Géographie et démographie
Superficie totale du pays : 9 984 670 km².
C’est le 2ème pays au monde en termes de surface.
Situation géographique :
Le Canada est situé dans la partie nord du continent Nord-Américain.
A l’est, le pays est bordé par l’océan Atlantique, à l’ouest par l’océan Pacifique, au nord par l’océan Arctique et au sud par les États-Unis.
Longueur des frontières terrestres : 8 893 km.
Longueur des côtes maritimes : 202 080 km.
Relief : l’altitude du pays varie de 0 à 5 959 m (mont Logan).
Climat :
Le climat varie de tempéré au sud au subarctique et arctique au nord.
La température est le facteur crucial dans la culture de la vigne, particulièrement au Canada où se situe la limite Nord de cette culture sur le continent américain. Les régions de production de vin sont situées entre les latitudes 41 et 50 º, ce qui les place dans les mêmes zones que les régions de Champagne en France, Rioja en Espagne, Sud de l’Oregon et Nord de la Californie aux États-Unis, ainsi que la région de Chianti Classico en Italie.
Au Canada, on peut trouver les conditions requises pour la culture des meilleurs variétés pour la production de vin (soit les variétés européennes traditionnelles issus de Vitis vinifera et les variétés hybrides françaises) dans les zones relativement restreintes des régions les plus au Sud du pays — la péninsule du Niagara, l’île Pelée et la côte nord du lac Érié en Ontario, et les vallées de l’Okanagan, de la Similkameen et du Fraser ainsi que l’île de Vancouver en Colombie-Britannique.
Le climat canadien est caractérisé par les froids extrêmes, les gelées de printemps, les étés pluvieux, la brièveté de l'ensoleillement, qui ne laissent que peu de chances aux vignes de survivre à ces conditions hostiles et de donner une récolte régulière. Mais au cours de certaines années, les étés sont longs et chauds et sont suivis d’automnes secs et ensoleillés permettant un mûrissement lent sur le plant, essentiel à l’équilibre des acides et des sucres. Les raisins présentent alors des saveurs vives et concentrées.
Terres arables : 4,57 %.
Au nord, le permafrost est un obstacle pour le développement de toute culture.
Capitale : Ottawa (1 100 000 habitants en 2002).
Principales villes : Toronto (4 500 000 hab. en 2002), Montréal (3 250 000 hab.), Vancouver (1 800 000 hab.), Calgary (950 000 hab.).
Divisions administratives :
Le pays se divise en dix provinces (Alberta, Colombie Britannique, Île-du-Prince-Édouard, Manitoba, Nouveau Brunswick, Nouvelle-Ecosse, Ontario, Québec, Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador) et trois territoires.
Démographie
Population totale du pays : 33 487 208 d'habitants (2009).
Environ 90 % de la population est concentrée à proximité de la frontière (jusqu’au 160 km au nord) avec les États-Unis.
Densité de la population : 3,3 hab./km² (2009).
Population urbaine : 80 % (2008).
Espérance de vie : 81,23 ans (2009).
Croissance démographique (2009) : 0,817 %.
Structure de la population selon l’âge (2009) :
0 - 14 ans : 16,1 %.
15 – 64 ans : 68,7 %.
>65 ans : 15,2 %.
Peuples et ethnies :
Originaires des îles britanniques : 28%, d’origine français : 23%, autres européens : 15%, amérindiens : 2%, autres (essentiellement asiatiques, africains et arabes) : 6%, d’origine mixte : 26%.
Religions (dénombrement 2001) : catholiques : 42,6%, protestants : 23,3%, autres chrétiens : 4,4%, musulmans : 1,9%, autres : 11,8%, athées : 16%.
Langues
Les langues officielles sont l’anglais (parlé par 59,3% de la population) et le français (23,2%). Les autres langues sont parlées par 17,5% de la population canadienne.
Politique
Régime : État fédéral (Démocratie parlementaire).
Chef d'état : La Reine Elizabeth II (depuis le 6 février 1952), représentée par le Gouverneur Général Michaelle Jean depuis 27 septembre 2005.
Premier Ministre : Stephen Harper (depuis le 6 février 2006).
Chaque province est dotée d’un Parlement et d’un Gouvernement.
Économie
PIB : 1 564 milliards USD (2008).
PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat (2008) : 39 300 USD.
Croissance économique annuelle (2008) : 0,6 % (2,7% en 2007 ; 3,1% en 2006).
Taux d'inflation : 1% (janvier 2009).
Taux de chômage (2008) : 6,1%.
Occupation de la population par secteur (2006) :
- Agriculture : 2%.
- Manufacture : 13%.
- Construction : 6%.
- Services : 76%.
- Autres : 3%.
Unité monétaire : Dollar canadien (CAD).
1 euro = 1,54810 CAD (10 juin 2009).
Nombre de Français enregistrés au Canada (2008) : 68 075.
Principaux clients (2007) : États-Unis (78,9 %), Grande Bretagne (2,8 %), Chine (2,1 %).
Principaux fournisseurs (2007) : États-Unis (54,1 %), Chine (9,4 %), Mexique (4,2 %).
Histoire
1497 : Cinq ans après l’arrivée du Christophe Colomb en Amérique, Jean Cabot débarque au Labrador.
1537 : Jacques Cartier prends possession du Canada au nom du François I.
1608 : Fondation du Québec par Samuel de Champlain.
1642 : Fondation du Montréal.
1755 : Expulsion des Acadiens.
1791 : Acte constitutionnel du Canada.
1858 : Ottawa devient la capitale du pays.
Traditions viticoles Depuis une dizaine d'années, la viticulture connaît un essor sans précédent au Canada. Les amateurs sont de plus en plus nombreux et la culture du vin y est en pleine expansion. On fabrique du vin sur une base commerciale depuis plus de 150 ans au Canada, mais la viticulture a été encore à l’état embryonnaire en 1980. Avant, l’industrie viticole canadienne produisait des vins bon marché en grandes quantités, essentiellement à partir de jus importé ou de concentré de raisin, parfois de vin fini, vieilli artificiellement par chaptalisation, et souvent coupé avec d'autres vins. A la fin des années 1980, les producteurs ont choisi de se restructurer et de miser entièrement sur la qualité. Au cours des deux dernières décennies, le secteur viticole s’est transformé. L’Accord de libre-échange (ALE) entre le Canada et les États-Unis de 1989 a suscité un vaste mouvement de transition des raisins à jus aux raisins de cuve de qualité supérieure. L’ALE a éliminé le traitement préférentiel accordé aux vins du pays. Pour faire face à la concurrence, les vinificateurs canadiens ont dû produire des vins comparables aux vins américains recherchés par les consommateurs canadiens. En réponse à la demande de raisins de cuve de qualité supérieure, les viticulteurs ont délaissé les variétés Vitis labrusca (raisins à jus) indigènes en faveur de nouvelles variétés Vitis vinifera et hybrides françaises qui produisent des vins de qualité supérieure. De 1991 à 2003, les superficies récoltées de raisins V. vinifera ont augmenté de 157%. L’adoption de la norme Vintners Quality Alliance (VQA) en Ontario et en Colombie-Britannique a stimulé encore plus la demande de raisins de V. vinifera destinés à la production de vin. Le secteur viticole de l’Ontario a élaboré des normes VQA non obligatoires en 1988, et la Colombie-Britannique l’a suivi en 1990. Grâce à une assurance rigoureuse de la qualité, le secteur viticole canadien est maintenant en mesure de dissiper tout doute que peuvent entretenir les consommateurs, tant au pays qu’à l’étranger concernant la qualité des vins canadiens. Une tendance démontrant clairement le potentiel de croissance du secteur viticole canadien au pays est la multiplication des domaines vinicoles, où les viticulteurs ont trouvé un marché spécialisé pour les vins de qualité supérieure. Plusieurs se sont mis à produire leur propre vin, ajoutant une boutique sur place et offrant des visites du vignoble et des événements culinaires. Bien que certains de leurs vins soient faits de raisins achetés à plusieurs vignobles locaux, les viticulteurs des domaines vinicoles possèdent souvent leurs propres plantations de vignes où l’on cultive le raisin. En fait, les vins d’appellation VQA faits exclusivement de raisins cultivés, vinifiés et embouteillés au domaine peuvent porter la désignation officielle « mis en bouteille au domaine » sur leur étiquette. L’industrie du vin canadien est entrée sur la scène européenne il y a quelques années avec les fameux vins de glace. En 1991, un vin de glace Inniskillin a gagné le Grand prix d’honneur au Vinexpo. Aujourd’hui, le Canada est reconnu comme le premier fabricant de vins de glace au monde en volume (120 000 litres exportées en 2004) et continue de recevoir des médailles d’or dans les plus prestigieuses compétitions internationales. Le vin rouge, blanc, mousseux et de vendange tardive de qualité gagnent du terrain, cumulant les prix et de nombreux admirateurs parmi les critiques et les connaisseurs en vin. Historique de la viticulture par régions Ontario Schiller, caporal allemand à la retraite, a reçu une concession de terres à l'ouest de Toronto et, en 1811, y a planté un petit vignoble à partir de boutures de vignes sauvages qu'il a trouvées le long des berges de la rivière Credit. Schiller a tiré du vin de ce raisin domestiqué et l’a vendu à ses voisins. Trente-cinq ans plus tard, le vignoble a été acheté par un aristocrate français, Justin de Courtenay, qui a essayé sans succès de reproduire le goût du bourgogne rouge au Québec. Il a eu plus de chance en Ontario, et son Gamay a remporté un prix à l'Exposition universelle de Paris, en 1867. L’industrie vinicole de l’Ontario a vu le jour dès 1866 avec l’ouverture du premier établissement viticole sur l’île Pelée, endroit le plus méridional et le plus chaud du Canada, quand 3 propriétaires terriens du Kentucky ont planté 30 acres d’un cépage indigène d'Amérique du Nord. Quelques mois plus tard, deux frères anglais se sont joint à eux et ont planté leur propre vignoble. Graduellement, on a planté des vignobles sur la terre ferme, en allant vers l'est le long des rives du lac Érié jusqu'à la Péninsule du Niagara, où se trouve de nos jours la principale concentration de vignobles du Canada. En 1890, il existe 41 établissements viticoles commerciaux au Canada, dont 35 en Ontario. Pendant 125 ans, les vins ont été produits localement à partir de cépages indigènes, et l’industrie n’a guère évolué. Au début des années 1990, toutefois, le libre-échange et la demande des consommateurs pour des vins de première qualité a encouragé les vignerons à remplacer les cépages indigènes par des cépages classiques importés d’Europe, et les établissements viticoles n’ont pas non plus hésité à relever le défi. En résultat, l’industrie vinicole s’est améliorée et développée de manière considérable. Elle a connu un taux de croissance de 3,3 % en 2006 et représente 500 millions de dollars de ventes au détail, contribuant fortement à l’économie et créant quelque 6 000 emplois. Près de 40 établissements viticoles ont été installés entre 2003 et 2008, et tous visent la production de vins de première qualité. De plus, les régions vinicoles sont devenues des destinations touristiques florissantes où sont organisés en toutes saisons des festivals et des événements liés au vin. Les domaines viticoles attirent plus d’un million de visiteurs par an. Le Vintners Quality Alliance (VQA), contribue aussi à l’expansion du secteur. Le gouvernement McGuinty a versé 10 millions de dollars canadiens dans le cadre du programme triennal. Ce programme favorise la production de vins de table VQA (contenant 100 % de raisins de l’Ontario) et permet à un plus grand nombre d’établissements viticoles ontariens de pénétrer de nouveaux marchés par l’intermédiaire du réseau de la LCBO. La création de l’Ontario Grape and Wine Research Foundation en 2007 qui est financée par les établissements vinicoles et les viticulteurs ontariens, axera ses efforts sur l’innovation en matière de viticulture et les nouveaux procédés de vinification de manière à conserver le haut niveau de qualité et de rentabilité des vins de l’Ontario. La préservation et la protection de l’environnement sont également prioritaires, comme le montre le programme de vinification durable récemment lancé par le Wine Council of Ontario. Fondé sur les meilleures pratiques et les analyses comparatives environnementales, ce programme complet – le premier de cette nature au Canada – englobe