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Interview : François Chidaine, président de l’ODG de l’AOC Montlouis « Le lien au terroir est une bonne opportunité pour protéger nos sols »
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Interview : François Chidaine, président de l’ODG de l’AOC Montlouis « Le lien au terroir est une bonne opportunité pour protéger nos sols »

Par Vitisphere Le 02 août 2010
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Interview : François Chidaine, président de l’ODG de l’AOC Montlouis « Le lien au terroir est une bonne opportunité pour protéger nos sols »
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’AOC Montlouis, comme toutes les appellations françaises, est en plein travail sur le lien au terroir. Son président François Chidaine nous en explique les enjeux pour son appellation, et nous fait part de son impression au sujet de l’agrément nouvelle version.

De quelle façon procédez-vous à Montlouis pour l'écriture du lien au terroir ?

Nous avons choisi de caractériser le parcellaire, de nous servir de notre délimitation pour caractériser les terroirs. Le périmètre de Montlouis a déjà été remanié plusieurs fois depuis le décret de 1936, la dernière fois à la fin des années 1990. La délimitation parcellaire n’est donc pas obsolète, parce que la dernière révision a été restrictive. Et puis à l’origine, ça avait été sérieusement fait, la dernière révision n’a fait qu’affiner. A l’occasion du travail sur le lien au terroir, nous avons missioné notre cellule terroirs pour déterminer les parcelles qui donnent les meilleurs vins. Ils vont ensuite produire une synthèse, qui va déterminer l’orientation de certains terroirs, amener à privilégier plus les vins sur la bulle ou les vins tranquilles. La délimitation correspond à une géologie commune, mais avec des différences d’exposition. Le moins qualitatif, c’est les fonds de vallée, les zones sensibles au gel, ou les endroits avec des sols plus forts, moins propice à la culture de la vigne. Toutes les conclusions seront jointes au cahier des charges. Ce travail dure depuis un an, et devrait encore prendre une année.

Expliquez-nous l'utilité en matière de protection des sols de ce travail sur le lien au terroir ?

Ce travail sur le lien au terroir est une bonne opportunité, il va aussi nous servir d’outil pour notre démarche, lancée il y a quatre ans, de protection du foncier de l’appellation, qui est en périphérie de Tours. Ça va nous donner des arguments pour négocier avec les instances publiques, pour éviter par exemple les projets autoroutiers sur l’appellation. A Montlouis, seuls 450 ha sont plantés sur les 1000 ha potentiels. La cellule terroirs va classer les parcelles en premières côtes (les plus qualitatifs), deuxièmes et de troisièmes. Ça nous donnera un atout supplémentaire pour négocier avec les municipalités sur le PLU : on privilégie les premières côtes, et on restreint les négociations aux deuxièmes et aux troisièmes. Il y a déjà 350 ha protégés sur la commune de Montlouis, il faut finir la tranche qui est au cœur du vignoble, Saint Martin le Beau a classé toute sa commune, soit 350 à 450 ha, et à Lussault il y a 100 ha qui ont une grande valeur qualitative. Lussault et Saint Martin sont en majorité dans la première côte.

Que pensez-vous aujourd'hui de la réforme de l'agrément ?

On n’a pas encore suffisament de recul, mais je ne suis pas hyper critique. Je la trouve positive, et je crois que c’est en marchant qu’on apprend à marcher. Cette réforme offre d’une part plus de liberté aux vignerons, dans le style de vinification, mais c’est propre à notre syndicat qui accepte les gens qui font différemment, du moment que le lien au terroir, la trame, est là. Une partie des vignerons du syndicat font partie des dégustateurs de l’organisme de contrôle, mais ne représentent que 40% d’entre eux. Il pourrait y avoir des excès de zèle de la part de certains dégustateurs, trouvant que le vins ne sont pas conformes à l’idée qu’ils se font de l’appellation, mais nous n’avons pour le moment pas été confrontés à ce cas. D’autre part, à la dernière dégustation à laquelle j’ai participé, j’ai été agréablement surpris par le niveau. La réforme incite le vigneron à plus réfléchir à ce qu’il va mettre en bouteilles, parce que le lot peut être retiré du marché, ce qui oblige à avoir une certaine rigueur dans la production. Parmi les gens qui étaient un peu fébriles par rapport au cahier des charges, quatre ou cinq ont quitté l’appellation. Ils n’avaient jamais joué la carte, ils ne voulaient pas de rigueur à la production, ni à la vinification. Ils font maintenant du vin de table ou du vin de pays. Il n’y a plus d’obligation de faire de l’appellation, on le fait si on a envie, avant c’était tellement permissif que tout le monde en faisait. Finalement, tout le travail fait par notre appellation depuis des années est validé par la réforme.

On a parfois le sentiment d'une rupture entre l'INAO et certaines appellations ou certains grands vignerons. Quelle est votre analyse ?

Dans notre cas, l’INAO nous accompagne, c’est 100% gagnant avec eux, parce qu’il y a des gens compétents, ce que beaucoup de syndicats de vignerons ne comprennent pas. Je pense que beaucoup de vignerons ne comprennent pas le fonctionnement de l’INAO, qui est plus à notre service que l’inverse. L’INAO de Tours nous a mis une personne à disposition de façon ponctuelle sur les dossiers en cours, qui nous pose les vraies questions. De plus, le dialogue avec le directeur de l’INAO de Tours est bon, il n’a par exemple pas freiné quand nous avons voulu mettre en place le Pétillant originel. Evidemment, Montlouis est jeune par rapport à sa reconnaissance, et est moins confrontée que certaines grandes appellations à des choses mises en place et figées, et le rapport au foncier n’est pas le même. Il y a une certaine cohésion sur l’appellation, globalement on est dans le dialogue, y compris entre indépendants et coopérateurs, et on avance. J’ai ramené de mes voyages le sentiment que pour les australiens et les californiens, même s’il y a des disparités dans la qualité des vins, le modèle de référence reste le modèle français de protection des AOC. C’est à nous de renforcer ce modèle, mais c’est plus difficile pour certaines appellations ou des courants bloquent tout. Mais il faut aussi parfois que les gens s’impliquent un peu plus dans ce qui se passe dans leur syndicat.

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