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Interview : Benoît Brazilier, président du syndicat des vignerons de l’AOC Côteaux du Vendômois : « Les volumes commencent à décoller »
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Interview : Benoît Brazilier, président du syndicat des vignerons de l’AOC Côteaux du Vendômois : « Les volumes commencent à décoller »

Par Vitisphere Le 06 mai 2011
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Interview : Benoît Brazilier, président du syndicat des vignerons de l’AOC Côteaux du Vendômois  : « Les volumes commencent à décoller »
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enoît Brazilier (vigneron indépendant – Domaine du carroir), président de l’AOC des Côteaux du Vendômois dans le Maine-et-Loire depuis 2002, fait le bilan de dix ans d’AOC pour ce petit vignoble (150 ha) ligérien, en partie spécialisé dans un cépage original, le pineau d’Aunis. Interview par Egmont Labadie

Quel est le bilan économique de l'appellation, dix ans après le passage en AOC ?

Benoît Brazilier : Depuis dix ans, nous avons travaillé de façon constante à améliorer la qualité de nos vins ainsi que notre notoriété. Je pense qu’économiquement, on va commencer à en ressentir vraiment les effets maintenant, parce que depuis dix ans, les prix n’ont pas augmenté, et les volumes commencent à décoller depuis un an ou deux. Les prix des bouteilles n’ont pas explosé, ils ont un peu  suivi l’évolution du prix de la marchandise. Le prix moyen des cuvées de base est aujourd’hui de 4 à 5 euros la bouteille, en 2001 c’était autour des 25 francs (moins de 4 euros). Il y a une progression, mais elle va aussi avec la baisse des rendements, ils ont diminué un peu, et puis on a passé des années avec des faibles rendements, avec à peine 50 hl/ha. Avant on était plus sur les 60. En dix ans, ce sont surtout les volumes qui ont augmenté, on était sur des bases de 6000 hectolitres par récolte, là on est plus vers 8000 hl.

Quelle est la situation du marché en vrac ?

BB : Il n’y a pas de marché vrac négoce pour les Côteaux du Vendômois. C’est un peu le problème de l’appellation, tous les gens qui veulent vendre à la citerne sont obligés de passer par des vins de pays ou de table. Ça représente plus de 50% des volumes produits sur l’aire d’appellation, qui compte 350 hectares plantés, dont seulement 150 en AOC. Sur les 200 restants, 150 ont les cépages pour être revendiqués en AOC, la production pourrait potentiellement atteindre 15 000 hl. Il y a une dizaine de producteurs indépendants, tout le monde fait plus ou moins de l’appellation, mais il y a des exploitations qui font aussi des céréales et de l’élevage, pour lesquelles le vin est plutôt une activité secondaire. Pour celles-ci un négoce pourrait apporter une solution adéquate. Mais il faut faire attention aux prix de vente, pour ne pas mettre la cave coopérative, qui produit 60% des volumes, en concurrence. En vin de pays ou vin de table, les cours sont vers les cours nationaux, soit 50 à 60 €/hl ; en AOC, il ne faudrait pas que ce soit acheté à 100€/hl, il faudrait un petit peu plus…C’est pour l’instant à l’état de projet, mais comme on communique sur le nom de l’appellation, il faut que les gens trouvent le vin assez facilement. Donc c’est seulement des gros metteurs en marché qui peuvent avoir le réseau pour distribuer.

Les côteaux du Vendômois s'exportent-ils ?

BB : Nos vins sont vendus en grande surface par la cave coopérative, mais il y a aussi de la restauration, du caviste, du particulier, et de l’export à 15% environ, en particulier vers la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, mais aussi les Etats-Unis, où par exemple mon domaine réalise toutes ses exportations. Ça s’est fait par le hasard des rencontres, lors de salons, mais les Etats-Unis sont un marché dont les consommateurs commencent à rechercher autre chose que ce qu’on peut trouver dans les « grandes batteries ». Les côteaux du Vendômois sont totalement dans cette cible, avec des vins atypiques, qui ont une identité forte. J’y suis allé au mois de septembre dernier, on a fait des dégustations chez des cavistes, avec beaucoup d’Américains lambda, des consommateurs, qui ont vraiment apprécié les vins.

Votre stratégie de mise en avant du pineau d'Aunis semble donc confortée ?

BB : En France, on commence à être connus pour notre vin gris à base de pineau d’Aunis, qui est un peu notre fer de lance, avec 30% des volumes de ventes. C’est le produit qui nous démarque le mieux, qui est bien représentatif de l’appellation. Pour les vins rouges, nous avons aussi changé notre décret à l’occasion de la réforme des AOC, pour renforcer le caractère des vins, en faisant passer de 40 à 50% la part minimale du pineau d’Aunis dans l’encépagement des exploitations, et en autorisant aussi les cuvées en pineau d’Aunis pur. Mais ce cépage a demandé à être apprivoisé, parce qu’il peut être très productif, on a fait un gros travail pour avoir une qualité constante, et un bon millésime chaque année.  Nous avons aussi constitué un conservatoire des 350 lignées de ce cépage, issues de pieds identifiés dans la région.

Quelle sont vos actions en matière d'oenotourisme ?

BB : Les côteaux du Vendômois sont dans le label Vignoble et découvertes du Conseil supérieur de l’Oenotourisme. On est labellisés pour trois ans, l’adhésion est gratuite, mais pour se faire agréer, il faut avoir des horaires d’ouverture, un point d’accueil, être disponible, avoir un caveau de dégustation, des abords assez présentables pour pouvoir accueillir des touristes. Certains vignerons et la cave se sont équipés, il y un dizaine de caveaux dans lesquels on peut déguster. Avec l’office du tourisme, nous organisons aussi l’opération « Jardin en vignoble », ce sont des balades dans  le vignoble commentées par un vigneron ; on peut aussi prendre le petit train touristique de la vallée du Loir, qui traverse le vignoble.

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