la viticulture, la vinification et les activités du commerce de détail sur le site de production. Colombie-Britannique Les premiers vignobles de Colombie-Britannique sont plantés dès les années 1860, à la mission du père Charles Pandosy, près de Kelowna, dans la vallée de l'Okanagan, mais la première fabrique de vin n'est établie dans la vallée que dans les années 30 du 20ème siècle. Depuis 1988, année de l'accord de libre-échange, les vignobles et les établissements viticoles connaissent une croissance impressionnante, soutenue par la plantation de 100 à 150 acres chaque année, presque exclusivement de l'espèce Vitis vinifera. Cette croissance importante de l'industrie touche à la fois les producteurs-éleveurs et les entreprises plus petites, situées dans des fermes. Le British Columbia Grape and Wine Adjustment Program (1988) permet d'élaborer de nombreux programmes à court terme pour soutenir une restructuration globale du secteur des vins. En 1990, la Colombie-Britannique a crée l’Institut des vins (British Columbia Wine Institute) pour établir des normes de qualité et assurer une commercialisation globale. En 1991, la province adopte le VQA qui fixe les normes de qualité que l’industrie doit respecter. Nouvelle-Écosse La Nouvelle-Écosse s’enorgueillit d’une riche tradition de culture du raisin pour en faire du vin, tradition qui remonte au XVIIe siècle. La Winery Association of Nova Scotia (association des établissements vinicoles de la Nouvelle-Écosse) a été créé afin d’assurer la qualité des produits vinicoles. Québec L’intérêt pour la culture de la vigne n’est pas nouveau au Québec. Des espèces rustiques locales, adaptées à des températures de l’ordre de -30ºC, étaient cultivées depuis longtemps pour une production domestique, voire pour l’autoconsommation. Jacques Cartier signalait dans ses récits de voyage qu’il a vu de la vigne en 1535 sur l’Île de Bacchus (actuellement l’Île d’Orléans). Joseph O. Vandal, agronome-généticien, considéré comme le père de la vigne au Québec, soulignait dans ses publications que le premier vignoble au Québec a été implanté par Samuel de Champlain en 1608. Le long des rives du fleuve Saint-Laurent, au Québec, c'est l'Église plutôt que les agriculteurs régionaux qui favorise la plantation de vignobles et encourage leur exploitation. À partir de 1860, il s’était créé une trentaine de vignobles dans le sud du Québec, sur une superficie exploitée de l’ordre de 40 ha. En 1901 il y avait encore 109 000 plants de vigne répartis sur 94 fermes. Au début du XXe siècle, le pays est tombé sous le joug de la prohibition. Dès 1916, les provinces canadiennes ont interdit progressivement la commercialisation des boissons alcoolisées, à l'exception du Québec qui tolérait le commerce du vin, de la bière et du cidre. En 1921, l'entrée en vigueur de la Loi sur les boissons alcooliques a étatisé la vente de boissons alcoolisées au Québec et a créé la Commission des liqueurs du Québec. Parallèlement, un bureau a été ouvert à Paris afin de faciliter l'importation de vins français. En 1935, du fait de l’impact de la prohibition, de l’évolution des goûts et de la pression vers une plus forte rentabilité induite par la dépression économique, la superficie de l’ensemble des vignobles, commerciaux ou non, était inférieure à 2 ha. L'engouement pour la culture du vin au Québec a pris son ampleur lors de l'Exposition universelle de 1967, à Montréal. Vitrine sans précédent pour faire connaître et découvrir le vin local, aux Québécois mais aussi aux touristes venus des quatre coins de la planète, l'Expo 67 est une plate-forme incomparable pour sa distribution et sa commercialisation. Dès 1971, les bouteilles de vin ont passé en tête des ventes, dépassant celles des spiritueux. La ferveur populaire s’est manifestée également lorsque les épiceries ont commencé à commercialiser du vin. C’est en 1977 qu’ont apparu au Québec les premiers vignobles commerciaux (avec permis de vente). En 1984, on comptait 128 000 pieds de vigne, et plus de 500 000 en 2000. Dès 1987, les premiers viticulteurs se sont constitués dans l’Association des vignerons du Québec. La création de vignobles commerciaux s’accélère depuis 1992 : de 11 vignobles en activité en 1989, on est passé à 21 fin 1992, puis à 28 fin 1995, 34 fin 1997, 38 en 2000, puis 66 fin 2005. L’ensemble des viticulteurs québécois se désigne comme des pionniers car l’expérience relève de l’aventure et d’une remise en cause continuelle, leur tâche relève en tout premier lieu de l’expérimentation à tous les niveaux de la filière. En effet, ils expérimentent les cépages afin de déterminer celui ou ceux qui résisteront le mieux aux grands froids. En contact avec des viticulteurs et des centres universitaires européens (Suisse, Allemagne) et américains (Ontario et Minnesota), ils testent à partir des conseils récoltés lors de voyage ou sur les sites viticoles d’Internet. Chaque cépage est planté sur une ou plusieurs parcelles et soigneusement suivi pendant plusieurs saisons. Cette phase d’expérimentation explique bien entendu la variété importante de cépages plantés dans chaque propriété. Ils expérimentent ensuite les systèmes de protection de la vigne contre le froid. Ils étudient aussi les diverses techniques d’assemblage pour adoucir le vin et atténuer l’acidité des hybrides résistants souvent issus de vignes sauvages. Un obstacle majeur à l’expansion du vignoble québécois a longtemps résidé dans la difficulté d’écouler les productions. La Régie des alcools du Québec (RAQ), qui contrôle la vente des produits alcoolisés sur le territoire provincial, a longtemps octroyé avec parcimonie les permis de vente sur le site de production. Les difficultés d’ordre commercial ne se sont pas arrêtées là : la Société des Alcools du Québec (SAQ), société d’État et principal instrument de la distribution des vins au Québec, a longtemps refusé d’assurer la mise en marché de la production des vignobles québécois. Encore aujourd’hui, de nombreux vignobles commerciaux n’ont pas pu signer de contrat de distribution auprès de la SAQ, qui préfère s’en tenir aux crus étrangers qui offrent des volumes plus importants et des qualités plus constantes : en 2004, les vins québécois représentaient 0,1 % de ses ventes de vins (source : Association des Vignerons du Québec). À partir de 1996, la SAQ s’est efforcée, sous la pression des associations de vignerons et du ministère de l’Agriculture, de développer des formules de distribution qui pourraient lui permettre de concilier les faibles volumes de production des vignobles québécois, et ses propres contraintes qui la conduisent à favoriser les gros volumes. En 2005, la SAQ avait ainsi accepté l’idée de créer une section des vins du Québec dans ses succursales.
Consommation
Selon les chiffres des statistiques canadiennes sur la vente des boissons alcoolisées, pour l'année se terminant au 31 mars 2008, ce marché est estimé à 18,8 milliards de dollars, avec une hausse de 4,3 % sur l'année précédente.
Les ventes de vin au Canada se sont accrues de 7,3%, celles de la bière 2,4% et des spiritueux, de 4,4% de 2007 à 2008.
Les goûts des consommateurs changent : si le Canada demeure le pays de la bière, en 2005, pour la première fois la valeur des ventes de vin (25,2 % du marché de l’alcool) a dépassé celle des alcools forts (24,3 %), avec la bière représentant 50,4 %.
En 1993, la bière représentait 53 % des ventes de produits alcoolisés, en 2008, ce n'est plus que 46 %. Pendant ce temps, le vin est passé de 18 % à 29 % des ventes.
Pour ce qui est du volume, de 2005-2006 à 2006-2007, la croissance des ventes de vin a nettement dépassé celle des ventes de bière et de spiritueux.
Selon une étude réalisée par l'International Wine and Spirits Record, la consommation de vins au Canada a fait un bond spectaculaire de 27 % entre 2003 et 2007. Depuis 10 ans, le pays a déjà augmenté sa consommation de 66 %. Une telle croissance de la consommation du vin au Canada serait certainement liée à toutes les études qui ont démontré au cours des dernières années les bienfaits du vin pour la santé, notamment pour les maladies cardiaques et la prévention de certains cancers.
Selon l’analyse d'IWSR dévoilées en janvier 2009, dans les cinq prochaines années, les Canadiens devraient, malgré la crise économique, accroître considérablement leur consommation de vin et de spiritueux. Ils se préparent du coup à déboucher en 2012 pas moins de 600 millions de bouteilles, contre 479 millions aujourd'hui, soit une croissance trois fois supérieure à la moyenne mondiale. En 2012, les Canadiens devraient en effet mettre 360 millions de bouteilles de vin rouge sur leurs tables et dans leurs celliers. C'est 25 % de plus qu'en 2008. Le vin blanc est logé à la même enseigne, avec 195 millions de bouteilles, soit 20 % de plus. La progression du rosé va être de 59 %, pour 23 millions de bouteilles, alors que les effervescents doivent connaître de beaux jours : 17 millions de bouteilles devraient émerger d'ici 4 ans. C'est près de 3 millions de plus qu'aujourd'hui.
Sur 10 ans, la consommation canadienne de vin devra progresser de 6,5 % par an en moyenne, comparativement à une moyenne mondiale annuelle de 1,4 %.
Consommation par région
En valeur, il se vend autant de vin au Québec qu'en Ontario, soit 1,8 milliard de dollars. Les Ontariens achètent toutefois trois fois plus de spiritueux que les Québécois : 1,8 milliard contre 0,5 milliard.
Les Canadiens qui dépensent le plus d'argent pour l'achat de boisson sont les Yukonnais, suivis des Terreneuviens, des Colombiens et des Québécois. Toutefois, le Québécois se distingue encore ici dans ce domaine. Il est le seul au pays à dépenser plus pour le vin que pour les spiritueux. Le Québécois consomme en fait moitié moins de spiritueux que la moyenne canadienne.
Sur les dix provinces canadiennes et les trois territoires, quatre (Québec, Ontario, Colombie Britannique et Alberta) concentrent 92,5% des ventes de vins.
Les établissements vinicoles, les régies des alcools et leurs agents ont vendu pour une valeur de 5 milliards de dollars de vin en 2006-2007, en hausse de 9,5 % par rapport à 2005-2006. Pour ce qui est du volume, les Canadiens ont acheté 405,7 millions de litres de vin, en hausse de 7,1 % par rapport à l'année précédente.
Les Canadiens (62 %) mais davantage les Québécois (70 %) ont une nette préférence pour le vin rouge, ce qui est du en grande partie au lien entre le vin rouge et le « French paradox ». La vigueur des ventes de vin tient en effet en grande partie à l'accroissement des ventes de vins rouges. Ces dernières ont représenté 62% du volume total des vins vendus en 2007. Le vin rosé, qui ne représente qu'une petite fraction de la consommation, connaît toutefois un essor incroyable. Il s'en est bu 60% de plus en 2007 qu'en 2003 (source : International Wine and Spirits Record).
La valeur monétaire des ventes de vins rouges a augmenté de 130 % depuis 2000, tandis que les ventes de vins blancs ont connu une progression sensiblement plus faible, soit de 33 %, au cours de la même période.
Consommation individuelle
Selon les données de l’AWBC, la consommation par habitant est de 14,2 litres en 2006. C’est au Québec que cette consommation est la plus élevée avec une moyenne proche de 17 litres par habitant et par an, avec une orientation très forte vers les vins de qualité.
Plus de 35 % des Canadiens disent consommer plus de vin qu'il y a trois ans (source : CROP).
Le Québécois de plus de 15 ans (il faut noter que l'âge moyen pour acheter de l'alcool est de 18 ans au pays) consacre 283 $ à l'achat de vin. C'était 269 $ l'an dernier et 215 $ il y a 5 ans. L'Ontarien dépense 173 $ pour le vin, autant aux spiritueux et 281 $ à la bière.
En s'exposant de plus en plus au vin, les Canadiens semblent affiner également leur goût. En conséquence, dans les quatre prochaines années les achats de bouteilles à plus de 12 $ pourraient connaître une croissance exceptionnelle de 70 %, estiment les analystes de marché, contre 18 % environ pour les offres à moins de 12 $.
