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Revue de presse n°20 : Si le vin est gratuit, même le juge le boit. (Proverbe afghan)

Par Vitisphere Le 30 janvier 2009
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Revue de presse n°20 : Si le vin est gratuit, même le juge le boit. (Proverbe afghan)
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e revient, découvrant l'actualité de cette semaine, la parabole de la paille et de la poutre. Ainsi, le procès des vignerons du Beaujolais, accusés d'avoir frauduleusement chaptalisé leurs vins en 2004 fait-il écho de l'autre côté des mers et des océans, tandis que les media français se penchent eux sur la pertinence du système des jurys de dégustation, érigé en loi par les Américains depuis la dégustation de Paris en 1976. En parallèle, il y a aussi ce qui fait tendance dans le vin : le bio et la montée de nouveaux pays consommateurs, cette semaine, le Canada. Et à la marge, l'intemporel et le symbolique comme un rappel de ce qui fait du vin un produit mystérieux. Une belle semaine. Catherine BERNARD.

Le Beaujolais sur la sellette

Que faut-il retenir du procès ouvert cette semaine, mettant en cause 53 vignerons du Beaujolais, accusés d'avoir ajouté frauduleusement du sucre dans leurs vins en 2004, millésime gâché par la météo ? Le Journal du vin s'en tient aux faits, mais en leur donnant une dimension dramatique : « Salle comble au procès d'un marché noir du sucre ajouté dans le Beaujolais ». Factuelle, Sophie Kevany écrit dans Decanter : « Il est entendu que les producteurs disent avoir agi en tablant sur une extension de la chaptalisation cette année là ». Le site du quotidien australien Herald Sun colle lui aussi aux faits : « Des vignerons du Beaujolais poursuivis pour avoir chaptalisé ». Mais le fait même de mentionner cette information dans un journal grand public est symptomatique de l'attention des Australiens à ce qui se passe dans le monde du vin français, illustration peut-être de la tension de la compétition. Comme toujours, le fin mot de l'histoire est donné par nos amis anglais. « Ce procès est le dernier avatar de la chute d'image d'une région, déjà touchée par un autre scandale il y a trois ans portant sur des assemblages frauduleux », écrit Henry Samuel le correspondant du Daily Telegraph à Paris. Il faut aussi lire le dépit de la revue belge In vino veritas logée dans le titre de l'article, « procès des sucreurs du Beaujolais : la clémence du parquet ». Quelques mots suffisent parfois à faire tomber les masques : « Comme prévu, les réquisitions du Parquet de Villefranche-sur-Saône à l'encontre des vignerons chaptaliseurs du Beaujolais ont été très modérées: de 700 à 5.000 euros d'amende. Pas trop cher du kilo de sucre, finalement. Malgré cette clémence, leur avocat a tout de même estimé 'hyper-rigide' l'interprétation de la législation sur la chaptalisation par le ministère public. Il est vrai que leur interprofession, elle, estimait qu'il n'y avait pas eu fraude! ». A bon entendeur, salut, donc ! Du procès de vignerons au procès d'une appellation, il y a un pas. Par un de ces concours du hasard, deux blogueurs prolixes se penchent sur les limites du fonctionnement de l'appellation. Ainsi, dans le vin de mes amis, sous le titre, « février sera chaud », Laurent Bazin promet : « La colère gronde aussi du coté de mes amis vignerons, lassés d'être soumis à ce qu'ils appellent 'l'arbitraire des commissions d'agrément' et le couperet la 'typicité' ». Le journaliste d'i-télé, nomme, à la tête de cette fronde, « Marcel Lapierre, le vénérable de Morgon, l'un des premiers à avoir renoncé (entre autres) à ces levures qui donne le goût de la plupart des vins 'industriels' du Beaujolais ». Voilà ce que dit Marcel Lapierre : « 'On ne demande pas le droit de faire n'importe quoi (...) Simplement le droit d'exister dans l'Appellation. Avec nos différences. Hors des standards et des formats. Nous refuser l'Appellation parce qu'on ne ressemble aux 'goûts standards', c'est condamner les plus fragiles. Et nous condamner tous à terme ». Dans l'une de ses chroniques quotidiennes, Jacques Berthomeau répond : « Qui, en définitive, dans les lieux de pouvoir, face à ce brillant combat, troublé, ébranlé dans ses convictions, va se tourner vers ses pairs pour leur dire : « ils ont raison ! » Personne ! Bien au contraire, les gardiens du troupeau, habiles, vont se servir de ces combats paillettes pour emporter la conviction de leurs mandants. « C'est gens-là, ne sont pas des nôtres, diront-ils. Nous seuls vous défendons contre ces petits marquis qui veulent nous faire revenir au temps de nos grands-pères? ». Voilà, l'exclusion de l'appellation de vignerons « propres », le procès des « sucreurs », la clémence des juges désignent autant les dérives que les limites, sinon, la fin d'un système.

