ans sa mise à jour annuelle de l'évolution de la consommation d'alcool des Américains, l'institut d'études Gallup se propose de vérifier l'adage selon lequel 'la crise donne plus de raison de boire, mais moins d'argent pour le faire'. L'institut ne note pas de révolution due à la crise en 2009 et livre des chiffres intéressants sur la continuité de tendances socio-économiques en matière de consommations de boissons alcoolisées.
Nous avions évoqué la mise à jour 2008 de l'étude continue de Gallup dans notre dossier : USA : Vin contre bière, la course en tête en septembre 2008, pour le relire, cliquez ici.
Pas de hausse spectaculaire : 64 % des adultes interrogés ont déclaré boire de l'alcool, dans la ligne des chiffres de la décennie, compris dans la fourchette étroite de 62 à 66 %. La fréquence de la consommation est également stable par rapport à l'an dernier et dans la tendance observée depuis 2001 pour la répartition entre les buveurs occasionnels (plus 2/3 des personnes interrogées, 65 % disent avoir bu un verre d'alcool au cours de la semaine écoulée) et les buveurs plus réguliers (14 % des interrogés disent avoir consommé huit verres ou plus durant la semaine écoulée). Le nombre moyen de consommations par semaine est de 4,8, ce qui représente une légère hausse par rapport à 2008 mais reste dans la ligne des années précédentes.
La hiérarchie des boissons alcoolisées préférées des Américains n'est pas bouleversée par la crise : la bière maintient sa place de leader, elle reste la boisson alcoolisée préférée de 40 % des buveurs d'alcool interrogés (contre 42 en 2008), contre 34 % pour le vin (en hausse par rapport aux 31 % de 2008) et 21 % pour les spiritueux.
On ne renouvellera donc pas cette année le mémorable exploit de 2005, date à laquelle la consommation de vin avait devancé celle de bière. On note toutefois, pour la tendance de long terme, que par rapport à 1992, les spiritueux sont demeurés très stables, avec des variations qui ne sortent pas d'une fourchette étroite entre 18 et 24 % des répondants. Dans le même temps, le vin a gagné sept points sur la bière, avec deux courbes désormais remarquablement proches.
La répartition des boissons entre hommes et femmes, entre générations et niveaux d'études peut permettre d'anticiper l'avenir. Pour reprendre l'expression de Gallup : "Sur Mars on boit de la bière, sur Vénus on boit du vin" . La différence de générations semble favoriser la bière à moyen terme, avec des jeunes tournés vers la bière et des personnes mûres tournées vers le vin. Ce qui creuse encore la différence de consommation entre des dames d'un certain âge acquises au vin et de jeunes hommes particulièrement sensibles au charme de la bière... On note enfin l'attrait particulier pour le vin des plus diplômés, en corrélation avec une image plus sophistiquée et plus instruite du vin par rapport à la bière.
Gallup rappelle qu'une étude réelle de l'impact de la crise sur la consommation d'alcool doit s'intéresser aux façons de boire : à l'évolution des ventes en restaurant/à domicile, à la comparaison des ventes en volume et en valeur...