Ceux qui montrent le plus grand intérêt à l’égard du vin sont aussi les plus jeunes consommateurs (25-34 ans). Le bouche à oreille semble être la source d'information et de recommandation la plus importante (63 %). Au Québec, les suggestions des chroniqueurs vins sont fortement suivies, tandis qu'en Ontario et dans les autres provinces anglophones, les consommateurs vont plus souvent consulter les sites Web pour s'informer sur le vin. La très forte majorité des Canadiens (87 %) associent la consommation de vin à des moments privilégiés avec parents et amis.
Les trois quarts des vins rouges vendus au Canada provenaient d'autres pays, comparativement à un peu plus de 60 % des vins blancs.
Selon l’étude de CROP, le vin français demeure parmi les plus appréciés au pays. Notamment au Québec, les consommateurs préfèrent les vins français devant les vins italiens, australiens et espagnols. Selon les Québécois qui sont très attachés aux vins français, les vins de France sont de qualité supérieure, variés et cher. Ils sont cependant relativement critiques face à ce qu’ils perçoivent comme une industrialisation et un manque de renouvellement des vins français. Le consommateur québécois est désireux d’essayer de nouveaux vins, ce qui favorise son intérêt tant pour les vins québécois qu’étrangers, mais ce qui en fait un client à la fidélité relative.
Pour les habitants d’Ontario, ce sont les vins canadiens qui viennent en première position, suivis par les vins australiens, français et italiens. Ceci montre une forte évolution de la qualité du vin local, puisque avant les années 80 certains Canadiens répondent spontanément à la question «Aimez-vous le vin?», que c'est justement parce qu'ils aiment le vin qu'ils ne consomment pas de vin canadien!
Dans les autres provinces, le vin français occupe souvent le 3e ou le 4e rang dans les préférences des consommateurs.
Surface des vignobles
Les régions viticoles
Actuellement, le Canada possède quatre provinces clés de production : Ontario, Colombie-Britannique, Nouvelle-Écosse et Québec.
Les vignobles de l’Ontario et de la Colombie-Britannique produisent la majorité des raisins de l’industrie vinicole canadienne, mais le Québec et la Nouvelle-Ecosse ont aussi développé de petits secteurs de raisin pour le vin. Dans les autres provinces, on fabrique de « vin » de pommes et de petits fruits.
Ontario
L'Ontario est la plus importante province viti-vinicole du Canada, générant près de 80 % de la production canadienne. Les raisins se classent au deuxième rang, après les pommes, parmi les produits agricoles de l’Ontario, et représentent 15 % de la valeur à la ferme de la production commerciale des fruits dans la province.
La région viticole de l'Ontario est située dans la zone dite carolinienne, un couloir terrestre au climat exceptionnellement doux situé entre les rives du lac Érié et du lac Ontario et doté d'un habitat semblable à celui des Carolines aux États-Unis. Souvent désignée sous le nom de « couronne tropicale » (banana belt), cette région abrite plus d'espèces animales et végétales rares, menacées et en voie de disparition que toute autre région au Canada.
La composition du sol se prête bien à la culture du raisin. Des milliers d’années d’activité glaciaire ont produit des sols ayant une composition minérale hautement complexe. En Ontario ils sont sableux, caillouteux et constitués de limon argileux.
Les vignes de l’espèce V. vinifera, longtemps quasiment inconnues dans la région, fournissent aujourd’hui plus de 50 % de tous les raisins vendus aux domaines viticoles pendant les vendanges régulières.
L'Ontario est reconnue pour ses vins classiques, des rouges légers et des blancs secs et frais, faits principalement avec des cépages nobles tels le Chardonnay, le Riesling, le Cabernet Franc, le Gamay Noir et le Merlot. Certains hybrides français, comme le Baco Noir, y sont toujours utilisés. Il y a beaucoup d’acidité naturelle dans ses vins, qui provient du sol calcaire et du climat plus froid. Cela leur confère davantage d’élégance. On y produit aussi des vins sucrés de récolte tardive et du vin de glace. En effet, l'Ontario est le premier et le meilleur producteur de vins de glace au monde.
Les vins de l'Ontario sont soumis au système d'appellation VQA. Lorsque les vins portent la mention « Ontario », les vins de cépages doivent contenir au moins 85 % du cépage mentionné et, lorsqu'ils se présentent sous l'une des 3 appellations ontariennes, ils doivent également présenter une teneur minimale en sucre et ne provenir que de cépages européens nobles. La mention VQA assure que 100 % des raisins proviennent de la région en question et que les raisins ont été cueillis à maturité.
On compte 3 appellations ontariennes désignées : Niagara Peninsula, Lake Erie North Shore et Pelee Island (Péninsule du Niagara, Rive nord du lac Érié et Île Pelée). L’Île-du-Prince-Édouard possède un seul établissement viticole commercial (Rossignol Estate Winery).
La majorité des vignes est concentrée dans la péninsule du Niagara. C’est ici que le sol, le climat et l'ensoleillement sont les plus propices à la viticulture. La plus grande zone viticole de l'Ontario est située à peu près à la même latitude que les vignobles du Sud de la France (43 degrés) et jouit d'un sol et d'un climat semblables à ceux de la Bourgogne. La région du Niagara possède un microclimat chaud dans une zone climatique continentale, toutefois tempéré par le lac Érié et le lac Ontario qui la délimitent au nord et au sud. Le lac Ontario en particulier a une influence très importante sur le climat de la région du Niagara. Il accumule de grandes quantités de chaleur qu’il renvoie lorsque l’air ambiant et la terre sont plus froids que le lac. Ce constant courant d’air chaud et humide sur la surface des terres du Niagara modère les températures hivernales et réduit le risque d’un gel printanier. L'été est relativement plus chaud, les pluies sont modérées et l'automne se prolonge plus longtemps qu'ailleurs dans la province. Les raisins peuvent ainsi mûrir correctement.
La rive nord du lac Érié, dans la partie sud-ouest de l'Ontario, est la région la plus ensoleillée au Canada.
L'île Pelée, située à l'intérieur du lac Érié, constitue le point le plus méridional du Canada et jouit d'une saison végétative plus longue que toute autre région viticole du pays.
Colombie-Britannique
Comme les autres vignobles du territoire canadien, celui de la Colombie-Britannique est jeune et en plein essor. Il couvre environ 5000 hectares répartis dans 4 zones viticoles aux multiples microclimats, allant du climat tempéré à presque désertique dans certaines parties de l’intérieur de la province. Les sols contiennent du limon sableux, du sable et du gravier alluvionnaire. C´est une des rares régions viticoles mondiales épargnée par les grands maladies de la vigne.
La Colombie-Britannique produit une belle diversité de vins. Une quarantaine de producteurs sont installés dans ce vignoble de l'Ouest canadien. La majorité des vins y sont fabriqués selon deux grandes traditions vinicoles : les traditions française et allemande. Dans cette région aux hivers considérablement froids, on retrouve surtout des cépages français et allemands, tels le Chardonnay, le Pinot blanc, le Pinot noir, le Gewurztraminer, ... Le Riesling, associé au cépage Vidal, produit le très grand vin de glace canadien. Outre les vins blancs frais et les excellents vins de glace, on produit aujourd'hui des vins rouges qui rivalisent en quantité et en qualité avec les vins blancs de la région. Comme en Ontario, les vins sont soumis au système canadien d'appellation VQA. Les vins portant la mention VQA doivent, entre autres, contenir au moins 75 % du cépage mentionné et ne provenir que de cépages européens nobles. Si le vin porte le nom d'un cru, VQA assure que 100 % des raisins proviennent du vignoble en question. Mais attention, les vins ne portant pas la certification VQA sur l'étiquette ne sont pas nécessairement de moindre qualité. Les producteurs peuvent tout simplement décider de ne pas se plier à la très stricte réglementation canadienne en matière de vins.
Les principales zones de production de vin de la Colombie-Britannique sont Okanagan Valley, Fraser Valley, Similkameen Valley et Vancouver Island (la vallée de l’Okanagan, la vallée du Fraser, la vallée de la Similkameen et l’île de Vancouver).
La vallée de l'Okanagan, qui s'étend sur environ 160 km, est la plus vieille et la plus vaste région viticole de la Colombie-Britannique. Ses collines et ses falaises argileuses forment un cadre pittoresque entourant les lacs Okanagan et Skaha.
C’est ici que sont situés la majorité des établissements viticoles et des vignobles de la Colombie-Britannique. Cette région possède les sols et les conditions climatiques optimales pour produire un vin d'une richesse exceptionnelle. La partie sud de la vallée, en bordure de l'État de Washington, est la seule zone désertique connue au Canada : elle reçoit moins de 15 cm de pluie par an et peut être soumise à des températures atteignant 35°C le jour et à des températures très basses la nuit. Cette vallée se trouve à la même latitude que la Champagne, mais à la différence de cette région française, la chaleur intense de l'été, le manque de précipitations et les nuits fraîches exigent que les vignobles soient irrigués.
La région est connue pour ses vins blancs de type français ou allemand : Chardonnay, Auxerrois, Pinot Blanc, Riesling, Gewurztraminer et Ehrenfelser dont certains produisent des vins de première qualité. Les vignobles irrigués de la frange méridionale de la vallée produisent certains des meilleurs vins rouges de la province : Pinot noir, Merlot, Cabernet sauvignon, Cabernet franc, Syrah Bacchus, Maréchal Foch et Baco Noir.
La vallée du Fraser, située à une demi-heure de route à l'est de Vancouver, est la plus vaste région agricole de la province et abrite 20 hectares de vignes.
La spectaculaire vallée Similkameen, située dans la partie occidentale de la province, est une région de pâturages propices à l'élevage, située à une altitude élevée et protégée par la chaîne côtière.
L'île de Vancouver, située tout près des côtes, est la nouvelle zone viticole de la province. Près de la municipalité de Duncan, située à une heure de route de Victoria, on retrouve des collines couvertes de vignes qui bordent des routes qui relient des villes historiques.
Québec
Considéré comme étant le plus jeune vignoble du monde, le Québec connait un développement rapide depuis un peu plus de vingt ans.
C’est la région du Canada la moins propice à la culture de la vigne. Dans cette province où les hivers sont rigoureux (il arrive à l’occasion que le froid atteigne des valeurs jusqu’à -37°C dans le sud du Québec), la viticulture exige une approche créative. La température annuelle moyenne de la plaine à l’Est de Montréal est de 6°C, alors que la vigne ne tolère pas, normalement, une température moyenne inférieure à 9°C. On compte uniquement 150 jours sans gel. Pendant la saison de croissance, la moyenne d'heures d'ensoleillement à Dunham, au cœur de la région viticole québécoise, est de 1150 heures (en Bourgogne, elle est de 1315, à Niagara, de 1426, et dans la vallée de l'Okanagan, de 1423), mais des caractéristiques topographiques créent des endroits chauds très localisés qui permettent aux vignes les plus rustiques de survivre et même de s'épanouir.
La saison végétative est très courte, avec des températures moyennes pour avril qui empêchent la vigne de croître rapidement au début du printemps et les vignerons ne disposent que de 6 mois pour faire ce que d'autres font en 11 ou 12 mois. La vigne peut avoir débourré fin avril ou début mai, alors que la probabilité d’un gel nocturne est encore de l’ordre de 75 %. En novembre, les vignerons doivent recouvrir de terre les ceps pour que la neige s'y entasse et les protège du gel. Mais l’insolation estivale est comparable, et la chaleur humide de l’été québécois arrive à compenser, avec des cépages à pousse rapide, la brièveté de cette saison de croissance, qui débute en avril avec le débuttage des ceps et s’achève avec les vendanges vers la mi-septembre.
En 2004, cette culture représentait au Québec une superficie de 502 hectares. Le vignoble l’Orpailleur de Dunham était parmi les premiers vignobles d’envergure à s’implanter au Québec.
On recense 66 vignobles commerciaux en activité en 2005, contre 33 en 1998. La superficie moyenne est de 5 ha par exploitation, avec des extrêmes de 20,5 ha pour la plus grande et de 1,25 ha pour la plus petite. Les productions sont peu importantes, de l’ordre de quelques milliers de bouteilles ; la plus importante d’entre elles s’élève à 100 000 bouteilles, au vignoble du Cep d’Argent. Cependant, avec la progressive maturation des vignes, pour la plupart plantées au cours de la décennie 1990, la production globale a connu un accroissement rapide, passant de 303 300 bouteilles en 1995 à 528 700 en 1999, soit une augmentation annuelle moyenne de l’ordre de 14,9 %. Mais ces volumes sont faibles en regard de la consommation globale de vin et les vins québécois produits sur ces vignobles ne représentaient que 0,5 % du marché du vin au Québec en 2003.
