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Maladies du bois de la vigne : c’est toujours l’impasse !
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Maladies du bois de la vigne : c’est toujours l’impasse !

Par Vitisphere Le 25 janvier 2008
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Maladies du bois de la vigne : c’est toujours l’impasse !
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es maladies du bois sont-elles en passe de devenir le cauchemar de la viticulture ? Comme il fallait s'y attendre, depuis l'interdiction en 2001 de l'arsenite de sodium, les symptômes d'Esca et BDA sont en recrudescence, revêtant parfois des caractères extrêmes sur certaines parcelles. Face à la progression de ces maladies, la profession est démunie. Les importantes zones d'ombre qui demeurent sur le développement et la transmission de ces maladies limitent la mise en œuvre de solutions de lutte efficaces. Lors du denier colloque Euroviti qui s'est tenu à l'occasion du Sival à Angers, Jean-François Chollet du CNRS de Poitiers, a cependant laissé entrevoir une lueur d'espoir avec ses travaux sur de nouvelles stratégies de traitements chimiques. Mais faute de crédits, les recherches sont en stand by depuis un an. Et le contexte récent du Grenelle de l'environnement ne risque pas d'arranger la situation. L'autre piste qui permettrait de trouver une solution à plus court terme ? la transgénèse ? déjà très controversée, paraît encore plus compromise suite à la récente décision du gouvernement à l'égard des OGM. Il est à craindre que la prophylaxie au vignoble reste encore pour un moment la seule arme des viticulteurs contre ce fléau.

Résumé des principales interventions du colloque Euroviti 2008.(Angers)

Les résultats de l'observatoire national des maladies de la vigne

Evolution des maladies du bois : Esca-bda en forte progression, eutypiose stable

Mis en place depuis 2002, l’Observatoire national des maladies du bois suit chaque année l’évolution de ces maladies sur 700 parcelles dans toutes les régions viticoles françaises. Sur 2007, ces observations montrent une stabilisation de l’eutypiose mais une forte progression de l’esca et du bda. La fréquence des parcelles touchées par l’eutypiose est de 42% en 2007 contre 51% en 2006 et 60% en 2005. Pour l’esca-bda, la maladie est beaucoup plus présente avec un pourcentage de parcelles touchées de 75% en 2007 (81 et 80% respectivement en 2005 et 2006) L’incidence de la maladie mesurée par le pourcentage de ceps touchés dans la parcelle montre une quasi-stabilisation de l’eutypiose et une forte progression de l’esca-bda. Cette pression accrue de l’esca-bda apparaît également à travers l’évolution des symptômes sévères qui sont passés de 1,3 % dans les années 2005 et 2006 à 2,56 % en 2007. Ces résultats sont évidemment très variables d’une région à l’autre. Ils varient également en fonction de deux autres paramètres : le cépage et l’âge de la vigne. L’apparition des symptômes d’esca-bda est en progression constante sur les vignes jeunes (0 à 16/18 ans). Au-delà de cet âge, le taux d’expression des symptômes décroît. Deux hypothèses sont à valider pour expliquer cette variabilité : la modification de certaines pratiques il y a une vingtaine d’années ou la sensibilité plus importante des vignes jeunes.

[Présentation de Jacques Grosman DRAF-SRPV Rhône-Alpes]

