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La position du CIVB sur le rapport Berthomeau
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La position du CIVB sur le rapport Berthomeau

Par Vitisphere Le 01 novembre 2002
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La position du CIVB sur le rapport Berthomeau
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e rapport de Jacques Berthomeau a ouvert un large débat sur la situation de la filière vin, et en particulier sur le positionnement des vins français à l'exportation. Le Bureau du CIVB a officiellement pris position sur le rapport 'CAP 2010, le défi des vins français'. Le Président du CIVB commente les propositions Berthomeau en les rapprochant des propositions des autres rapports (INRA, CNIV, SENAT)publiés à la suite.
Par Jean Louis Trocard, Président du CIVB.

Le CIVB a son tour prend position. Pourquoi ?

Le rapport Berthomeau « cap 2010, le défi des vins français » apporte une contribution importante à la réflexion prospective des pouvoirs publics. Cependant, il ne saurait être considéré comme la seule base de travail ni le seul cadre de réflexion. Celle-ci sera heureusement approfondie par la lecture attentive des rapports du Sénat : « la viticulture entre défis et traditions », du Comité national des interprofessions (CNIV) « Ambition 2010 », ainsi que du travail de recherche de l'équipe de l'INRA «Concurrence internationale dans le secteur viticole ».

Quelles sont les analyses et propositions que vous faites vôtre ?

Le CIVB est convaincu, comme le rapport Berthomeau, de la nécessité de réformes sans pour autant partager la sévérité du diagnostic proposé. De ce point de vue les analyses du CNIV et de l'INRA lui paraissent plus conformes à la réalité. Le CIVB soutient la proposition du rapport Berthomeau d' « une politique énergique et massive de restriction de l'offre » sous réserve qu'elle concerne les productions sollicitant des aides publiques. Enfin la politique de restructuration du vignoble doit en effet se poursuivre au bénéfice l'ensemble des vignobles français sans discrimination réglementaires ou géographiques. La notion de grand bassin de production est intéressante sous réserve qu'elle s'inscrive dans la perspective dressée par le gouvernement d'une relance de la décentralisation. Elle doit, dans ces conditions, impliquer une grande autonomie de gestion de l'offre viticole régionale. Cette autonomie des bassins de production portera sur la nature des produits, leurs conditions de production, la maîtrise de leurs mécanismes de régulation et de communication. Elle s'inscrira dans un plan de développement régional éventuellement inscrit dans les contrats de plan Etat-Région. Cela implique de repenser l'organisation viticole au plan régional. Le rapport Berthomeau pose le problème de l'allègement des contraintes. Cette démarche souhaitable n'implique pas d'envisager une nouvelle segmentation de l'offre. Au contraire, l'ouverture de tout ou partie des AOC aux pratiques œnologiques internationales et à l'accueil de certains vins de pays en leur sein, dans les régions qui le souhaiteraient, répondrait aux besoins du marché, et à une amélioration sensible de la compétitivité des secteurs les plus exportateurs. Dans cette même optique, la commercialisation de vin de cépages de France, millésimé, apparaît opportun sans bouleverser l'offre française.

Quels sont les propositions qui, selon vous, ne sont pas adaptées à la spécificité de la vitiviniculture française ?

Le CIVB s'interroge sur la mise en place d'accords nationaux de branche. Ils apparaissent inadaptés à la « gestion moderne de notre ressource vin ». Les propositions des chercheurs de l'INRA ouvrent des perspectives plus prometteuses pour moderniser, le fonctionnement et l'efficacité des filières viticoles, au double bénéfice des viticulteurs et des négociants. L'objectif doit viser à attirer les investisseurs sur ce secteur insuffisamment rentable, parvenir à un meilleur partage de la plus value et faciliter les mécanismes d'intégration ou de partenariat amont/aval observés dans le « nouveau monde » et largement engagés de nombreuses régions françaises. Les aides de l'Etat ne peuvent être uniquement destinées à favoriser des mécanismes d'intégration. Le soutien aux entreprises suggéré par le rapport est nécessaire mais subordonné à un transfert de l'amont vers l'aval des fonds publics, à ce jour réservé à 93% à l'amont. Ce transfert permettrait de financer un Fonds régional d'Investissement et de développement.

Que pensez vous des propositions du rapport concernant la réorganisation de la communication ?

Une approche plus collective de la communication passe d'abord par une réforme approfondie et une harmonisation de l'action des multiples organismes publics ou parapublics agissant tant en France qu'à l'étranger. En revanche une communication globale « vin de France », conduirait à un transfert de notoriété, d'image et de moyens des régions les plus connues au bénéfice des moins connues, provoquant de surcroît une dilution progressive mais inéluctable des spécificités de l'offre française. Ceci conduirait à un appauvrissement de la richesse française.

Le contexte vitivinicole mondial a fortement évolué au cours des 10 dernières années. Il est donc logique d'adapter les stratégies des entreprises et celle des organisations professionnelles. Quel est la stratégie que le CIVB souhaite voir développée ?

« Cap 2010 » aborde la problématique de la filière viticole, avec le souci très louable de faciliter l'écoulement de l'offre française actuelle. Les réflexions suscitées par ce rapport conduisent les chercheurs de l'INRA à s'inscrire dans un raisonnement économique qui faisait à ce jour cruellement défaut et à offrir ainsi une alternative à un raisonnement trop administratif. Les travaux des 26 interprofessions françaises d'AOC insistent sur le renforcement des structures décentralisées, dotées de véritables pouvoirs et appuyées sur une simplification administrative de l'Etat. Les effets de la centralisation actuelle du système viticole français, tous secteurs confondus, constituent un handicap majeur à une réponse appropriée à la concurrence. Au total, l'offre française ne souffre pas d'un déficit de segmentation administrative mais de liberté. Elle la trouvera dans une gestion largement régionalisée, dans le cadre d'un dispositif interprofessionnel piloté par les opérateurs. Les opérateurs bénéficieront, comme leurs concurrents étrangers, d'un soutien public rénové, fixé en fonction d'objectifs et d'engagements des bassins de productions considérés. L'interprofession de Bordeaux appelle de ses vœux une réforme viticole basée sur la régionalisation.

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