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L'oxygène et le vin côté bouchage : Interview du Docteur Stephane Vidal, directeur de la recherche œnologique de Nomacorc
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L'oxygène et le vin côté bouchage : Interview du Docteur Stephane Vidal, directeur de la recherche œnologique de Nomacorc

Par Vitisphere Le 22 mai 2008
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L'oxygène et le vin côté bouchage : Interview du Docteur Stephane Vidal, directeur de la recherche œnologique de Nomacorc
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omacorc est un acteur du bouchage qui s'engage sur une thématique vaste, celle de l'oxygène et du vin. On connaît le débat autour du rôle de l'oxygène dans la vinification, du pressurage à la mise en bouteille ; Nomacorc s'intéresse à ce qui se passe ensuite et sur le rôle de l'oxygène sur le vin, dans la bouteille bouchée.

Vous étendez votre gamme grâce à des bouchons qui permettent plus ou moins d'échanges avec l'oxygène extérieur. Comment le thème de l'oxygène a-t-il pris cette importance dans votre développement ?

Stéphane Vidal, Directeur de la Recherche Oenologique de Normacorc 

Le bouchage synthétique élimine le risque de goût de bouchon ; les défauts qui restent sont liés à l’apport d’oxygène au vin embouteillé : trop faible, le vin présente des arômes de réduction ; trop important, le vin est oxydé. Pour Normacorc, la gestion de l’oxygène semblait le chantier le plus prometteur depuis longtemps pour améliorer la qualité du vin en bouteille. Le concours Wein Challenge 2006 a confirmé ce ressenti. Lors de ce concours, plus de 13.000 bouteilles ont été dégustées à l'aveugle. Plus de 7% d'entre elles étaient défectueuses. Ce niveau de qualité n’est pas acceptable, d’autant qu’elle ne vient pas essentiellement du produit mais de son packaging. Car sur ces 7% près de la moitié des défauts étaient à mettre sur le compte des bouchons défectueux : 28% présentaient des "goûts de bouchon", près d'un tiers, des notes de réduction et 24%, des notes d'oxydation. Cela signifie que pour plus de 50% de toutes les bouteilles de vin défectueuses, la gestion de l'oxygène était à l'origine du problème.

Comment expliquez-vous le fonctionnement de vos bouchons à ceux qui croient toujours qu'il n'existe plus d'échanges avec l'extérieur quand la bouteille est bouchée ?

Lorsque l’on considère l’influence de l’oxygène sur le vin en bouteille, il faut considérer à la fois l’oxygène dissous dans le vin et l’oxygène contenu dans l’espace de tête (dans le goulot). Les bouteilles de nos jours sont bouchées sous vide, l’air retenu dans la bouteille contient 5 à 10 % d’oxygène contre 20 % environ dans l’air ambiant. Cette différence favorise les échanges entre l’air contenu dans le goulot et l’air extérieur. Ces échanges existent et sont, selon les vins, trop importants ou insuffisants. Nous avons choisi d’agir sur ces variables de la conservation du vin pour garantir à nos clients une qualité de bouchage optimale.

Quelle a été votre méthode de travail pour arriver à cette nouvelle gamme de bouchons ?

Notre méthode d’investigation de la gestion de l’oxygène se compose de trois étapes : Mesurer, Comprendre, Contrôler. Côté recherche fondamentale, les travaux sur les échanges d’oxygène et le développement optimal du vin font l’objet d’un travail de long terme avec les centres de recherche de l’INRA, celui de Geisenheim, en Allemagne, l’Australian Wine Research Institute et l’Université de Californie. Nous avons ainsi pu évaluer la sensibilité à l’oxygène des différentes familles d’arômes du vin . Cela nous permet de mettre au point des bouchons qui permettent un échange d’oxygène optimal eu égard au profil aromatique du vin considéré. Un vin de Syrah, propice à la réduction, aura besoin d’un bouchon autorisant un OTR plus élevé que le Sauvignon blanc, sensible à l’oxydation. L’impact de l’oxygène sur le vin, cela concerne les arômes, mais aussi la couleur et la texture. Ce sont autant de champs d’investigation pour continuer à faire correspondre au mieux le bouchon au mode de vinification, au type de production et aux attentes du consommateur-cible d’un vin donné.

Comment calcule-t-on les échanges d'oxygènes qui interviennent entre le contenu de la bouteille et l'air ambiant ?

Le taux de transfert d’oxygène (Oxygen Transfer Rate – OTR) est fonction de la perméabilité à l’oxygène du matériau utilisé pour la fabrication du bouchon (P), de la surface d’échange entre l’intérieur et l’extérieur de la bouteille (S), de la longueur du bouchon (L) et de la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur de la bouteille (D), soit : OTR = [(P x S) : L] x D Nous avons développé une gamme de bouchons des plus courts aux plus longs, plus ou moins denses ainsi la différenciation des bouchons au sein de la gamme de Nomacorc se fait grâce à deux variables de la formule de l’OTR : L et P. Nous avons ainsi des bouchons qui correspondent aux segments marketing des vins eux-mêmes : basic, popular premium, premium et icon. Pour nos bouchons haut de gamme, il n’est plus question de bouchons synthétiques pour vins à boire dans les 2 à 3 ans. Nous parlons de bouchons synthétiques capables d’assurer un bouchage optimal à des vins de qualité pendant 6 à 7 ans.

De quelle façon votre nouvelle gamme vous fera-t-elle gagner des parts de marché ?

Chaque année, deux milliards de cols sont bouchés par Nomacorc, c’est à dire 15 % des bouteilles produites dans le monde (30 % aux Etats-Unis, mais ils ont commencé plus tôt à boucher en synthétique ; en Europe on observe un réel phénomène de rattrapage). Nous sommes le 2ème plus grand producteur de bouchons au monde (le premier fait du liège), le premier producteur de bouchage alternatif et nous bouchons plus que la somme de tous les fabricants de capsules à vis. Nous voulons monter plus haut et le faire du côté du haut de gamme. C’est notre progression logique : les producteurs qui adoptent le bouchage synthétique commencent par le faire pour leur entrée de gamme, pour leurs blancs et leurs rosés et, faisant connaissance avec nos produits, ils apprennent à nous faire confiance et montent en gamme. Dans cette logique de développement, notre avance technologique est notre meilleur argument. Par rapport à nos concurrents, la gestion de l’oxygène est un avantage compétitif considérable : par rapport aux bouchons de liège, les nôtres n’induisent pas de goût de bouchon ; par rapport aux capsules à vis, nous ne bloquons pas totalement l’oxygène ; par rapport aux autres bouchons synthétiques, nous avons l’avantage de la technologie de co-extrusion : le bouchon est hermétiquement scellé pour la partie du cylindre en contact avec les parois du goulot ; en revanche, à chaque extrémité, le bouchon est perméable à l’air. Le mode de fabrication, en longs tubes ensuite débités en bouchons garantit une qualité homogène de bouchon à bouchon, contrairement aux bouchons moulés à l’unité, où on observe des variations d’un bouchon à l’autre.

 

 

 

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