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Revue de presse n°36 : Tant qu’il y aura du vin, il y aura des hommes…
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Revue de presse n°36 : Tant qu’il y aura du vin, il y aura des hommes…

Par Vitisphere Le 29 mai 2009
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Revue de presse n°36 : Tant qu’il y aura du vin, il y aura des hommes…
V


oilà une semaine d'actualité bien embêtante pour la synthèse, avec beaucoup de petites choses qui disent beaucoup de grandes choses, avec de ces parallèles saisissants qui mettent la tête à l'envers, conduisent à se demander, comme dans un vieux couple, mais au fond, de quoi parle-t-on, parle-t-on de la même chose ? Quel lien y a-t-il entre les vignes et les oliviers de Palestine et le prix des terres agricoles en France ? Entre le bois et le vin ? Le vin se résume-t-il à l'art de le vendre ? Que dit le rosé de Bruxelles de notre relation à l'Europe ? Les mots du vin seront-ils un jour universels ? En lisant cette semaine la presse, je suis rassurée. Tant qu'il y aura qu'il y aura du vin, il y aura des hommes.
Catherine BERNARD

Retour à la terre

Je lis sur le site d’une agence de presse palestinienne, indépendante, Palestine News network , que la patrouille verte (Green Patrol), créée en 1976 par Ariel Sharon, alors ministre de l’agriculture, a « procédé à la destruction d’oliviers, de figuiers et de vignes ». Le journaliste précise : « Plusieurs villages qualifiés de ‘‘villages arabes non reconnus, ont été l’objet de destruction d’oliviers, vignes et figuiers hier par les bulldozers de la patrouille verte. L’action s’est faite sous la protection de dizaines de policiers et d’agents de sécurité. Les bédouins du Néguev sont depuis 1976 l’objet d’harcèlement visant à les faire quitter le territoire. » Je ne sais quelle est la portée réelle de cette information, mais j’en perçois la portée symbolique. La vigne, les oliviers et les figuiers sont à ces populations, ce que les tours jumelles étaient aux New Yorkais. On tue aussi avec des symboles. Et quand tout va mal, c’est dans le symbolique que l’on trouve refuge. Comment expliquer autrement que par le symbolique cette information livrée par le quotidien Le Monde  : « Le prix des terres agricoles, des vignobles et des forêts évoluent à l’inverse des marchés immobiliers ». Laetitia Chavreul et Isabelle Rey-Lefebvre épluchent les résultats de l’Observatoire du bureau d’études Terres d’Europe. « En 2008, les terres agricoles et la vigne d'appellation d'origine contrôlée (AOC) ont vu leurs prix augmenter de 5,6 % pour les premières et de 9,6 % pour la seconde, tandis que l'hectare de forêt s'appréciait de 7 % ». Visiblement la motivation n’est pas la rentabilité, puisque, toujours selon cette étude, « il faut aujourd'hui aux viticulteurs deux fois plus de temps qu'il y a dix ans pour que le revenu tiré de leur exploitation rembourse l'acquisition (14,3 années en 2008 ».

La mémoire du vin

Intuitivement, sensoriellement, on le savait sans doute déjà. La science le confirme. Je lis sur le site du Nouvel Obs : « Allant toujours plus loin dans l’analyse moléculaire du vin, des chercheurs montrent que les vins vieillis en fûts de chêne gardent la mémoire des forêts où ont poussé les arbres ». Les deux chercheurs, Philippe Schmitt-Koplin, du centre Helmholtz de recherches sur l’environnement, à Munich (Allemagne), et Régis Gougeon, de l’Institut universitaire de la vigne et du vin de Dijon (université de Bourgogne), précisent : « Nous montrons qu'il y a cette signature chimique dans le vin après 10 ans passés en bouteille. Pour certaines forêts plusieurs centaines de métabolites s'expriment ». Ils nous parlent d’un certain lichen qui pousse sur les écorces des chênes et dont on retrouverait la trace dans le vin. Me revient les mots dits à l’identique par deux vignerons : « un grand vin ne se crée pas, il se retrouve ». Me vient cette question en lisant un autre article, factuel, lu dans l’hebdomadaire financier Investir  : quelle mémoire le vin peut-il garder des copeaux ? Ainsi donc, le marché allant, « Tonnelleries François Frères a pris une participation de 50% dans la société américaine Stavin, le leader mondial de la fabrication de produits de boisage des vins ». Au cas où un doute se ferait jour, le journaliste détaille : « le boisage est le phénomène par lequel le vin stocké dans des barriques prend le goût du vin. C’est également le procédé artificiel qui consiste à placer des morceaux de bois de chêne dans des cuves de vin pour obtenir ce goût boisé ». Le lichen parlera-t-il encore ?