La majorité des propriétaires qui ont fondé ces vignobles québécois ne sont pas, à l’origine, des agriculteurs. De nombreux citadins ont établi un vignoble non loin de leur ville, Québec ou Montréal. Le facteur climatique, de même que l’impact des qualités du terroir, a eu un rôle moins important que la proximité des centres urbains pour assurer une distribution de produits qui restent relativement onéreux. Ces amateurs qui ont décidé de faire du vignoble leur nouvelle activité sont animés par un intérêt marqué pour le vin, la vinification, parfois suscité par un voyage en Europe ou une rencontre avec des vignerons européens, beaucoup plus que d’une quelconque philosophie de « retour à la terre ». Unanimement, les viticulteurs québécois font appel au rêve pour expliquer leur choix de « faire du vin ». Ce sont souvent des amateurs enthousiastes, de véritables pionniers par les expérimentations diverses qu’ils initient.
La contrainte climatique quasi insurmontable oblige les viticulteurs à expérimenter sans cesse avec les techniques et les cépages et demande le recours à des stratégies et des techniques difficiles et onéreuses influençant de façon notable le prix de revient par bouteille et interdisant, sauf dans de très rares exceptions, la plantation de cépages nobles. Les investissements sont importants en équipement de lutte contre le froid, les coûts d’exploitation sont plus élevés du fait des multiples opérations de protection de la vigne, les parcelles sont petites et peu rentables. Si l’on peut tirer environ 3 à 4 bouteilles d’un plant de vigne mature en Europe, un plant ne donne qu’un peu plus d’une bouteille au Québec. Le faible volume produit par chaque vignoble et les conditions difficiles de culture impliquent des prix de vente au domaine de l’ordre de 10$ minimum la bouteille (environ 8 euros). Quand ils se trouvent mis en vente à près de 17$ minimum la bouteille dans les réseaux commerciaux de la SAQ, ils sont plus chers que de nombreux crus étrangers de qualité comparable ou meilleure.
À cette contrainte «naturelle» s’additionnent une contrainte législative et administrative qui par l’intermédiaire de la Société des Alcools du Québec (SAQ) empêche une distribution aisée de la production et une contrainte culturelle.
Pour l’instant, cette faible rentabilité ne semble pas un handicap à leur développement, car les exploitations ont su trouver des marchés dans une clientèle intéressée par le développement d’un produit non seulement nouveau, mais surtout local et porté par l’évolution des goûts et de la consommation. Acheter du vin du Québec constitue aussi une activité touristique et ludique. Mais de fait, le développement des vignobles demeure vulnérable.
Les viticulteurs du Québec cultivent des cépages hybrides de cépages européens et nord-américains. Depuis une quinzaine d’années, ils ont tous tenté, persisté ou en définitive renoncé, à la culture de cépages nobles : Riesling, Gamay, Cabernet, Geisenheim, Chardonnay, Bacchus, etc. sur des parcelles « expérimentales ». Leur rêve se réfère au modèle européen, et étant donné que l’emblème du vin européen est le vin rouge, les viticulteurs sont tentés par la plantation préférentielle de vignes rouges, plantation souvent revue à la baisse car le climat se prête plus à faire un vin blanc. Ainsi les cépages blancs, plus adaptés aux contraintes climatiques, dominent : le vin blanc représente plus de 55 % du volume total de la production (y compris les produits dérivés, apéritifs, digestifs, assemblages avec d’autres alcools), et 70 % du volume des vins.
Les contraintes climatiques influencent également les techniques de vinification. Vu la brièveté de la période végétative, peu de cépages mûrissent à temps, ce qui donne des jus présentant une forte acidité. Les goûts demeurent quelque rudes, mais permettant la fabrication de vins différents et hors des standards. La fermentation malolactique est très souvent volontairement décalée de la fermentation alcoolique, car le froid de l’hiver permet une réduction de l’acidité, ce qui facilite le lancement des fermentations malolactiques vers la fin de l’hiver. Dans les années 1980, la tendance était au blocage complet de la fermentation malolactique, mais les goûts des consommateurs québécois se sont éloignés des vins vifs, pour préférer les vins plus tendres que permet cette fermentation. Par ailleurs, 95 % des vins québécois sont chaptalisés pour compenser la faible maturité des récoltes.
L’ensemble des expérimentations peut se mesurer à travers la grande variété des types de vins produits : des vins blancs secs fringants, peu de vins rouges et rosés, des mousseux, des vins de glace et de vendanges tardives, des vins fortifiés (type porto) et différents types d’apéritifs et de digestifs.
Depuis le millésime 1998, 15 % du vin, produit hors Québec, peut compléter l’assemblage. La production québécoise ne relève pas du système VQA.
Si la viticulture est concentrée dans les régions de Montérégie et d’Estrie, on recense quelques vignobles dans la région de Québec, de Lanaudière de Châteauguay, de l’île d’Orléans, de Richelieu, d’Yamaska et des Basses-Laurentides.
Les vignobles de Montérégie, de l’Estrie ou de la région de l’île d’Orléans sont cultivés sur des sols relativement propices à la culture de la vigne, mais ils présentent des variations assez faibles, ce qui ne favorise pas la différenciation des goûts. Plus de 50 % des vignobles ont un sol dominé par les argiles ou les sables. Le pH souvent acide oblige les exploitants à régulièrement amender les sols avec de la chaux, du bore ou du magnésium.
Nouvelle-Écosse
À mi-chemin entre l'Équateur et le pôle Nord, la Nouvelle-Écosse s'enorgueillit de posséder deux établissements viticoles et un total de 200 acres de vignobles. À cause de conditions climatiques bien difficiles, ce petit vignoble d'une soixantaine d'hectares, situé à l'extrême est canadien, ne produit encore que des vins corrects, sans plus. La courte saison de croissance restreint le nombre de cépages qu'on peut planter. Dans les deux zones viticoles de la Nouvelle-Écosse, soit la vallée d'Annapolis et le détroit de Northumberland, les vignerons font de leur mieux avec des cépages hybrides, bien que quelques producteurs fassent aussi pousser le Chardonnay, le Cabernet franc et le Riesling. On plante principalement de l'Acadie, du Vidal et du Seyval dans les blancs, du Maréchal Foch, du De Chaunac et des espèces russes peu connues comme le Michurinetz et le Cabernet Severnyi pour les rouges.
Comme le Québec, la Nouvelle-Écosse n'a pas encore adhéré au système Vintners Quality Alliance.
Principaux cépages cultivés au Canada
Au Canada, le climat est le principal facteur limitant à la culture de la vigne, et particulièrement de la Vitis vinifera, originaire de la région du Moyen-Orient et du Bassin méditerranéen. Le climat rigoureux a incité les vignerons d'ici à rechercher de nouvelles espèces de vigne, apportant ainsi au monde du vin de nouvelles saveurs. Grâce au génie génétique, on a pu partir des vignes sauvages comme V. riparia (vignes sauvages du Canada), V. labrusca (vignes sauvages de l’Amérique) et V. amurensis (vignes sauvages de la Sibérie) pour développer et commercialiser des hybrides de vigne adaptés à la rigueur des pays nordiques. Ainsi, alors que le seuil de résistance au gel hivernal des bourgeons à fruits est de - 20ºC chez V. vinifera, il est de - 20 à -30º C chez les hybrides américains, allemands et français et jusqu’à - 35º C chez V. riparia. Les cépages issus de V. vinifera sont généralement endommagés à partir de -15°C et doivent être protégés pendant l’hiver (par l’ajout d’un lit de feuilles mortes ou de paille, buttage, géotextiles, …). Au Québec en particulier, certaines exploitations se sont équipées de brûleurs disposés en des endroits propices pour faire face à des chutes brutales de température, d’autres envisagent de s’équiper avec des canons à neige. On a même vu quelques vignobles recourir à des hélicoptères pour rabattre l’air chaud vers le sol. Certaines espèces rustiques américaines et hybrides françaises peuvent tolérer les froids oscillants entre -15°C et -28°C sans problème majeur (des clôtures brise-vent en bordure du vignoble pour ralentir et étouffer les vents dominants sont par ailleurs utilisées). Les vignes peuvent être conduites en taille haute et hiverner au-dessus de la neige sans que les bourgeons fructifères ne soient endommagés par le froid.
La culture de nombreux cépages dans un seul vignoble est très courante, jusqu’à une douzaine pour certaines exploitations. Cette diversité procède en partie des efforts d’expérimentation et de recherche des cépages offrant la meilleure qualité compte tenu des contraintes du climat.
L'avènement de meilleures techniques viticoles, des découvertes en matière de technologies phytosanitaires et une demande accrue des bons vins de table ont incité les vignerons à remplacer les cépages du pays par des variétés européennes éprouvées. Les vignes de l’espèce V. vinifera, longtemps quasiment inconnues dans la région, ont petit à petit laissé place aux grands cépages européens. Avec des raisins de meilleure qualité, les vignerons sont alors en mesure d’obtenir des produits remarquables.
Actuellement, les raisins pour le vin blanc comptent pour environ 60% de la production totale du Canada en vins VQA (Vintners Quality Alliance), bien qu'on ait observé une augmentation significative des encépagements en vin rouge durant les dix dernières années, ce qui indique une évolution des goûts du consommateur et un intérêt croissant pour les vins rouges.
Cépages pour le vin blanc
- Adalmiina
Cépage rustique, frère des cépages connus Sabrevois et Ste-Croix. Donne un vin blanc sec et frais avec un nez qui rappelle le muscadet.
- Cayuga
C’est un hybride américain qui résiste bien aux maladies, mais peu au froid. Récolté au début du mois d'octobre, il donne de bons vins aux légers arômes de muscat.
- Chancellor
Cépage français très teinturier. Il a été le premier hybride producteur direct cultivé en France issu de Vitis riparia, disparu pratiquement aujourd'hui de ses vignobles. Au Canada, il fait partie de l'encépagement d'un grand nombre de propriétés viticoles.
- Chardonnay
Avec le Riesling, c'est le cépage noble le plus résistant au froid avec une tolérance allant jusqu'à -18°C sans protection hivernale. On protège cette vigne avec une combinaison de paille et un léger buttage de 25 cm. Ce cépage est sensible aux maladies fongiques.
Il fait des vins épais et fins, traditionnellement secs, parmi les plus grands des vins blancs. Les chardonnays canadiens sont reconnus pour leur structure bien formée, supportée par une acidité naturelle et un fruit mûr accentués d’un usage équilibré de chêne français ou américain. Les autres styles comprennent les versions vives non boisées, sur lies crémeuses et les vins mousseux.
Au Canada, il est aussi assemblé, par exemple avec le Geisenheim pour faire un vin blanc sec, un vin mousseux de même qu’un vin de glace.
- Eona
Issue de croisement entre Lady Wellington et Beta, Eona est une variété rustique très productive, résistant bien aux maladies et au froid. Elle convient aux zones à courte saison végétative. Arrivant à pleine maturité au début du mois de septembre, elle donne des vins légers ayant un goût légèrement framboisé.
- Geisenheim (GM318)
Ce cépage est un hybride dérivé du Riesling (Vitis vinifera) et du Chancellor (V. riparia) élaboré en 1957. Modérément tolérant les hivers canadiens sans protection particulière (équivalent au Seyval Blanc pour sa résistance au gel), le Geisenheim est extrêmement sensible aux maladies fongiques comme le mildiou et la pourriture grise.
Il donne un raisin intéressant s’il est récolté fin septembre. Lorsqu’il est très mûr, la peau du raisin prend des teintes orangées, le moût atteignant des taux de sucre avoisinant les 21 à 22 °Brix avec un acide léger. Il est parfois vinifié avec le Chardonnay et le Sauvignon Blanc pour lui donner plus de corps.
- Gewürztraminer
Ce cépage blanc produisant des vins riches aux arômes typiques de rose et de litchi émerge actuellement en Colombie-Britannique.
- Hibernal
Croisement allemand (1958) entre Riesling et Chancellor. De maturité presque aussi tardive que le Vidal. Ne résiste pas toujours bien au buttage. Donne des vins fins et aromatiques, surtout en vendanges tardives.