Les limites des jurys de dégustation

Vitisphère reprend cette semaine une information troublante, diffusée en catimini aux Etats-Unis. Je résume : les juges de la California State Fair Commercial Wine Competition (notre concours général agricole) sont inaptes à juger les vins. Le site français nous raconte donc comment un certain Robert Hodgson, enseignant-chercheur à la retraite et propriétaire d'une winery, a soumis les jurés de ce concours à une série de tests, pour arriver à ce résultat : « A peine la moitié ont présenté des résultats d'une 'cohérence acceptable'. Si l'on descend aux résultats individuels, seuls 10 % des juges ont attribué trois fois les mêmes notes au même vin. Le summum a été atteint par une bouteille dont les juges ont refusé de qualifier les deux premiers échantillon avant de qualifier le troisième qui a reçu la double médaille d'Or lors de la dégustation finale du concours ». Les détails sont à lire sur le site ?confidentiel- de The American Association of Wine Economists (AAWE) et sur le site ?toujours confidentiel- Wine and Vines. Sur ce site, Peter Mitham, citant Hodgson, nuance : « Ces résultats ne disent pas que les juges sont de mauvais juges. Ils disent que la tâche est difficile. Déguster 30 vins quatre fois dans la journée passent les bornes du possible ». Effet de la poutre et de la paille ? Ni Decanter, ni Wine Spectator n'ont repris ce test. Mais il n'est pas anodin qu'au même moment, le critique canadien Jacques Benoît de la Presse s'interroge : faut-il noter les vins ? Il poursuit : « Un débat est en cours parmi les membres de la presse vinicole québécoise sur la pertinence de la notation des vins (...)Débat inutile? Non pas, car, comme le veut le dicton, «la lumière naît du choc des idées... »

Le bio et le Canada, c'est tendance

Au risque de lasser, car c'est lassant à la fin la répétition, le bio est tendance. Il s'impose à nouveau cette semaine à la lecture des sites et des journaux. Tandis que se déroulait cette semaine à Montpellier Millésime Bio, le salon des vins bios, le site du quotidien gratuit Metro nous emmène dans une cave coopérative du Gard convertie au bio. « Tout a commencé en 1994, lorsque Perrier a souhaité imposer aux agriculteurs situés autour de sa source de Vergèze un cahier de charges bio afin de préserver la qualité des eaux », nous raconte Metro. Vitisphère accorde une longue interview à Brice Faravel, chef de projet au Service Vins et Spiritueux d'Ubifrance : « Il y a une tendance forte qui sort le bio de sa confidentialité : une vraie préoccupation pour l'environnement et la santé anime les producteurs et les consommateurs. Les chiffres de Millésime Bio sont éloquents : il y avait 285 exposants en 2008, il y en a 360 cette année ; on attend les chiffres de la fréquentation », constate ce dernier. Le quotidien régional La Dépêche consacre lui un reportage aux vignerons bio de l'Ariège. « Ce n'est pas une lubie ni un effet de mode, c'est une façon de travailler, et cela certains consommateurs s'en rendent compte ». Et enfin, dans son blog, Olivier Lebaron souligne aussi l'explosion du bio. Tendance, aussi le Canada, selon M.Beynat, directeur général de Vinexpo, à Montréal cette semaine pour commenter et encourager la croissance de la consommation de vin dans ce pays. La Presse canadienne, tente une explication à cette croissance prometteuse : ' Le système des monopoles a des avantages et des inconvénients, a estimé M. Beynat. L'un des avantages, c'est l'extraordinaire capacité des monopoles canadiens dans le 'merchandising' des produits. La SAQ est un exemple.' Dans Méchant Raisin, Mathieu Turbide reprend une autre analyse, celle de la sommelière et chroniqueuse Véronique Rivest : « Une telle croissance de la consommation du vin au Canada est certainement liée à toutes les études qui ont démontré au cours des dernières années les bienfaits du vin pour la santé, notamment pour les maladies cardiaques et la prévention de certains cancers. Il ne se passe pas une semaine sans qu'on me parle de ces études sur le vin et la santé. Ça a certainement dû jouer un rôle».

La symbolique du vin

« Patmos. Une île du Dodécannèse réputée pour sa grande beauté et son rayonnement religieux: selon la tradition, saint Jean y aurait écrit l'Apocalypse. Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins visitent la grotte où il aurait reçu son inspiration. Un monastère qui porte son nom domine l'île, située à dix heures de bateau du Pirée. » Ce décor planté, Patricia Briel nous raconte dans le quotidien suisse Le Temps, la renaissance d'un vignoble abandonné « à partir des années 60 au profit d'activités plus lucratives ». Inscrit dans l'intemporalité du symbolique, le projet se heurte néanmoins au réel : « La population manifeste une certaine réticence concernant la location du terrain ».

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