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Marché international du vin en vrac : menace ou opportunité pour les vins français ?
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Marché international du vin en vrac : menace ou opportunité pour les vins français ?

Par Vitisphere Le 08 avril 2010
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Marché international du vin en vrac : menace ou opportunité pour les vins français ?
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uelles sont les perspectives de développement sur le marché international du vin en vrac ? Alors que la France est très peu présente sur ce marché, certains autres pays producteurs renforcent leur position sur ce créneau. Quelles sont les opportunités et les dangers à se positionner sur ce marché ? Tel était le thème de la 8ième soirée de l'Observatoire Viticole de l'Hérault, qui a attiré un public nombreux mardi 30 mars à Florensac.

La France pèse peu sur le marché international du vrac

Plus de 70% de la production mondiale de vin est, à un moment ou un autre vendu en vrac. Sur ce marché international du vrac, la France est très peu présente, puisque les vins en vrac ne représentent que 22% du volume de ses exportations de vins tranquilles, ce qui la situe au dernier rang des principaux pays producteurs de vin. L’Espagne par exemple, exporte plus de la moitié de ses vins en vrac, l’Afrique du Sud est également à 50%, les USA à 47%, le Chili à 40 % et l’Argentine à 39% (voir tableau ci-joint). Globalement, ce marché est à la hausse sous l’effet de plusieurs facteurs. D’abord la surproduction, qui sévit dans certains pays producteurs, a poussé les producteurs à écouler une partie de leur production en vrac : les vins sont certes moins bien valorisés, mais cela permet d’écouler des volumes plutôt que de conserver des stocks souvent très coûteux. Ainsi en Australie, entre 2008 et 2009, les ventes en vrac de vins rouges ont progressé de 40% à 1,51 million d’hl alors que celles des vins blancs bondissaient de près de 80% à 1,43 million d’hl. Et ceci malgré une baisse marquée des cours des principaux cépages : le prix du Cabernet Sauvignon a chuté par exemple de 0,86 € le litre en mars 2008 à 0,53 €/l en novembre 2009. Le Chardonnay a lui, plongé de 0,7 à 0,4 €/l durant la même période. De même, la Nouvelle-Zélande, confrontée à plusieurs grosses récoltes consécutives, a porté de 5 à 25% la part de ses ventes de vins en vrac en 2009. Cette progression a été facilitée par une parité très favorable au dollar néo-zélandais par rapport au dollar australien, l’Australie ayant importé une grosse partie des volumes vrac de sauvignon blanc néo-zélandais.

Le coût du transport et l'empreinte carbone favorisent les ventes en vrac

La progression des ventes en vrac est également dans l’air du temps avec la prise en compte de l’empreinte carbone. Le coût des transports, sur un marché de plus en plus concurrentiel, est un autre facteur plaidant en faveur des expéditions en vrac sur les lieux de consommation. L’exemple des Etats-Unis est significatif : les Américains exportent en vrac 70% des volumes commercialisés en Europe. Ces vins sont en fait conditionnés dans des centres d’embouteillages en Europe. Blossom Hill, la marque d’origine californienne qui est le numéro un des ventes sur le marché britannique, est mise en bouteille en Italie, non seulement pour ses vins californiens mais également pour les vins sud-africains, chiliens et italiens commercialisés en Europe sous cette marque.

Un marché très concurrentiel

Le marché vrac est-il pour autant l’eldorado qui permettrait à la viticulture française de regagner des parts de marché à l’export ? Pas sûr, laisse entendre Alfredo Coehlo, du Département Sciences Economiques, sociales et de Gestion de Montpellier Sup Agro. Le vrac ne présente pas que des avantages : c’est un produit faiblement différencié, ce qui induit une très forte volatilité des prix. Les marges y sont faibles et la concurrence des autres pays producteurs est féroce. « Il y a un prix mondial des vins de cépage », confirme Daniel Murphy, courtier international basé à Montpellier. « Avec des Chardonnay aujourd’hui entre 85 et 90 € /hl, la France est peu compétitive par rapport au Chardonnay australien qui arrive à 78 €/hl sur le marché européen ou pire encore par rapport au Chardonnay que les Espagnols proposent à 50€ l’hl. En revanche la France est mieux placée pour ses cabernet sauvignon à 62 €/hl (contre 110 € pour les cabernet californiens, 80 pour ceux d’Australie, et 45 pour ceux d’Espagne). Les cabernet sauvignon du Chili à 60 € /hl rendus sur le marché européen sont bien placés. Mais les viticulteurs chiliens produisent du 200 hl/ha ,alors qu’en Languedoc-Roussillon par exemple, le rendement moyen a été de 53 hl/ha en 2009. Il y a un problème de rentabilité dans le vignoble français ».

L'augmentation des rendements, préalable au développement des marchés vrac

Le témoignage de Laurent-Emmanuel Migeon, directeur du groupement audois Evoc, conforte cette analyse. « Notre groupement s’est positionné sur le marché du vrac international avec une stratégie bien définie : faire du vin de France en cépage pour être compétitif sur le marché mondial. Nous travaillons essentiellement en marque de distributeur ». Cette année le groupe a commercialisé 160 000 hl de vrac à l’export sur quatre grands marchés : Allemagne, Hollande, Belgique et Chine. Le groupe dispose des installations adéquates pour proposer des lots conséquents (le lot moyen est de 10 000 hl). Il a également mise en place une équipe de 9 personnes affectées à la traçabilité, au développement durable et aux diverses certifications exigibles quand on se positionne sur ce marché. « Aujourd’hu,i c’est une activité qui n’est pas rentable, mais elle nous permet d’écraser nos frais de structure en rentabilisant des installations utilisées par ailleurs pour nos vins conditionnés. Notre prix moyen de vente est de 55€/hl, il faudrait gagner 2 €de plus par hl ou produire 10 hl de plus à l’hectare pour assurer une rentabilité convenable à nos coopérateurs », reconnaît Laurent-Emmanuel Migeon. Le groupe a prévu un plan sur 5 ans avec pour objectif de porter la rémunération des adhérents de 3000 à 3500 € à l’ha. Un plan de restructuration du vignoble a été mis en place sur 1000 ha dans l’optique d’augmenter les rendements pour les vins de cépage destinés au marché vrac international Une aide de 1600 € par hectare est accordée par le groupe à ses adhérents pour installer l’irrigation. Des essais de taille rase de précision et de taille minimale sont par ailleurs réalisés pour diminuer les coûts de production. « Aujourd’hui, le rendement moyen au sein du groupement est de 74 hl par ha avec une fourchette qui varie de 70 à 82 hl/ha. Nous avons certainement une marge de progression au moins sur une partie de nos 9000 ha de vignoble ».

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