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Roussillon : Le réveil des Vins Doux Naturels
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Roussillon : Le réveil des Vins Doux Naturels

Par Vitisphere Le 23 août 2010
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Roussillon : Le réveil des Vins Doux Naturels
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ilier de la viticulture du Roussillon, les vins doux naturels semblent reprendre du poil de la bête après une longue période de récession.

750 000 hl dans les années 1950, 250 000 aujourd'hui

Pilier de la viticulture du Roussillon, les vins doux naturels semblent reprendre du poil de la bête après une longue période de récession. Ce marché qui représentait 700 000 hl dans les années 1950 n’a cessé de s’étioler pour s’établir à 250 000 hl au cours de cette dernière campagne, soit la moitié du volume de production des AOC du département : 125 000 hl en Muscat de Rivesaltes, 100 000 hl en Rivesaltes et 25 000 hl en Maury tout comme en Banyuls. « Le déclin industriel français des années 50 a été fatal pour nos vins doux naturels qui étaient essentiellement consommés par les ouvriers des bassins industriels du Nord et de l’Ouest. Le Rivesaltes était leur apéritif attitré, ils pouvaient en consommer jusqu’à trois à quatre bouteille par semaine », rappelle Gérard Sanson, directeur du CIVR. Suite à cette érosion drastique des volumes, le marché semble avoir trouvé son équilibre.

Muscat de Rivesaltes : une offre insuffisante pour répondre à la demande

En Muscat de Rivesaltes, l’offre risque même d’être insuffisante pour faire face à la croissance du marché. « C’est un marché qui progresse de 2,5 à 3% par an. Or depuis 2007, notre vignoble n’a produit qu’en faible quantité. La vigne a souffert de la sécheresse et nos rendements peinent à dépasser les 25hl/ha ». En 2009, la récolte n’est que de 119 000 hl, un volume insuffisant pour répondre à la demande. « Nous avons un marché potentiel de 140 000 hl, mais la productivité du vignoble est insuffisante pour répondre à cette demande ». Une situation d’autant plus frustrante que les cours de l’appellation sont parmi les plus rémunérateurs de toutes les appellations du département : 210 € /hl. Alors chacun croise les doigts pour ces vendanges qui ne se présentent pas trop mal. Le volume de production pourrait atteindre cette année les 125 000 hl. Mieux qu’en 2009 mais toujours insuffisant pour répondre à la demande.

Rivesaltes : des volumes à regagner

En AOC Rivesaltes, la situation est inverse : les volumes sont là, mais les ventes peinent à se développer. Cette situation fait suite à la suppression début 2008 de l’appellation Grand Roussillon, qui servait de repli aux excédents de VDN et permettait d’approvisionner le marché des premiers prix. « Ces vins étaient payés 99€/hl, un cours qui n’était pas rémunérateur pour les producteurs », argumente Fabrice Rieu, le président du CIVR. Fin 2007, l’interprofession prend la décision de supprimer cette appellation avec l’espoir que les volumes se reportent sur l’appellation Rivesaltes. Le marché n’a pas complètement suivi : « Nous sommes passés d’un volume de 140 000 hl à 105 000 hl. Et la meilleure valorisation de ce volume (132 €/hl) ne compense pas totalement la perte de volume. Nous avons perdu environ 2M€ de chiffre d’affaires ». L’interprofession s’est fixée comme objectif de porter à 120 000 hl les volumes commercialisés d’ici 2 ans, grâce à une diversification de l’offre.

Un Rivesaltes rosé en expérimentation dès cette campagne

Comme pour toutes les autres catégories de vin (vins secs, effervescents), le rosé est porteur sur le marché des vins doux naturels. La grande distribution le réclame. Le récent succès du Pink Porto de Porto Cruz qui, dès la première année, a vendu 400 000 cols dans la GD française témoigne de cet engouement pour le rosé sous toutes ses formes. Le CIVR a demandé une dérogation à l’INAO pour produire dès cette année un Rivesaltes rosé à titre expérimental. La possibilité de produire du rosé était prévue dans le décret de l’appellation Grand Roussillon, mais ne figure pas dans le décret de l’AOC Rivesaltes. Un test commercial sera réalisé dans la GD française sur ce millésime 2010. Parallèlement des expérimentations techniques seront menées à la station viticole de Tresserre pour tester les meilleures méthodes d’élaboration de ce nouveau produit. Selon Gérard Sanson, le marché potentiel en Rivesaltes rosé serait de 5 000 hl. Autre axe de développement possible : le Rivesaltes bio. « Le département des Pyrénées Orientales est l’un des mieux armés pour faire du bio. Jusqu’ici, nous ne l’avons pas exploité dans les vins doux. Mais là encore, la distribution le réclame. Plusieurs producteurs sont d’ores et déjà en conversion, c’est un produit qui devrait apparaître d’ici l’an prochain dans les linéaires». L’accent va également être mis sur le Rivesaltes Grenat, un produit élaboré en milieu réducteur, à consommer jeune pour apprécier les arômes fruités. Jusqu’ici, ce produit n’a connu qu’une diffusion locale et confidentielle (1 500 hl). L’interprofession a prévu cette année une campagne de promotion nationale en direction des cavistes et sommeliers. « C’est un produit qu’il faut faire découvrir. Nous avons besoin de l’appui de prescripteurs comme les cavistes, qui peuvent expliquer ce produit et éclairer les consommateurs sur les moments de consommation et avec quoi apprécier le produit », indique Gérard Sanson.

Un Rivesaltes 10 ans d'âge

Enfin l’interprofession vient de réaliser une étude consommateurs sur la mise en place d’un segment haut de gamme pour le Rivesaltes. Un test auprès de 400 consommateurs, avec dégustation à l’aveugle d’un Rivesaltes classique en comparaison avec un Rivesaltes de plus de 5 ans d’âge, a mis en évidence un vif intérêt des consommateurs pour les vieux Rivesaltes. L’étude conclut que le consommateur apprécie ce type de produit aux arômes plus rancio et serait prêt à payer 8 à 12 € la bouteille sans pour autant renoncer à ses achats de Rivesaltes classique. Autre enseignement de l’étude : la mention « hors d’âge » est considérée comme vieillotte et obsolète par les consommateurs qui lui préfèrent une indication sur la durée d’élevage comme pour les whiskys. Fort de ces éléments, le CIVR réunira début septembre les responsables marketings des principaux opérateurs du marché des VDN pour étudier le lancement d’un Rivesaltes 10 ans d’âge sur le marché français.

Les vieux millésimes de VDN : Trésors du Roussillon

Enfin autre initiative du CIVR pour promouvoir les VDN du département, la réalisation d’un inventaire de tous les vieux VDN encore disponibles en cave. « Nous avons 60 000 hl de VDN de plus de 5 ans d’âge en cave », assure Gérard Sanson. « Nous avons recensé 200 références de produits parmi nos quatre appellations : Muscat de Rivesaltes, Rivesaltes, Maury et Banyuls. Nous disposons de tous les millésimes depuis 1910 ». Cette richesse a d’ailleurs été exploitée lors de l’opération 100 ans de VDN au cours de laquelle des dégustations de 11 VDN de 1910 à 2008 ont été organisées pour célébrer ce centenaire. Cet inventaire cave par cave de tous les vieux millésimes encore disponibles à la vente fait l’objet actuellement d’une vérification par la répression des fraudes et les douanes. Ce référentiel des « Trésors du Roussillon » fera ensuite l’objet d’une diffusion auprès des metteurs en marché pour développer les ventes. « Ces perles rares peuvent devenir des produits événementiels : un VDN millésimé de l’année d’une naissance est un cadeau d’anniversaire original. Et il n’y a aucun souci qualitatif, même sur les très vieux millésimes. Le vin évolue, change d’expression mais ne meurt jamais ». Cette « promesse produit » est rare, à une époque où la durée de vie des produits tend au contraire à se réduire.

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