De nouvelles stratégies de traitements chimiques

Le CNRS de Poitiers a travaillé à la mise au point de fongicides systémiques ambivalents, c’est-à-dire capables après application foliaire de migrer dans les feuilles puis de passer dans le bois. Ce type de molécule pourrait ainsi migrer au contact des parasites à éradiquer, ce qui n’est pas possible avec les produits actuellement sur le marché. L’équipe de chercheurs de Poitiers a travaillé à partir d’une molécule de fongicide – le fenpiclonil, – dont elle a modifié la structure pour lui conférer cette capacité à pénétrer dans la plante. Les tests ont montré que l’une des nouvelles molécules ainsi obtenues avait une efficacité fongicide comparable à la molécule commerciale de départ et que cette molécule entraînait en boîte de Pétri la nécrose du mycellium le plus ancien. Le produit a ensuite été testé en pulvérisation foliaire sur les feuilles matures de boutures cultivées en milieu hydroponique. Il n’a eu aucun effet phytotoxique sur la croissance et le développement de la bouture. Les essais ont montré que ce composé avait bien une activité systémique, puisqu’il a été retrouvé dans toutes les parties de la plante à des concentrations suffisantes pour exercer un effet fongistatique. En parallèle, l’équipe de Poitiers s’est intéressée à la stimulation des défenses naturelles des plantes en testant l’effet de l’acide salicylique (AS), molécule que l’on retrouve régulièrement au sein d’un végétal soumis à une agression. Les essais ont montré que l’AS appliqué sur le système foliaire était fortement concentré dans la sève élaborée (au niveau des feuilles) avant de passer en petite quantité dans la sève brute (au niveau du bois). Ces recherches restent encore très fondamentales, mais les premiers résultats permettent d’envisager une stratégie de lutte qui associerait un fongicide ambimobile (avec une activité fongicide classique), à des dérivés de l’AS pour la stimulation des défenses naturelles de la plante. Les travaux sont cependant suspendus faute de financement pour poursuivre les investigations.

[Communication de Jean-François Chollet du CNRS de Poitiers]

Le matériel végétal n'est pas indemne

Les champignons pionniers de l’esca (Phaeomoniella chlamydospora, Phaeoacremonium aleophilum), les champignons associés au BDA (Botryosphaeria obtusa, Neofusicoccum parvum) et l’agent responsable de l’excoriose (Phomopsis viticola) sont trouvés dans les bois de greffons et de porte-greffe, et dans les plants à la sortie de la pépinière. Cette présence n’est pas une surprise puisqu’on voit mal comment les vigne-mères pourraient être épargnées par la dissémination des spores de ces champignons présents dans le vignoble. Le niveau de contamination est très variable selon l’origine des plants et leur process de fabrication (de 1 à 20°%). En revanche, aucune corrélation n’a été mise en évidence entre la présence de champignons en sortie de pépinière et l’extériorisation des symptômes au vignoble. La localisation de ces champignons permet d’avoir une idée sur leurs voies de pénétration dans le plant. D’une manière générale, ils pénètrent par les plaies occasionnées par le débitage, l’ébourgeonnage ou encore le greffage. Les champignons associés au BDA, P. viticola et P.aleophilum sont présents préférentiellement dans la partie haute du plant (greffon, soudure, haut du porte-greffe) alors que P. chlamydospora est surtout rencontré dans les zones situées à leur base (talon, plaie d’éborgnage, bas du porte-greffe). L’utilisation d’outils moléculaires montre leur présence également à la surface du matériel végétal (greffons, porte-greffe). Les étapes pour lesquelles sont observées les contaminations sont la stratification et l’élevage au champ. Parmi les différents traitements testés (cryptonol, eau de Javel, Trichoderma atroviride, TEC), seul le traitement à l’eau chaude utilisé dans les conditions de la Flavescence dorée (45 mn à 50°C) sur les plants à la sortie de la pépinière est efficace à l’égard des agents responsables de l’excoriose et du Pied noir. Ce traitement agit aussi sur certains champignons associés à l’esca et au BDA, mais il ne présente aucune efficacité sur le P. aleophilum et N.parvum. Ces études montrent également que Eutypa lata, responsable de l’eutypiose, et Fomitiporia mediterranea, responsable de la pourriture blanche (amadou), ne sont trouvés ni dans le matériel végétal, ni dans les plants à la sortie Les futures études porteront sur la recherche d’autres modes de désinfection qui seront conjuguées au traitement à l’eau chaude pour avoir une efficacité sur les deux champignons qui restent insensibles à un tel traitement.

[Communication de Philippe Larignon, Institut Français de la Vigne et du Vin ENTAV/ITV France Rodilhan]

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