante :
WET = 29% x (valeur en douane CIF + droits de douane)
GST = 10% x (valeur en douane CIF + droits de douane + WET)
Documents requis à l’importation :
Sont à présenter aux douanes : facture commerciale, titre de transport et assurance, liste de colisage, preuve de traitement du bois d’emballage, attestation d’emballage et de propreté du conteneur, et pour certains produits, certificat d’âge ou d’appellation.
Oenotourisme : un fort potentiel de croissanceLa filière viticole et celle du tourisme ont l'objectif commun de développer le marché du tourisme vigneron. Entre les Baby Boomers qui arrivent à l'âge de la retraite, et la croissance du pouvoir d'achat des consommateurs asiatiques, de nombreuses occasions existent. A l'heure actuelle, le tourisme vigneron en Australie est estimé à 400 millions de dollars australiens avec un potentiel de croissance de 110 millions de dollars australiens. Une bonne partie du revenu des petites wineries vient des ventes liées au tourisme qui se traduisent par des ventes au caveau. Les stratégies pour développer le tourisme vitivinicole incluent de travailler en partenariat avec les tours opérateurs, l'amélioration des services touristiques au sein des wineries, et la mise en place de campagnes de promotion avec les organismes touristiques de chaque état.