menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / Vin et Cancer : levée de bouclier contre les prohibitionnistes
Vin et Cancer : levée de bouclier contre les prohibitionnistes
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Vin et Cancer : levée de bouclier contre les prohibitionnistes

Par Vitisphere Le 20 février 2009
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Vin et Cancer : levée de bouclier contre les prohibitionnistes
E

n affirmant qu'une consommation même modérée de vin augmentait les risques de certains cancers, l'In ca (Institut national du Cancer) a mis le feu aux poudres de la filière viticole française. La contre-attaque se prépare avec l'appui d'une partie de la communauté scientifique, très critique vis-à-vis de cette étude sortie à point nommé pour le prochain débat parlementaire sur la lute contre les excès d'alcool chez les jeunes.

La filière fait front commun contre "le lobby prohibitionniste qui dégaine et se démasque"

L’information publiée ce mercredi 19 février dans toute la presse généraliste a fait l’effet d’une bombe. « La consommation même modérée de vin augmente les risques de certains cancers », affirment les experts de l’Institut national du Cancer (INCA), sur la base d’une étude datant de novembre 2007. Dans une brochure adressée aux médecins, ces mêmes experts déconseillent donc « toute consommation d’alcool ». «C’est une salve effrayante, un coup médiatique diligenté par des marginaux de l’extrême. C’est le lobby prohibitionniste qui dégaine et se démasque », s’insurge Marie-Christine Tarby, présidente de Vin et Société. « Cette fois, ils sont allés trop loin. C’est inadmissible, on ne va pas se laisser faire», renchérit Jean-Charles Tastavy, le secrétaire général. « Il faut que cesse cet acharnement contre le vin », martèle en chœur l’AGPV, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs dans un communiqué commun. Ulcérés par le silence et l’inertie des pouvoirs publics, les représentants de la profession viticole ont quitté le Conseil Vins de Viniflhor, l’instance nationale dans laquelle ils siégeaient le jour de la publication de l’étude. Une fois n’est pas coutume, face à cette nouvelle attaque contre le vin, l’ensemble de la filière fait front commun et se prépare à réagir.

Professeur Henri Joyeux : « L'INCa se discrédite en publiant de tels résultats »

Elle peut compter sur le soutien d’une partie de la communauté médicale, qui conteste les résultats de cette étude. « Je suis en désaccord total avec les conclusions de cette étude sur le vin», s’enflamme le Pr Henri Joyeux, chirurgien et cancérologue de la Faculté de Médecine de Montpellier et Spécialiste des relations entre Nutrition et Cancer qu'il étudie depuis plus de 30 ans. « La publication de l'Inca se base sur une méta-analyse réunissant 7000 enquêtes qualifiées de scientifiques. Quand on connaît la manière dont sont menées ces études auxquelles on fait dire ce que l'on veut on ne peut que douter da la valeur de cette dernière publication. Le plus grave, c’est que les scientifiques le savent très bien. L’Inca se discrédite en publiant de tels résultats. » Selon le Professeur Joyeux, « l’étude confond les consommateurs réguliers d'alcool forts (whisky, vodka, gin) qui augmentent incontestablement leurs risques de cancer de la bouche et de l'œsophage, surtout s'ils sont accompagnés du tabagisme à un paquet par jour et les consommateurs réguliers de vin, à raison d'un ballon de vin entre la poire et le fromage qui au contraire ont des risques réduits, tant de cancer que de maladies cardio-vasculaires. Confondre whisky, vin ou bière est une erreur scientifique grave. En plus des effets protecteurs du cancer, un ballon de bon vin au milieu du repas a trois effets positifs pour la santé : - il facilite la digestion - il prévient les infections urinaires - il prévient la constipation en permettant la contraction intestinale pour faciliter l'évacuation des déchets ». Le professeur Bernard Debré, chef du service urologie à l’Hôpital Cochin partage le même point de vue et dénonce dans une interview à Midi Libre « cette étude sans queue ni tête, sans réel fondement scientifique. C’est scandaleux de publier des choses pareilles. Tout cela inquiète l’opinion publique et me choque profondément. On incite les gens à ne pas boire, à se méfier de la viande rouge et de la charcuterie, à faire attention au fromage… Mais où va-t-on ? Dans quel pays vit-on ? Bientôt il faudra mettre un scaphandre ». Des résultats qui vont à l’encontre des recommandations nationales et internationales Vin et Société souligne de son côté que « les préconisations de l’INCA vont à l’encontre des recommandations nationales (PNNS) et internationales (WRCF, OMS). Dans tous les rapports, les effets néfastes de l’alcool sont avérés pour une consommation excessive et déraisonnée. Mais l’effet protecteur de l’alcool sur les maladies cardiovasculaires est également pris en compte et au final, c’est un message de plutôt que d’interdiction et d’abstinence qui est prôné, notamment auprès des jeunes ». Enfin Vin et Société pointe le fait que malgré la baisse de la consommation du vin en France, qui a été divisée par deux en 50 ans, le nombre de cancers a doublé. . « S’il y a incidence, elle est certainement très faible et bien d’autres facteurs méritent l’attention et les recommandations de la Santé ». Cette suspicion sur la valeur scientifique de cette étude est renforcée par les interrogations de la Cour des Comptes qui dans son rapport 2009, affirme que des manquements à la déontologie ont eu lieu, stigmatisant l’exercice de « pressions inacceptables de membres du conseil d’administration en faveur d’intérêts particuliers… poussant à s’interroger sur la composition du conseil d’administration »…

Une curieuse coïncidence

Enfin on peut également s’interroger sur la curieuse coïncidence qui fait ressurgir ce rapport qui date déjà de plus d’un an, au moment même où les parlementaires doivent à la veille du débattre du projet de loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires, qui, en vue de lutter contre les consommations excessives des jeunes et le phénomène des open-bars, proposent des mesures susceptibles de remettre en cause toutesdégustations.de vin. La filière viticole semble cette fois déterminée à se défendre face à ce qu’ils considèrent comme une stigmatisation du vin. Dès la semaine prochaine, des actions de contre-information devraient être menées dans les médias. « Il faut marginaliser les auteurs de ces messages alarmants sur le vin, qui ne sont pas représentatifs de l’ensemble des représentants du Ministère de la Santé », soutient Marie-Christine Tarby. De son côté Jean-Charles Tastavy, par ailleurs président des Vignerons Indépendants de l’Hérault, avec déjà l’appui d’une partie de la profession, étudie la faisabilité d’une action en justice contre les méthodes et arguments utilisés dans cette affaire.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé