'équipe locale d'Oeneo organise un dîner-dégustation pour accueillir les globetrotters du Vin des Globes avec 30 vignerons de la vallée de Colchagua... Le Carménère, longtemps confondu avec le Merlot, est le cépage emblématique du Chili. La constance du rapport qualité/prix des vins chiliens a permis de fidéliser les consommateurs, mais les producteurs se plaignent de souffrir d'un déficit d'image... Les équipes des différentes « routes du vin » nous ouvrent les portes des bodegas de leur région, facilitant ainsi la collecte de bouteilles.
Voici le recit des aventures Chilienne du Vin des Globes...
La découverte de l'Amérique du Sud continuera par l'Argentine. Hasta Luego !
Le Vin des Globes est au Chili. Des conditions de production idéales. Une viticulture tournée vers l'exportation. Pour combler un manque d'image, le Chili se cherche un héros, serait-ce le Carmenere ? Dans les vallées chiliennes, on rencontre beaucoup de vignes et souvent des français...
Nous sommes accueillis à Santiago par l'équipe locale d'Oeneo, notre premier sponsor, fournisseur de matières sèches et créateur du bouchon Diam. Jordi Tomas, directeur Amérique du Sud, nous dresse le panorama du monde du vin chilien.
Des conditions idéales pour la vigneLe pays est entouré de barrières naturelles : la Cordillère des Andes à l'Est, l'Océan Pacifique à l'Ouest, le désert de l'Atacama au Nord et les glaciers de Patagonie au Sud. Certains affirment que ces frontières ont protégé la viticulture chilienne des ravages du phylloxéra ; les vignes y sont plantées « franc de pied ». Avec une moyenne de 300 jours de beau temps par an et une grande amplitude thermique jour / nuit, les viticulteurs bénéficient d'un climat idéal pour atteindre une maturité parfaite du raisin. Grâce à un prix du foncier très abordable et une main-d'œuvre peu onéreuse, les bodegas ont atteint une taille critique leur permettant de se développer fortement sur les marchés export. Ici, le marché intérieur n'absorbe que 5% de la production nationale et les investissements étrangers sont nombreux.
Un bon rapport qualité / prixLa constance du rapport qualité/prix des vins chiliens a permis de fidéliser les consommateurs du monde entier. Chaque bodega a une gamme « Varietal » produite pour être bue dans l'année et une gamme « Reserva » qui offre plus de concentration, mais où le fruit reste dominant malgré l'utilisation de barriques. Il existe des vins très haut de gamme, souvent lancés sous une marque distincte par les plus grandes bodegas comme Concha y Toro (VOE, Almaviva) et CCU (Altaïr).
Une image à construireSelon Alvaro Arriagada, l'œnologue de Casa Donoso, « le Chili souffre d'un déficit d'image. La Nouvelle-Zélande a le kiwi et le vert, l'Australie a le kangourou et le surf, la France vend une histoire, un statut de connaisseur. Le potentiel de vente des vins chiliens est énorme, mais sous-exploité car le consommateur manque de repères. L'achat d'une bouteille se fait sur une émotion, une histoire que l'on raconte pour atteindre l'imaginaire du consommateur. » Chaque pays du Nouveau Monde se différencie sur les marchés extérieurs par un cépage emblématique : le Carménère au Chili, le Malbec en Argentine, la Shiraz en Australie, le Sauvignon Blanc en Nouvelle-Zélande, le Zinfandel aux USA? Les consommateurs comprennent cette segmentation du marché par cépage, moins déroutante que celle des A.O.C françaises. Nous passons une journée passionnante en compagnie de Frédéric de Geloes et Michel Frioux, respectivement directeur général et œnologue de Baron Philippe de Rothschild au Chili. Nous comprenons ici à quel point la force d'une société réside dans son réseau de distribution, dans la relation qu'une société de négoce crée avec son importateur sur une zone donnée. Pour renforcer cette relation, les commerciaux et un budget marketing adéquat offrent un renfort promotionnel sur le terrain. Tout est mis en place pour créer un affectif entre le consommateur et la marque.
Vallée de ColchaguaEn arrivant à Santa Cruz, nous animons un dîner-dégustation organisé par Oeneo devant 30 vignerons de la vallée de Colchagua. Diego Garcia de la Huerta prend la parole au nom de ses confrères pour féliciter notre initiative et nous inviter à visiter leurs bodegas. Nous découvrons parmi les bodegas chiliennes des investissements étrangers comme la bodega JF Lurton, la bodega Los Vascos développée par Eric de Rotschild, ou Casa Lapostolle, lancée par la famille Marnier-Lapostolle et propulsée en tête des classements par Michel Roland.
Bio BioNous partons dans le sud du Chili pour rencontrer l'équipe du CEPAS, une association financée par Partage. Le CEPAS est un organisme d'aide à l'éducation et au développement de la communauté d'enfants en difficulté dans cette zone économiquement sinistrée. Nous visitons la crèche et la maternelle, où nous sommes accueillis par une équipe dynamique et les grands sourires des enfants épanouis. Pour favoriser un développement global, les personnes des villes alentour ont accès à la médiathèque. Nous passons le week-end au bord d'un lac et allons marcher au bord de l'Océan Pacifique, dans des paysages grandioses.
Vallée de MauleL'équipe de la « route du vin » de Valle del Maule nous ouvre les portes des bodegas de la région, facilitant ainsi la collecte de bouteilles. Nous retenons d'excellentes adresses dans cette région. Valle Frio ? notamment ? nous réserve un excellent accueil et une belle dégustation. Remontant vers le Nord, nous repassons dans la vallée Colchagua, où nous visitons les bodegas avec Renato, guide touristique pour la « route du vin » locale. Nous retrouvons l'ambiance festive du Sushi bar, un sympathique restaurant japonais où se réunissent les œnologues de la région. Bien intégrés, nous sommes invités à l'anniversaire de Nicholas Buck, responsable du tourisme pour la bodega Bisquerrt. De grands feux ont été allumés pour l'occasion, les musiques et danses traditionnelles se succèdent, les bouteilles et sandwiches à la crème d'avocat défilent. Nous découvrons des gens chaleureux dans une ambiance survoltée. Sur la route du retour, deux pneus de la voiture éclatent en passant dans un nid-de-poule. Il faut rentrer à pied? jusqu'au moment où un fermier s'arrête avec sa charrette au petit jour et nous ramène sains et saufs à l'hôtel.
Vallée de CachapoalNous passons une de nos dernières journées au Chili sur les pistes enneigées de l'une des stations de ski des Andes. Avant de décoller pour l'Argentine, nous rencontrons encore plusieurs français. Laurent Savard, Directeur Commercial pour la bodega Tabali (CCU), basée en plein désert dans le Nord du pays, nous offre une dégustation mémorable de ses vins. Yves Pouzet, œnologue consultant pour Torreon de Paredes, se passionne pour la viticulture bio dynamique. Nous recevons un cours d'œnologie avec Stéphane Genest, œnologue depuis onze ans chez Los Boldos, une bodega créée dans les années 90 par Dominique Massenez, l'un des premiers pionniers européens au Chili.