- Kay Gray
Croisement entre MN78 et Golden Muscat, résistant jusqu’à -35°C. Donne un vin fruité rappelant le lambrusco.
- Louise Swenson
Peut-être le meilleur cépage blanc de l’hybrideur Elmer Swenson du Minnesota. Il est peu vigoureux, à débourrement tardif et exige des sols fertiles. Fiable quant à la qualité et la quantité de la récolte. Le vin est très léger, floral.
- Ortega
Croisement entre Muller-Thurgau et Siegerrebe principalement utilisé en assemblage.
- Pinot
Le Pinot Gris et surtout le Pinot Blanc sont des cépages qui réussissent très bien en Colombie-Britannique. Cépages au débourrement précoce, ils sont très résistants au froid, et survivent jusqu'à - 18°C, ce qui en fait de très bons candidats pour ce climat rigoureux. Le Pinot Blanc produit des vins blancs mi-corsés à corsés, aux saveurs de pêches blanches, de pommes présentant du mordant tandis que le Pinot Gris donne des vins épicés et aromatiques présentant profondeur et complexité. L’Ontario et la Colombie-Britannique produisent toutes deux des vins de style bordelais et d’autres assemblages de vins blancs avec des notes élégantes de fleur et d’épice dont certains affichent des saveurs de fruits tropicaux et d’agrumes.
- Prairie Star (ES 3-24-7)
Croisement complexe à partir d'hybrides français (Villard blanc, S-11803, etc.) et américains (Minnesota 78 et Kendara).
Très rustique (peut-être jusqu’à -40°C), à port semi-érigé avec beaucoup de vrilles qui facilitent le travail l'été mais compliquent la taille d'hiver.
Résistant aux maladies à l’exception un peu d'anthracnose (Minnesota) et un peu d'oïdium (Québec). La grappe est moyenne, longue environ 16 cm, cylindrique, semi-compacte à grain moyen, croquant, de couleur jaune doré. La vigueur est modérée.
Donne un vin indiscernable d'un V. vinifera, parfois neutre et souvent avec des arômes de fruits tropicaux. Amène du corps à un vin trop mince dans un coupage.
- Riesling
Le grand cépage noble d'Alsace et d'Allemagne a été l’un des premiers raisins blancs à montrer un potentiel d’excellence au Canada, particulièrement en Ontario. Le plus tolérant au froid de tous les cépages nobles, le Riesling peut résister aux températures allant jusqu'à -20°C. On estime que s'il y a une variété de V. vinifera qui peut survivre et donner de bons rendement dans le Sud du Québec, c'est bien le Riesling.
Il donne des vins vifs et élégants d’une grande longévité et de tous les styles : des vins de table secs ou demi-secs caractérisés par des notes brillantes de lime et de pamplemousse aux vins de dessert de vendange tardive au goût de miel, incluant les vins botrytisés au goût de noisette et le plus rare de tous, le vin de glace. En Allemagne également, il produit des vins provenant de vendanges tardives ou des vins de glace. C’est en effet le cépage à l'origine du fameux Icewein, trouvé accidentellement par un vigneron qui avait pressé en hiver des raisins qui n'avaient pas été vendangés à l'automne. Le Riesling sert aussi de base à de nombreux vins mousseux canadiens vinifiés selon la méthode traditionnelle ou en cuve close.
- Saint-Pépin
Croisement entre le Seyval Blanc et MN78. Il est très résistant au froid. Doit être planté à côté d’un cépage mâle pour être pollénisé. Produit un vin fruité similaire au Riesling, mais plus liquoreux.
- Sauvignon Blanc
Le cépage aromatique le plus renommé de la région de Bordeaux est très sensible aux maladies fongiques. Les grappes mûrissent très tardivement, ce qui en fait un excellent candidat pour le vin de glace. Ce cépage ne résiste pas aussi bien au froid et peut subir de graves blessures hivernales à partir de -15°C. La vigne doit être protégée, par exemple avec une combinaison de paille et un léger buttage de 25 cm.
L’aromatique Sauvignon Blanc aux saveurs racées d’agrumes, de melon et de figues est parmi les cépages blancs émergents qui gagnent rapidement en popularité en Ontario.
- Seyval Blanc
Hybride français (Seyve-Villard 5-276), le cépage le plus ancien au Québec et parmi les plus populaires dans les vignobles québécois où il produit l’essentiel des vins blancs de cépage.
Il a un port érigé, des entre-nœuds courts, une grande fertilité des bourgeons et des énormes grappes. Le buttage lui convient bien. Il est assez vigoureux et résistant au mildiou. La maturité non-groupé survient à la fin de septembre. La résistance au froid est jusqu’à -24°C.
Il donne généralement des vins aux arômes simples de fruits et de végétaux. S’il ne permet pas de produire des crus exceptionnels, il rend possible la création d’un vin secs, léger, ayant une bonne acidité et très acceptable lorsqu’il est vinifié avec soin.
- Vandal-Cliche
Cépage rustique sans protection jusqu’à la région de Québec où il est cultivé commercialement. Plant très hâtif, très productif. Doit parfois être traité contre le mildiou.
Donne un vin excellent aux aromes de pommes, poires et melon à condition de le récolter avant la maturité complète.
- Vidal
Le Vidal est un cépage français obtenu par le croisement de Vitis vinifera et du Vitis riparia. Il n’est pas autorisé en France, mais cultivé aux États-Unis et au Canada.
Ce cépage est particulièrement bien adapté au climat nordique. Étant donné la peau épaisse des raisins, il résiste bien au froid et à la pourriture. Il arrive à maturité tard en saison (mi-octobre).
Au Canada, il a un grand succès. Il est extrêmement polyvalent et est largement utilisé dans la production de vins de table, de vins blancs secs ou mousseux, de vins de vendange tardive et vins de glace. Lorsqu’il est récolté à pleine maturité, il donne un vin gras. Les saveurs et arômes typiques de ces vins comprennent le chèvrefeuille, la pêche, la noisette et la poire. Vinifié et élevé à basse température (13°C) puis stabilisé, le Vidal étonne avec ses arômes floraux (iris, seringa) et ses notes sucrées de gelée royale et de miel.
- Viognier
De petits encépagements de Viognier produisent des vins aromatiques aux saveurs typiques de pêche et d’abricot accompagnées d’arômes parfumés de fleurs blanches et de jasmin.
Les autres cépages blancs qui produisent des vins de table et vins de glace intéressants sont l’Auxerrois, le Sémillon, le Muscat, le Chenin blanc et l’Ehrenfelser.
Cépages pour le vin rouge
- Baco Noir
Cépage français semi-rustique, issu du croisement entre Vitis vinifera (Folle Blanche) x V. riparia (Grand Glabre) créé en 1902 par François Baco qui lui a donné son nom. Le Baco noir est le seul hybride V. vinifera x V. riparia qui a été commercialisé massivement.
Ce cépage (équivalent au Seyval Blanc pour sa résistance au gel) résiste bien aux hivers canadiens sans protection. Sa vigueur est incroyable et il doit être taillé très sévèrement pour diminuer sa productivité. Il est peu sensible aux maladies fongiques et a tendance à murir tardivement.
Taillé courts et vieillis en fûts, le Baco Noir produit des vins de table dont l’attrait est bien canadien. Il donne un jus très teinturier avec de bons taux de sucre (22° Brix est souvent atteint début octobre). Lorsqu’il est vinifié seul, il a une acidité habituellement trop élevée pour un vin rouge. La fermentation malo-lactique diminue légèrement l'acidité du vin. Il est également utilisé en assemblage.
- Cabernet Franc
Cépage d'origine bordelaise et de la Loire, le Cabernet Franc est moins coloré et moins tannique que le Cabernet Sauvignon. Il se distingue par sa finesse aromatique, ses arômes épicés de poivron, sa structure et sa bonne aptitude au vieillissement.
Cépage rouge noble le plus résistant au froid, le Cabernet Franc peut survivre aux froids hivernaux jusqu'à - 19°C. Il est laissé sans protection dans l'État de New York ou il donne de très bons résultats.
Cette vigne est sensible aux maladies fongiques, comme les autres Vitis vinifera, mais comme elle est très résistante au froid, elle demeure un excellent candidat pour le climat canadien et même québéquois.
Le Cabernet Franc connaît beaucoup de succès au Canada comme vin de cépage unique. Le vin canadien va des versions légères de framboise et d’épice aux styles riches et denses de chocolat et de cassis aptes au vieillissement.
- Cabernet Sauvignon
Il connaît du succès sous les conditions canadiennes et se défend bien comme vin corsé complexe de cépage unique ou dans les assemblages de type bordelais connus sous le nom de Meritage.
- Cabernet Severnyi
Ce cépage est issu du croisement entre (Galan x V. amurensis) x (V. amurensis x V. vinifera) élaboré en Russie. Il est très cultivé en Russie et en Europe de nord-est.
Le vin a une robe foncée intense, un corps moyen et un gout sucré et fruité.
- Chambourcin
Originaire de la France (région du Rhône).
- Chancellor
Hybride français, un peu plus rustique que De Chaunac. Résiste jusqu’à –27°C. Le buttage lui réussit très bien. Gros producteur, il est tardif en maturité. Ce cépage très teinturier donne des vins corsés qui s’améliorent considérablement après un vieillissement de 1-2 ans en fût de chêne. Ils ont des arômes de petits fruits noirs macérés, une note boisée et épicée, un sucre résiduel subtil. Il est parfois vinifié en vin fortifié de type porto.
- De Chaunac
C’est un hybride français très productif nommé en l'honneur d'un ancien directeur de la maison Bright (Ontario). La qualité des vins composés de ce cépage est variable et il est souvent utilisé en assemblage.
- Dragon bleu
Cépage cultivé au Québec.
- Frontenac (MN 1047)
C’est une création de l'Université du Minnesota, provenant d'un croisement de Vitis riparia x Landot 4511.
Le cépage est très vigoureux et très fertile. Il s’établit rapidement et peut donner de gros rendement dès la 3e année. La grappe est longue et lâche à petit grain ovoïde. Sa maturité est un peu tardive, mais il réussit bien sur les bons sites.
Lorsqu’il est cueillit à maturité complète, le Frontenac donne un vin complexe, charnu, avec un arôme de cerise noire, manquant de tannin.
Le Frontenac a un fort potentiel viticole. Comme pour les vignes sauvages, son problème c’est l’acidité (on parle de 13 g par litre en acide sulfurique à la vendange).
- Gamay
Quelques-unes de meilleures expressions du Gamay noir émergent de l’Ontario : grandes concentrations de saveurs, avec des baies rouges mûres, vieilli dans le chêne français. Bien que certains soient vinifiés par macération carbonique dans le style plus courant du Beaujolais pour la consommation immédiate, l’intérêt se trouve dans les versions plus corsées qui bien souvent se comparent aux plus fins crus du Beaujolais.
- Landal Noir
Ce croisement entre le 5455 Seibel et le 8216 Seibel est vigoureux et fertile. Sa maturité est tardive. Il donne un vin de belle couleur, à saveur framboisée.
- Léon-Millot
Il s’agit d’un croisement V. riparia x V. rupestris x V. vinifera (Goldriesling), obtenu à Colmar. Il donne un bon vin rosé (de couleur rouge car ce cépage est teinturier) après cuvage d'une nuit et éraflage total de la grappe. Le vin est à laisser au moins une dizaine d'années après long cuvage avec les rafles. En traitant les grappes par macération carbonique, on obtient un bon vin de primeur.
- Lucie Kuhlmann
Obtention de Eugène Kuhlmann (1911, Colmar) en croisant (Vitis riparia x Vitis rupestris) x Goldriesling. Le vin a une couleur intense et un arome de fraise et de cerise.
- Maréchal Foch
Hybride français nommé en hommage au Maréchal Ferdinand Foch. C'est la variété rouge la plus utilisée au Québec. Ce cépage donne de petites baies convoitées par les oiseaux et il est sensible à l'oïdium. Le vin qui en est issu présente des arômes et des saveurs herbacés et fruités.
Le Maréchal Foch est à 7 g par litre en acide sulfurique à la vendange. Son taux de sucre est intéressant et permet de faire un vin charpenté.
