e deuxième Forum de l'Oenotourisme s'est tenu à Montpellier ce lundi 8 octobre. Organisé par Claude Journo, il comptait parmi ses orateurs le co-fondateur du groupe Accor, Monsieur Paul Dubrule, qui est aussi l'auteur du rapport sur l'oenotourisme remis aux Ministres de l'Agriculture et du Tourisme en avril dernier.
Les orateurs se sont entendus sur le constat de départ : la France est parfaitement à même de rattraper l’avance considérable qu’ont pris sur elle ses voisins espagnols et italiens en matière d’oenotourisme. La richesse de ses terroirs et de ses paysages en est la garantie, alors même que l’oentourisme est un argument essentiel de protection du patrimoine viticole, contre les arrachages préconisés par l’Union Européenne. Les deux causes se défendent l’une l’autre. La preuve du potentiel français en matière d’oenotourisme n’est plus à faire, aussi les participants ont-ils préféré recenser les obstacles à lever. Le plus évident handicap de la France reste le trop grands nombre d’acteurs impliqués dans une foison d’initiatives publiques et privées qui traduisent cependant un engouement réel pour le sujet. A l’arrivée, le manque de concertation et d’identification des acteurs responsables ne permet pas de faire le meilleur usage de toute cette énergie. Même unisson des intervenants pour dénoncer l’empilement des niveaux de prise de décision et la difficulté de dépasser ces cadres géogrpahiques et politiques (région et département) pas toujours adaptés à la promotion de terroirs qui ne connaissent pas les mêmes frontières.
Propositions concrètes et pistes de développementAprès la critique unanime, le débat est né sur la formulation de propositions concrètes. L’initiative italienne Città del Vino a été citée comme l’exemple à suivre, puisqu’elle est parvenue à obtenir une loi de l’Etat italien qui lui a permis de mettre en place des routes des vins à travers le pays sans se heurter à l’opposition des autorités régionales, en recueillant au contraire leur soutien. Pour dépasser les difficultés à obtenir un environnement législatif aussi favorable en France, la piste européenne est évoquée mais ne satisfait pas tous les acteurs ; les uns en appellent à une meilleure coordination de l’initiative privée, les autres à une intervention de l’Etat législateur et pourvoyeur de ressources. Le Président Dubrule a ouvert des pistes pour l’avenir en traçant les premières lignes du deuxième tome de son rapport, axé sur des mesures concrètes pour passer de la réflexion à l’action sur deux thématiques essentielles développées dans le son premier opus : - la mise en réseau de l’oenotourisme avec les autres formes de tourisme, afin d’attirer un public plus vaste que celui des seuls passionnés de vins ; - la formation des différents acteurs de l’oenotourisme pour favoriser l’éclosion d’une culture commune dont les standards seront la compétence en matière de dégustation, la mise en valeur des produits du terroir et le sens du service client. La création d’un salon international de l’oentourisme est également à l’ordre du jour. Enfin, la protection des paysages viticoles s’est imposée comme une priorité ; la création de zones protégées, sur le modèle des parcs nationaux américains ou du programme Biodiversity and Wine Initiative dans la province du Cap (cf. notre article du 5 octobre 2007), en Afrique du Sud, apparaît comme un cadre adapté à une meilleure articulation des logiques économiques de filière et des logiques territoriales de pays.