ous connaissez le « neuromarketing » ? Il fait son apparition dans le vin et l’on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Scientifique, l’actualité l’est encore avec la publication d’une étude sur les liens de parenté entre les cépages, prélude à des applications futuristes. En attendant, confirmant et infirmant en même temps ces deux actualités scientifiques, le vin bio, les bars à vin, et le vin au verre sont plus que jamais « tendance » pour reprendre le terme consacré. Dr Vino d’un côté, France 3 de l’autre décryptent l’un et l’autre des mythes, Château Angelus le premier, la Romanée Conti, la seconde. Entre les deux, il y a tout le petit peuple vigneron de Bordeaux qui se soulève. Bonne semaine. Catherine Bernard
Sciences : mise à nu orbitofrontale et familiale« Vingt personnes ont dégusté un même vin, mais avec des prix différents (soit 10 dollars soit 90 dollars). Les sujets ont prétendu préférer le vin à 90 dollars, et ceci a été corrélé avec une augmentation de l’activation du cortex orbitofrontal (région impliquée dans le circuit du plaisir) ». Voilà ce que nous livrent cette semaine dans leur blog, les étudiants en Master Marketing et Gestion des Entreprises de l’Idrac de Nantes pour illustrer une nouvelle discipline, le neuromarketing, soit les neurosciences appliquées au marketing. L’étude sur le vin et le prix de lui-ci a été conduite par un certain Docteur Plassman, spécialiste des neurosciences. Les étudiants nous promènent, comme dans un film de science fiction, à l’Université de Pittsburgh aux Etats-Unis où une équipe de chercheurs spécialistes du langage travaille sur le décodage de nos pensées. Pour l’instant, un IRM est nécessaire, mais « d’ici dix ou vingt ans, l’activité électromagnétique du cerveau sera détectée par de simples capteurs ». Tout ça pour arriver à la conclusion qu’exactement comme dans les dessins animés et BD, nous avons des $ dans les yeux. Au cas où nous en douterions, au cas où les vignerons ne s’en seraient pas aperçu tout seuls dans leur vignes, le généticien Sean Myles, de l’Université de Cornell (États-Unis) et ses collègues, ont découvert à travers une étude réalisée sur l’ensemble du génome de 950 variétés de vigne cultivée (Vitis vinifera sativa) et de 59 plants sauvages (Vitis vinifera sylvestris) que « près des trois-quarts des variétés ont des liens de parenté très forts, parent-enfant ou frère et sœur ». « De fait, commente Cécile Dumas dans Sciences et Avenir cette situation est le résultat de l’histoire particulière de la vigne, largement répandue à travers le monde via la propagation végétative au détriment de la reproduction sexuée, afin de conserver les cépages qui donnent les meilleurs vins ». Et alors ? Alors, « à partir de son travail, Sean Myles espère aider la sélection de nouvelles variétés obtenues par croisement. Les puces à ADN pourraient faciliter et accélérer ce travail (…) Cette technique de sélection génomique est déjà utilisée dans l’élevage, notamment chez les bovins. Idéalement, les puces seraient capables de repérer les variétés donnant le goût de merlot ou de pinot noir que souhaitent les viticulteurs et les consommateurs ». Nous vivons une époque moderne.
Le bio et les bars à vin toujours tendanceEldorado. C’est le mot que retiennent les medias pour qualifier la viticulture biologique qui tenait cette semaine salon à Montpellier. « Fréquentation en hausse et franc succès. Réservé aux professionnels depuis dix-huit ans, le salon est devenu un rendez-vous incontournable d’une “niche” viticole à laquelle tous s’accordent à prédire un superbe avenir », écrit Philippe Mouret dans Midi Libre . « Le vin bio, nouvel eldorado de la viticulture française », écrit aussi Nicolas Fichot dans Le Point. Le journaliste a suivi Christian Gerber, vigneron en Haute-Garonne converti à la viticulture biologique depuis 2001. « A l'époque, cette pratique était balbutiante. Aujourd'hui, elle est en pleine explosion et la production annuelle d'environ 110.000 litres de ce vigneron illustre une réalité au niveau national, voire international ». Bizarrement, c’est de Suisse, plus précisément de Romandie, que nous parvient cette information : « Près de 10% du vignoble français devrait être converti au bio en 2012, faisant de la filière viticole l'une des plus dynamiques du secteur bio ». Le site reprend les résultats d’un sondage publié jeudi par le syndicat des Vignerons indépendants et réalisé auprès de ses adhérents. Confirmant la tendance, le journaliste québécois Rémy Charest écrit dans son blog : « Je suis présentement en voyage-éclair à Montpellier, en France – ou le maximum était, hier, un très hivernal 3 degrés C – pour la 18e édition de Millésime Bio. L’événement, né à l’origine d’un rendez-vous de vignerons bios du Languedoc-Roussillon, est devenu une exposition internationale réunissant quelque 550 exposants de 15 pays ». Tendance, les bars à vin et le vin au verre le sont aussi. Ils ont été observés à la loupe à l’occasion d’un autre salon, le Sirha (Salon International de la Restauration, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation) qui se tenait aussi cette semaine, à Lyon.
 
             
          
  
                


 Article réservé aux abonnés
 Article réservé aux abonnés  
											
 
                                     
                                     
                                    


 
                    
                     
                                             
                                             
                                             
                                             
                                             
                                            