- Merlot
Les encépagements de merlot en Ontario et en Colombie-Britannique donnent des vins riches et veloutés qui évoquent la prune et le cassis.
- Othello
Cépage hybride d’origine canadienne, obtenu par Arnold Charles.
- Pinot Noir
Cette vigne au débourrement précoce résiste bien aux froids hivernaux, jusqu'à - 18°C, mais elle est sensible au mildiou, à l'oïdium et à la pourriture grise. Au Canada, on doit faire une coupe au vert assez sévère et une protection avec une combinaison de paille et un buttage de 25 cm en hiver.
Cépage des plus polyvalents, on peut le vinifier en blanc, Blanc de Noir, en rosé ou en vin rouge. Il est parfois combiné avec d’autres cépages pour faire un vin rouge auquel il apporte une finesse. Au Québec, on a aussi élaboré un vin de glace ambré, une espèce de Blanc de Noir « glacé ».
Le Pinot Noir continue à montrer un excellent potentiel au Niagara. Ces vins sont légers à mi-corsés avec une texture soyeuse et élégante, et des arômes complexes de cerises et de violettes.
- Sabrevois (ES 2-1-9)
Il a les mêmes parents que le St-Croix (ES 114 x Seyval blanc) x (MN 78 x Seneca). Semble très résistant à toutes les maladies. Sa vigueur est moyenne, son port érigé, sa tige non-ramifié.
On peut lui reprocher une certaine lenteur à s'établir et à se mettre à fruit, de plus les bourgeons sur les tiges de petits calibres ne sont pas fertiles. Une taille très longue lui convient bien.
La grappe est petite à moyenne, polymorphe, prenant une masse de 150 g lorsque la vigne atteint un âge de 5-6 ans.
Sa maturité est précoce. Il donne un vin coloré, tannique, bien équilibré, indiscernable de vin issue de V. vinifera.
- Sainte-Croix
La Sainte-Croix est une variété américaine de mêmes parents que le Sabrevois (ES 114 x Seyval blanc) x (Minnessota 78 x Seneca). Elle est très résistante au froid (les bourgeons fructifères ne meurent qu’à partir de - 35°C).
Cépage à maturité hâtive, très productif et vigoureux, moins rustique que le Sabrevois cependant, il résiste bien aux maladies fongiques. Il faut tailler au vert fréquemment pour éviter de le surcharger. Sa productivité est variable. On peut l'utiliser comme raisin de table ou pour la fabrication du vin. Il donne de bons vins colorés peu acides. En assemblage, il apporte de la couleur et des arômes simples de fruits et d'épices.
- Seyval Noir
Il a les mêmes parents que le Seyval Blanc et des caractéristiques très semblables. Donne un vin très léger, peu coloré au parfum de fraise.
- Syrah
La Syrah (Shiraz) représente le cépage le plus récent dans le répertoire canadien des vins. Habituellement associée à des climats plus chauds, la Syrah étonne les vignerons et les vinificateurs du Canada par sa capacité à produire des vins de qualité. En Ontario, ce cépage affiche des notes de poivre blanc typiques d’une Syrah de l’Ancien Monde alors que dans le sud de l’Okanagan en Colombie-Britanique, il se rapproche davantage du fruit franc et juteux associé au Shiraz du Nouveau Monde.
- Zweigelt
Cépage cultivé en Ontario.
Production de raisin : quelques chiffres
Labels de qualité
La création d’une norme Vintners Quality Alliance (VQA) s’est révélée une étape cruciale de la mise en valeur du secteur viticole canadien. La Vintners Quality Alliance est une autorité sanctionnée par le gouvernement qui réglemente la production de tous les vins de qualité portant le logo VQA. Le standard VQA est réglementé par la VQA Ontario en Ontario et le British Columbia Wine Institute (BCWI) en Colombie-Britannique.
En effet, comme l’apposition de l’acronyme VQA sur une étiquette de vin garantit que le produit a subi avec succès un processus rigoureux d’analyse et de vérification, il s’agit d’un excellent outil de promotion pour le secteur viticole canadien partout au pays et dans le monde. L’idée vient de la France avec son système d’appellation d’origine contrôlée (AOC). Au Canada, l’Ontario et la Colombie-Britannique ont maintenant des normes VQA provinciales rigoureuses. Un vin affichant l’acronyme VQA a subi un processus d’inspection indépendant qui commence au vignoble, se poursuit tout au long de la production et se termine par une dégustation faite par des comités indépendants, lesquels effectuent une dégustation à l’aveugle d’échantillons embouteillés avant de donner leur approbation. Même l’information figurant sur les étiquettes est approuvée afin que le consommateur dispose de renseignements exacts pour évaluer la qualité du vin. Le processus VQA est clairement défini et réglementé. Par exemple, il garantit que le vin est exclusivement fait de variétés de raisins approuvées et cultivées dans la province indiquée sur l’étiquette. Le logo VQA sur une bouteille de vin canadien assure l’origine, la qualité de production, le contenu, le pourcentage de cépage, l’appellation et le millésime.
Santé Canada régit la composition des vins en vertu de la Loi sur les aliments et drogues. L'Agence canadienne d'inspection des aliments, quant à elle, vérifie la conformité des vins canadiens et importés aux exigences relatives à la quantité nette, à l'étiquetage et au conditionnement.
Types de vin
La hausse de la qualité du vin canadien au cours des dernières années est fulgurante. Beaucoup de vignes américaines ont été remplacées par des variétés de V. vinifera, ce qui a permis aux vignobles canadiens de produire des vins de qualité comparable à celle des vins européens. Ces vins se caractérisent par leur affinité avec les mets, ce qui explique leur popularité dans les grands restaurants aussi bien que sur la table familiale.
Les vinificateurs canadiens redéfinissent l’approche du Nouveau Monde, incorporant les technologies du 21e siècle aux raffinements de l’Ancien Monde. Des entreprises vinicoles de pointe produisent des vins de qualité qui expriment le terroir, des vins qui révèlent le vrai caractère des raisins et la nature unique de l’environnement dans lequel ils poussent. Plusieurs se prêtent au vieillissement en cave où leur complexité se développera, alors que d’autres variétés de qualité sont faites pour boire maintenant.
Ils sont vinifiés à partir d’un seul cépage ou sous forme d’assemblage de deux ou trois cépages. La pratique de l’assemblage est très courante, elle est destinée soit à expérimenter des goûts différents, soit à compenser les faiblesses des récoltes de certains cépages au cours de certaines mauvaises années. Par exemple, environ 85 % des vins québécois sont des assemblages.
Les vins canadiens englobent toute la gamme des styles, des vins de table secs à demi-secs en passant par les vins mousseux et les vins doux de vendange tardive qui comprennent le vin de glace, produit-phare des vins canadiens. Les produits novateurs, tels que les panachés de vin et les panachés de « vins » aux fruits à faible teneur en alcool, ainsi que le cidre de glace gagnent en popularité aussi bien au Canada qu'à l'étranger.
Les vins tranquilles
La période des vendanges pour les vins tranquilles a lieu à différents moments de l’année, ce qui donne des vins de styles différents.
•Les raisins récoltés à maturité donnent généralement des vins secs.
•Les raisins récoltés en vendanges tardives (deux à quatre semaines après la vendange à maturité) donnent généralement des vins moelleux.
•Les raisins récoltés pendant une période de froid (-10 °C, souvent au mois de décembre) donnent des vins liquoreux appelés vins de glace (Icewine) qui sont de plus en plus recherchés.
Les vins effervescents
La plupart des vins mousseux sont élaborés selon la méthode traditionnelle (méthode champenoise).
Les vins fortifiés
Au Canada, les vignerons élaborent plusieurs types de vins fortifiés. Un vin fortifié contient entre 15 % et 20 % d'alcool en volume, obtenu à partir d'une addition d'alcool neutre.
Le vin de glace (Icewine) canadien
Ce sont les Allemands qui, les premiers, ont élaboré des vins de glace, il y a plus de deux siècles. Aujourd'hui, le Canada est reconnu comme le premier fabricant de vins de glace au monde et continue de recevoir des médailles d’or dans les plus prestigieuses compétitions internationales.
Le Icewine est un produit coûteux, rare et prestigieux qui ne peut pas être produit chaque année. L'été doit avant toute chose être chaud, pour permettre une bonne croissance de la vigne et une bonne maturité du raisin. L'automne venu, la diminution graduelle de la température déshydratera les raisins et empêchera tout développement de pourriture (botrytis), en plus d'engendrer la création d'arômes caractéristiques. Ainsi, la surmaturation du raisin sur pied, dans la vigne, fait partie intégrante du procédé d'élaboration du vin de glace.
Le fruit laissé sur le plant après les vendanges normales d’automne est vulnérable à la pourriture, aux vents dévastateurs, à la grêle et aux animaux. La grande menace vient des oiseaux, qui se régalent de ces petites baies séchées et sucrées. Pour pallier le problème, les rangs de vignes sont enveloppés de filets dès le début d'octobre, afin de protéger les raisins et de recueillir les grappes qui pourraient chuter au sol avant le début des vendanges.
Quand la température descend à -8 °C, les raisins gelés sont cueillis avec soin à la main et pressés immédiatement à l’état gelé, au moment où les sucres sont le plus concentrés. La production du vin de glace est sévèrement contrôlée. Les normes et procédures du vin de glace canadien prescrivent que les raisins ne peuvent être récoltés que lorsque la température a atteint -8°C ou moins. À cette température, l'eau contenue dans les raisins gèle de façon à concentrer les sucres jusqu'à environ 36° Brix. Certaines exploitants attendent un peu plus longtemps et vendangent à 40° Brix, mais on peut ramasser le raisin à partir de 32° Brix. La période habituelle de récolte commence en décembre et peut aller jusqu'en février ou même mars. Les vendanges sont faites à la main et ont souvent lieu la nuit afin de profiter des températures plus basses.
Le secret, c'est de cueillir et presser le raisin tandis qu'il est encore bien gelé, afin que les cristaux de glace restent dans le pressoir et que le jus sucré puisse s'écouler. On presse donc à l'extérieur, en plein air. Quand 100 kg de raisins donnent normalement de 80 à 85 litres de moût, ce volume n’est plus que 12 à 15 litres lors de la pressée à -12 °C. Le jus obtenu doit atteindre, dans le cas du Icewine ontarien, un minimum de 32° Brix. Les baies congelées donnent un moût particulièrement concentré et riche en sucre, faible en acidité et très difficile à fermenter. Quand elle démarre, la fermentation s'étend souvent sur plusieurs mois. À cause de l'interaction entre le degré alcoolique et le taux de sucre élevé, la fermentation s'arrête naturellement autour de 10 ou 11 % d'alcool par volume. Elle se termine généralement à la fin de l'hiver, lorsqu'il fait encore froid. Les vins sont placés dans des cuves extérieures où, grâce à l'action du froid, ils subissent une stabilisation tartrique naturelle. Après un collage et une filtration, les vins sont d'ordinaire mis en bouteille au début du printemps et commercialisés à la fin de l'année suivant la récolte.
L’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec produisent surtout des vins de glace à partir de raisins de Riesling ou du robuste hybride Vidal à la peau épaisse. Le Riesling à la peau mince résiste lui aussi au froid, mais moins bien à la pourriture. Bien que le Riesling soit plus difficile à produire, il donne un vin complexe qui vieillit bien et est donc plus rare et plus cher.
D’autres cépages, comme le Chardonnays ou même le Syrah sont aussi utilisés. Ainsi, à la troisième confrontation qualitative des meilleurs Syrah du Monde® qui s'est déroulée les 28 et 29 mai 2009 à Ampuis (Côte du Rhône septentrionale), un vin de glace canadien a été classé dans le Top 10 des meilleurs Syrah du Monde 2009 parmi les 397 échantillons représentant 27 pays. Il s’agit du Icewine Shiraz 2007 de Pillitteri Estates Winery.
Le vin de glace se déguste nature, à petites gorgées; on l’apprécie pour ses arômes et ses saveurs riches de pêche, d’abricot, de fruits tropicaux, de miel, de toffee et de litchi. On le sert refroidi (4 à 8 °C). Il peut accompagner les jeunes fromages mous, les fruits frais ou les desserts à base de fruits qui sont moins sucrés que le vin lui-même. Il se conserve en cave de cinq à huit ans.