L'art de vendre

Un jour passe et efface l’autre, laissant voir que le monde est vaste. Le Monde, a priori pas insensible aux sirènes du marketing, nous appâte : « Quel amateur de vin n'a pas souhaité être un jour vigneron ? Beaucoup l'ont rêvé, Stephen Bolger l'a fait, d'abord dans la Napa Valley en Californie, et depuis peu dans le Bordelais ». Concrètement, Crushpad, le nom de la société créé par ce faiseur de rêve, propose : « le client commande au minimum une barrique de vin - entre 6 750 et 9 000 euros hors taxe - et suit toutes les étapes de son élaboration, du choix des cépages et des parcelles à l'étiquette. L'acheteur est alors propriétaire de sa propre microcuvée de luxe ». Précisons que la prestation existe déjà en France. L’article, dans sa forme, nous rappelle que vendre est un art et fait écho à la mésaventure que nous conte Hervé Lalau dans Vitisphere montre que d’autres ont, en ce domaine, des progrès à faire. Je vous en livre un large extrai et vous laisse en rire ou pleurer : « Nous sommes au bord de la nationale, dans une vague zone artisanale de style giscardo-mitterrandien. Pas une vigne à l’horizon, mais sur le parking, face à l’entrée du «caveau», une caravane de friterie. C’est sans doute pour bien marquer qu’on a affaire à des vins de gastronomie. Poussons la porte: nous avons été annoncés à l’avance par le bureau de tourisme local (la visite est arrangée depuis un mois) ; malheureusement, le responsable n’est pas encore là. Le temps qu’il arrive, nous méditons sur la relativité du temps dans l’espace occitan. Le voici. Il n’a rien préparé. Il nous ouvre les bouteilles, un peu au hasard, genre « qu’est-ce qui ferait plaisir à ces Messieurs-Dames? ». Evidemment, les blancs sont chauds. Les rouges mériteraient d’être aérés. Plus grave, le «caveau» (un bâtiment préfabriqué, sans cave) s’ouvre sur un entrepôt et des toilettes d’où nous arrivent des effluves de javel et de chlore (au mieux) ».

L'Europe et le rosé

Dans quelle mesure, la querelle autour du rosé ne révèle-t-elle pas le malentendu de notre relation à l’Europe ? En campagne, le député européen socialiste Vincent Peillon démontre dans son blog que Bruxelles ne fait que traduire dans les faits des propositions émises par le gouvernement français lui-même, sinon à la lettre du moins dans l’esprit. Il écrit : « Comme en attestent les extraits suivants, c'est de leur propre initiative, et non sous la pression de la Commission européenne, que M. Barnier et M. Sarkozy ont initié un processus de libéralisation des pratiques œnologiques. Ils prônaient en effet, il y a tout juste un an, de s'aligner sur les pratiques autorisées par l'Office International de la Vigne et du Vin (OIV), lequel permet le coupage de vin rosé ». Vincent Peillon, mieux que les vignerons, a lu avec attention le plan quiquennal de modernisation de la viticulture française. Aïe !

Des mots universels

Y a-t-il des mots universels pour dire le vin ? DansLe Figaro, le comédien Jean Piat dit : « Le plaisir du vin ressemble à un baiser ». Je ne sais pas si ces mots parleraient aux Chinois. L’émotion laissée par un baiser n’est-elle pas universelle ? Invitée du magazine Decanter (j’aimerais parfois qu’à l’instar de Decanter, la RVF décolle du nombrilisme), Jeannie Cho Lee, meilleure sommelière asiatique, nous avertit : « Les consommateurs asiatiques se débattent pour comprendre les mots utilisés par les occidentaux pour parler du vin. La langue occidentale du vin est souvent intraduisible en asiatique et ne signifie dès lors pas grand chose. Les experts et critiques du vin doivent trouver une nouvelle manière de communiquer ». Il ne faut pas prendre à la légère ce que dit cette jeune sommelière, ambassadrice de la culture du vin. Comme la langue maternelle, le vin se transmet aussi avec des mots.

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