Le vin de glace représente en fin de compte la meilleure revanche sur la nature, transformant le point faible canadien, le froid, en une force et devient de ce fait pour les viticulteurs le « vin emblématique du Canada ».
Dynamique de la production du vin
La production vinicole du Canada est petite par rapport à celle des pays producteurs traditionnels, comme la France et l’Italie ou les producteurs de vin du Nouveau Monde.
Le Canada produit annuellement environ un demi-million d’hectolitres de vin. En 2007, la production canadienne de vin s'est élevée à 505 milliers d’hectolitres. Elle a augmenté de 40% sur les 10 dernières années.
On estime cependant que 70% du vin dit canadien est en réalité du vin en vrac importé de l'étranger et embouteillé au Canada. En effet, la législation canadienne autorise l'appellation "Product of Canada" dès lors que le produit final contient au moins 25% de vin local.
L'Ontario et la Colombie Britannique produisent à elles seules plus de 95% du vin canadien.
Exportations totales
Les exportations canadiennes demeurent modestes en volume, mais elles se positionnent sur des produits de bonne qualité qui se négocient plus chers sur le marché.
En 2008, les exportations canadiennes de vin de raisin (vins mousseux, vins tranquilles en bouteilles et en vrac) se sont montées à plus de 22,377 millions de dollars canadiens. Il faut noter que le pays exporte d’autres boissons fermentées pour une valeur et quantité considérables tel le cidre, les vins de fruits, le poiré, l'hydromel et la limonade alcoolisée.
Entre 2007 et 1997, la valeur des expéditions de vin ont augmenté de 76%. La quantité exportée a elle aussi augmenté durant la même période, soit de 40 %, passant de 2 millions à 2,8 millions de litres (Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada), soit 5,8% de sa production, pour une valeur de près de 22,5 millions d'USD.
Les vins tranquilles en bouteilles occupent la plus grande part dans les exportations canadiennes, avec 83,3% en 2008 en termes de valeur.
Entre 2004 et 2008, les parts des vins tranquilles et des vins mousseux dans les exportations en valeur ont baissé de 86,3% à 83,3% et de 2,9% à 2,1% respectivement, alors la part des vins en vrac a augmenté de 10,8% à 14,6%.
L’exportation du vin canadien augmente en valeur, mais surtout en volume, ce qui montre que les vins plus « ordinaires » ont aussi pu trouver du publique à l’extérieur du pays.
Les principaux clients
En 2008, les États-Unis ont été de loin le premier client du Canada aussi bien en volume (96% du total) qu'en valeur (48% du total).
La Canada exporte également vers l'Asie, en particulier en Chine, au Japon, en Corée du Sud et à Singapour. Ces pays sont des clients importants davantage en termes de valeur qu'en volume.
Le Canada exporte également vers l'Europe, en Allemagne, au Royaume-Uni et en France. Le commerce avec l’Europe s’est ouvert en 2001, lorsque le Canada a signé avec l’Union européenne un accord permettant l’entrée des vins de glace et d’autres vins de table canadiens sur les marchés européens. Tout vin canadien conforme aux normes de vinification approuvées par l’Union européenne peut maintenant y être exporté.
La France a été le 11ème client pour le vin canadien en valeur et le 9ème en volume en 2008.
Depuis 2005, le Canada a exporté uniquement du vin tranquille en bouteilles pour la France.
Importations totales
Près des trois quarts des vins vendus au Canada proviennent d'autres pays. La croissance des ventes de vins importés a été plus du double de la croissance des ventes de vins canadiens.
Le Canada est un grand importateur de vin. En 2007, le pays s’est placé au 6e rang mondial des pays importateurs de vins tranquilles en volume
(avec 311 millions de litres importés) le 5e en valeur (le montant total de ses importations était de l'ordre de 1 469 millions d'USD). La consommation de vins importés a augmenté de 31,98 % pour atteindre 26 millions de caisses en 2007.
Entre 2002 et 2008, les importations canadiennes ont eu tendance à augmenter plus fortement en valeur qu'en volume.
Entre 2004 et 2008, les parts des vins tranquilles et des vins mousseux dans les importations en valeur ont augmenté de 88,12 % à 89,29 % et de 5,34 % à 5,91 % respectivement, alors la part des vins en vrac a baissé de 6,55 % à 4,81 %.
Quatre provinces canadiennes (Québec, Ontario, Colombie Britannique et Alberta) concentrent 95% des importations de vins.
Importations : principaux fournisseurs, procédures et formalités
Les principaux fournisseurs
La France est le premier fournisseur de vin du Canada, avec environ un quart du marché en valeur et un cinquième en volume en 2008. Viennent ensuite l’Italie et les pays du Nouveau monde, avec l’Australie en tête. Les parts de ces derniers pays ne cessent d’augment au cours des dernières années.
La France est la mieux représente au Québec avec près de la moitié du marché.
La France, l'Australie et l'Italie ont tous une part de marché en valeur supérieure à celle en volume ; cela indique que les importations canadiennes en provenance de ces pays se positionnent sur des créneaux de prix relativement élevés. Les États-Unis et le Chili sont également des fournisseurs importants mais ils se positionnent sur des vins moins chers. Leur part de marché en volume est inférieure à celle en valeur.
De plus, les parts de marché des vins du Nouveau Monde sont en augmentation, grignotant ainsi sur les parts de marché de la France.
La France doit rester le fournisseur principal des buveurs canadiens de vin, estime l'IWRS, et ce, même si les volumes d'importation de ce côté de la planète ont chuté de 0,24 % entre 2003 et 2007. L'Italie (+20 %), l'Australie (+58 %), les États-Unis (+41 %) et le Chili (+21 %) complètent le quintette des pourvoyeurs.
Le Canada est le 8ème marché d'exportation pour les vins français en valeur et le 7ème en volume. La France était le premier fournisseur du Canada en volume et en valeur en 2008. Mais depuis quelques années le pays a perdu des parts de marché, notamment face à la concurrence des produits du Nouveau Monde. C'est grâce au Québec que la France réussit à maintenir sa position de tête.
Selon les données de Comtrade, entre 2002 et 2008 les importations françaises de vin mousseux au Canada ont presque triplé en valeur, passant de 19,5 mln USD à 54,2 mlns USD.
Procédure d'importation
L'accès au marché canadien du vin relève d'une procédure unique : tous les exportateurs doivent passer par les Commissions des alcools de chaque province (Liquor Board) s'il souhaite y vendre leur production. Ces Commissions détiennent dans presque toutes les provinces (sauf Alberta) le monopole d'importation et de distribution des vins et spiritueux.
Le seul client des exportateurs est donc la Commission. Afin de pouvoir vendre son produit, le producteur doit le présenter à la Commission qui décide ou non de les référencer puis de les commercialiser. Souvent, le producteur doit être représenté par un agent qui va promouvoir le vin auprès de la Commission. Rares sont les produits référencés qui n'ont pas été représentés par un agent. Dans l'Ontario notamment, la représentation est même obligatoire.
En cas d'acceptation, la commission passe directement commande au fournisseur. Chacune d'elle dispose de son propre réseau de distribution de détail.
La distribution de vin au Canada est réglementée par la Commissions des alcools qui a le monopole d'importation et de ventes au détail. Il existe deux façons de proposer son vin sur le marché canadien : - sur liste générale : les monopoles proposent des références fixes de produits qu'ils offrent dans leurs boutiques. Les monopoles choisissent les produits figurant en liste générale après avoir analysé les caractéristiques organoleptiques des vins, les bouteilles, leurs étiquettes, le prix, le programme marketing. Pour se maintenir sur la liste générale, les vins doivent remplir un quota de ventes annuelles. Sinon, le produit est supprimé de la liste. Les produits inscrits à ce répertoire se caractérisent également par un bon rapport qualité-prix. - en spécialité : dans les boutiques du monopole, il existe des rayons spéciaux dans lesquels sont mis en vente des produits différents, pour les consommateurs plus avertis, à la recherche de produits nouveaux. Les produits de cette liste sont des alcools de prestige, haut de gamme ou de niche qui, en raison de leur faible production ou de leur caractère prestigieux, ne peuvent pas réaliser d'importants volumes. Lieux de vente La législation canadienne réserve la distribution de vin aux Commissions des Alcools de chaque province (sauf dans la province d'Alberta où il y a une libre concurrence entre les compagnies privées). Ventes au détail Les vins sont proposés dans différents points de vente : - les succursales des commissions : on y trouve les vins inscrits sur la liste générale et liste spécialisée. On dénombre en Ontario près de 600 succursales appartenant à la LCBO ; elles représentent 35% des ventes. Au Québec, elles sont 400 et réalisent 50% des ventes. En Colombie-Britannique, on compte plus de 220 points de vente appartenant à la BCLD; - les agences : elles existent dans les zones où la population est faible et ne justifie pas l'ouverture d'un point de vente de la Commission. Ces agences doivent être titulaires d'une autorisation spéciale limitée dans le temps ; - les établissements détenant une licence : il s'agit des casinos. La consommation de vin doit avoir lieu dans l'établissement même ; - les établissements de producteurs : dans certaines provinces, les producteurs sont autorisés à vendre leurs vins. On compte actuellement 360 magasins de ce type. Cas particuliers : Au Québec, les supermarchés sont autorisés à vendre du vin en bouteille acquis auprès des distributeurs agrées par la Commission. Au Québec, il y a environ 9 000 établissements où peuvent se fournir les supermarchés. L’importation et la vente de boissons alcoolisées sont gérées par un monopole : la Société des Alcools du Québec, qui est de ce fait un passage obligé. Au début du mois du mai 2009, la Société des alcools québécoise (SAQ) a fermé ses robinets de vin en vrac à Montréal et les autres qui coulent encore dans la province devraient subir le même sort au cours des prochains mois, ce qui fera un trou de 7,5 millions de dollars dans ses revenus. C'est moins de 6% des revenus des SAQ Dépôt. Les Québécois ne trouvent plus autant de plaisir à aller remplir leurs bouteilles vides dans les six SAQ Dépôt de la province, d'où la décision de la SAQ de mettre fin à la vente de vin en vrac. Les revenus de cette activité, qui atteignaient 15 millions en 2005, ont diminué depuis année après année jusqu'à 7,5 millions aujourd'hui, dont 3 millions à Montréal seulement. La SAQ explique cette désaffection par l'amélioration de l'offre de produits dans les magasins Dépôt et par les rabais offerts, qui ont rendu les économies de l'embouteillage moins attrayantes pour les consommateurs. Les autres comptoirs d'embouteillage cesseront graduellement leurs activités, à commencer par celui de Saguenay en juin, pour finir par celui de Gatineau en octobre. Seule la SAQ Dépôt de Québec continuera d'offrir des vins en vrac, pour le moment. La SAQ croit que l'augmentation des ventes de ses autres produits fera plus que compenser la perte de revenus des vins en vrac. Jusqu'à maintenant, le ralentissement économique n'a pas affecté les ventes de la SAQ. La société d'État maintient le cap et entend livrer un dividende augmenté de 3 millions pour l'exercice 2009-2010. Le gouvernement attend un versement de 797 millions de la SAQ pour l'exercice qui a pris fin le 31 mars. Par ailleurs, la SAQ demeure le premier acheteur mondial de vins français. A Alberta, n'importe quel établissement peut vendre de l'alcool s'il obtient la licence auprès de l'AGLC. Ventes en café, hôtel, restaurant (CHR) Les restaurants, hôtels et cafés doivent détenir une licence s'ils veulent vendre du vin. Ils peuvent demander des produits particuliers, même si ceux-ci ne sont pas listés par les monopoles.
Législation et réglementationLe Canada et la Communauté Européenne ont signé le 16 septembre 2003, un accord bilatéral sur les vins et spiritueux qui est entré en vigueur le 1er juin 2004. Cet accord vise à faciliter le commerce de vins et spiritueux entre ces deux parties. Il prévoit une protection des indications géographiques pour chacune des parties ainsi qu'une reconnaissance mutuelle des pratiques et traitements œnologiques et des spécifications des produits.
Tourisme viticoleOn fabrique du vin sur une base commerciale depuis plus de 150 ans au Canada, mais ce n'est que dans la dernière partie du XXe siècle que les vignobles du Canada deviennent des attractions touristiques. Avant 1974, en Ontario par exemple, les vins Bright (qui font maintenant partie de la société Vincor) et Barnes (1873-1988) sont les seuls à offrir une visite de leurs installations et à mettre des salles de dégustation à la disposition de leurs visiteurs, mais ceux-ci sont assez rares. C'est entre 1990 et 1995 que, grâce en partie à la croissance remarquable du tourisme viticole, le nombre d'emplois dans l'industrie du vin en Ontario et en Colombie-Britannique a triplé. La popularité croissante du tourisme viticole relève de plusieurs facteurs, dont le plus important est l'amélioration spectaculaire de la qualité des vins produits. Des incitations financières offertes par les gouvernements ont aussi pour effet d'améliorer les installations permettant la visite des vignobles et la dégustation des vins. La signature de l'Accord de libre-échange avec les États-Unis (1988-1990), l'Ontario Winery Adjustment Program (1990) et le British Columbia Grape and Wine Adjustment Program (1988) permettent d'élaborer de nombreux programmes à court terme pour soutenir une restructuration globale du secteur des vins. Les établissements viticoles, souvent représentés par des associations sectorielles et soutenus par des politiques gouvernementales, se mettent à faire de la publicité pour promouvoir les visites de vignobles. Les programmes de modernisation des établissements viticoles distribuent, entre autres, des fonds destinés à la commercialisation (par l'ensemble du secteur des vins) de produits génériques. En Ontario, par exemple, l'Ontario Wine Council, mène une campagne télévisée de publicité. Cette campagne présente une industrie moderne offrant des vins de grande qualité, mais encore méconnus. En Colombie-Britannique, des programmes de financement semblables ont abouti à la formation du British Columbia Wine Institute. Le Bureau de l’investissement et du développement (BID) du ministère travaille en collaboration étroite avec l’industrie vinicole sur les activités de développement et de commercialisation du tourisme. En 2001, le ministère et le Wine Council of Ontario (WCO) ont élaboré une Stratégie de développement du tourisme vinicole et culinaire en Ontario en vue de guider la croissance de cet important secteur. Le BID fournit une aide au financement à l’appui des initiatives de l’industrie, comme des festivals et la signalisation d’une route des vins. Les touristes apprécient vraiment un itinéraire bien organisé, clairement fléché, et cela se traduit par de meilleures affaires pour les établissements viticoles et tous les exploitants d’entreprises touristiques. Ainsi, la signalisation de la route des vins du Comté de Prince Edward a contribué au succès de la Route des Saveurs de la région. Le ministère soutient le festival du vin de Niagara, qui cette année proposait un salon culinaire et viticole présentant 30 établissements viticoles et 15 restaurants, des séminaires sur le vin, une exposition d’artisanat, des activités autour du vignoble pour toute la famille, le foulage du raisin par des personnalités et des spectacles musicaux. C’est la 56e année du festival, qui attire désormais dans la région, en septembre, quelque 500 000 personnes. À Toronto, chaque printemps The Bloor-Yorkville Wine Festival expose les vins de l’Ontario aux côtés des vins de première qualité de 13 pays. Ce festival international associe les meilleurs établissements viticoles du monde à la cuisine locale pour faire vivre aux visiteurs une expérience vinicole et culinaire exceptionnelle. Le festival en est à sa neuvième année et sa renommée internationale ne cesse de grandir. Le ministère a également apporté son aide à Royal Vineyard, un hommage rendu à l’industrie vinicole de l’Ontario à l’occasion de la Royal Agricultural Winter Fair de Toronto. Royal Vineyard a offert cette année des leçons de cuisine par des chefs réputés sur la « scène de l’école de cuisine », un bar de dégustation des vins et le Vintner’s Terrace Restaurant. Des festivals du vin ont lieu dans les régions viticoles du Canada depuis le début des années 50. L'Okanagan Wine Festival et le Niagara Grape and Wine Festival attirent des milliers de visiteurs lors d'événements s'étalant sur plusieurs jours pendant les vendanges. De plus, des événements sont programmés chaque fin de semaine en été (spectacles de jazz, pièces de Shakespeare jouées dans des vignobles, randonnées à bicyclette dans des vignobles et des établissements viticoles, vols en hélicoptère, démonstration de fabrication de tonneaux, expositions d'œuvres d'art, pique-niques, dîners, colloques, escalades et randonnées en montagne). Pendant l'hiver et au printemps, les touristes peuvent participer à de cueillettes de raisins gelés destinés au vin de glace, agrémentées de vin chaud, de vin de glace et de truffes, à des ateliers sur les différents services de verres à pied et à des fêtes du vin de glace. Ainsi, des activités de tourisme viticole ont lieu toute l'année, même au Canada. Le reste du Canada pourrait s’inspirer du Québec en matière de tourisme gastronomique. Par exemple, il n’est pas nécessaire de produire les meilleurs vins au monde pour créer une industrie axée sur les visites de caves, visites à la ferme, gîtes du passant et spécialités du terroir. L’Association des Vignerons du Québec a élaboré des itinéraires touristiques dits de la « Route des vins ». Cette route des vins est créée en 1989 et jalonnée de panneaux indicateurs à partir de 1993. Elle attire beaucoup de visiteurs à l’automne et permet aux propriétaires d’écouler la presque majorité de leur production. De nombreux vignobles offrent des services complémentaires aux touristes, comme de la restauration de qualité, de l’hébergement, de l’élevage d’animaux peu courants (lamas, sangliers, cerfs japonais, yaks, vaches écossaises) pour cibler le public familial. Le ministère du Tourisme a soutenu les vignobles dans leur développement, travaillant en partenariat avec eux pour définir les tracés des « Routes des vins », vantés désormais par des brochures dans tous les bureaux de tourisme. Le ministère a vu dans ce nouveau produit touristique un attrait pour séduire une clientèle plus aisée et spécifiquement destinée aux régions rurales ; les exploitants y ont trouvé un outil de développement d’une clientèle prompte à s’intéresser aux nouveaux produits du terroir et à se fidéliser. De ce point de vue, le développement des vignobles s’intègre parfaitement dans la tendance d’une partie monde agricole québécois à opter pour une diversification marquée, en optant pour des cultures ou des élevages exotiques, ou en organisant des activités agrotouristiques inédites. Les viticulteurs participent ensuite à de nombreuses manifestations durant la période estivale : Festival de la Gastronomie à Québec, la clé des champs à Dunham, le Festival des fromages à Warwick, le Festival des vins de Terrebonne, la fête des vendanges à Magog, le week-end gourmand de Rougemont, etc.
Contacts : les principaux acteursAssociations Association des vignerons de Canada CANADIAN VINTNERS ASSOCIATION 440 avenue Laurier Ouest, Bureau 200 Ottawa, Ontario K1R 7X6 Canada Téléphone : 613-782-2283 Télécopieur : 613-782-2239 Courriel : info@canadianvintners.com Site Web : www.canadianvintners.com Wine Council of Ontario : association professionnelle d'établissements viticoles qui travaillent à promouvoir l'industrie du vin. Elle joue un rôle d’intermédiaire et de coordinateur auprès de l’industrie et des organismes gouvernementaux de l’Ontario. Le WCO offre un soutien à la commercialisation et à la promotion aux 69 entreprises qui en sont membres. WINE COUNCIL OF ONTARIO 110 Hannover Drive, Bureau B205 St. Catharines, Ontario L2W 1A4 Canada Téléphone : 905-684-8070 Télécopieur : 905-684-2993 Courriel : wcinfo@wineroute.com Site Web : www.winesofontario.org Vintners Quality Alliance Ontario 1, rue Yonge, salle 1601 Toronto (Ontario) M5E 1E5 Tél. : 416-367-2002 Téléc. : 416-367-4044 British Columbia Wine Institute : organisme constitué surtout de producteurs dont le mandat est d'établir des normes de culture et de production viticoles, de créer un environnement plus favorable à la promotion des vins de la province et de diriger et de diffuser des recherches pertinentes BRITISH COLUMBIA WINE INSTITUTE 1737 Pandosy Street Kelowna, British Columbia V1Y 1R2 Canada Téléphone : 250-762-9744 Télécopieur : 250-762-9788 Sans frais: 1-800-661-2294 Courriel : bcwi@bcwi.bc.ca Site Web : www.winebc.com ASSOCIATION DES VIGNERONS DU QUEBEC The Canadian Wine Institute of Atlantic Canada a/s Vincor (À l'attention de : Charles Bowden) 10, rue Lévesque Scoudouc (Nouveau-Brunswick) E4P 3P3 Tél. : 506-532- 4426 Téléc. : 506-532-4445 Courriel : charlie.bowden@vincor.ca Le marché canadien des vins et spiritueux est régi par des commissions d’alcools provinciales Régies Provinciales des Alcools Société des alcools du Yukon 9031, rue Quartz Whitehorse (Yukon) Y1A 4P9 Tél. : 867-667-5245 Northwest Territories Liquor Commission 31, promenade Capital, salle 201 Hay River (T.N.-O.) X0E 1G2 Tél. : 867-874-2100 British Columbia Liquor Distribution Branch Ministère de la Petite entreprise, du Tourisme et de la Culture 2625, rue Rupert Vancouver (Colombie-Britannique) V5M 3T5 Tél. : 604-252-3000 Téléc. : 604-252-3464 Alberta Gaming and Liquor Commission 50, avenue Corriveau St. Albert (Alberta) T8N 3T5 Tél. : 780-447-8600 Téléc. : 780-447-8914 Saskatchewan Liquor and Gaming Authority 2500, avenue Victoria C. P. 5054 Regina (Saskatchewan) S4P 3M3 Tél. : 306-787-1737 Site Internet : www.slga.gov.sk.ca/ Société des alcools du Manitoba 1555, Place Buffalo Winnipeg (Manitoba) R3C 2X1 Tél. : 204-474-5514 Courriel : info@mlcc.mb.ca Régie des alcools de l'Ontario 55, boul. Lake Shore Est Toronto (Ontario) M5E 1A4 Tél. : 416-365-5900 Courriel : infoline@lcbo.com Société des alcools du Québec (SAQ) 905, avenue De Lorimier Montréal, Québec H2K 3V9 Tél. : 514-873-6065 Courriel : info@saq.com Société des alcools du Nouveau-Brunswick C.P. 2078 Frédéricton (Nouveau-Brunswick) E3B 5B8 Tél. : 506-452-6510 Nova Scotia Liquor Corporation (NSLC) C.P. 8720, Station A Halifax (Nouvelle-Écosse) B3K 5M4 Tél. : 902-450-5802 PEI Liquor Control Commission 3, rue Garfield C. P. 967 Charlottetown (Î.-P.-É.) C1A 7M4 Tél. : 902-368-5720 Newfoundland Liquor Corporation C.P. 8750, Station A 90, rue Kenmount St. John's (Terre-Neuve) A1B 3R1 Tél. : 709-724-1100 Courriel : nlc@nfld.com Salons Du 13 au 15 mars 2009, la ville de Québec accueillait son premier salon international des vins et spiritueux au Centre des congrès. L’événement a été présenté comme un rendez-vous tout en originalité et en surprises qui s’inscrit dans une vision simple et revisitée du vin et des spiritueux. Plus de 10 000 visiteurs sont venus gouter aux 1 300 produits en provenance de 50 pays et régions de l’Ancien comme du Nouveau-Monde, rencontré 60 exposants et 70 producteurs et participé aux 50 activités et conférences. Salon international du vin et festival de jazz du 21 au 23 août 2009 à Vancouver Vancouver Wine & Jazz Festival PO Box 118 Vancouver, WA 98666-0118 Canada +1 (360) 906-0441 +1 (360) 906-0605 http://www.vancouverwinejazz.com E-mail : info@vancouverwinejazz.com Salon international de l'alimentation, des boissons, du vin et des spiritueux pour l'industrie de la distribution en Amérique du Nord. En avril 2010 à Montréal Sial Montréal 300 Leo-Pariseau Street, Suite 1100 P.O. Box 159, Place du Parc Montreal, Québec H2X 4A4 Canada +1 (514) 289-9669 +1 (514) 289-1034 http://www.sialmontreal.com info@sialmontreal.com




