eorges Ortola, 43 ans, vigneron à Narbonne au Château de Notre-Dame du Quatourze, vient d'être élu président d'Adelphe. Il a accepté de répondre aux questions de Vitisphere.com.
'Plus d'efficacité grâce aux nouvelles technologies'
Vitisphere.com : Quel itinéraire vous a conduit jusqu'à Adelphe ? Georges Ortola : Le Château Notre-Dame du Quatourze était une propriété familiale. Ingénieur en informatique, j'ai acquit le Château Tapie en 83, en me fixant une limite d'un an. Je n'en suis plus reparti. Depuis, j'ai investi dans un autre domaine, le Château de Lunes. Vigneron en cave particulière, je suis devenu en 1992 membre du Val d'Orbieu, un groupe coopératif puissant qui commercialise les vins de 150 caves particulières et 15 caves coopératives et qui réalise un chiffre d'affaires de 3 milliards de francs. J'en suis devenu administrateur, membre du Comité de Direction et administrateur de certaines sociétés de négoce du Val d'Orbieu. Je me sens donc proche des trois familles que composent Adelphe à savoir le vigneron indépendant, la coopérative et le négoce ! En 1993, la société Adelphe a été créée à l'initiative des producteurs de vins et spiritueux, pour prendre en charge leurs emballages, de verre principalement. J'en suis devenu le représentant du Val d'Orbieu et en septembre dernier, j'ai été nommé à la présidence d'Adelphe.
Cotiser à Adelphe, un geste pour l'environnementVitisphere.com : En quelques mots, pourriez-vous nous décrire le rôle d'Adelphe ? Georges Ortola : L'objectif de cette société anonyme est de collecter des contributions « propreté » auprès des entreprises qui commercialisent des produits avec emballages, puis de re-distribuer ces fonds aux collectivités locales chargées du ramassage, du traitement et du recyclage des ordures ménagères. Plus de 12.000 contributeurs cotisent à Adelphe, et permettent ainsi de recycler les emballages des produits qu'ils mettent en vente, une manière de faire un geste pour l'environnement. Quelque 1400 collectivités sont sous contrat. Créée par la filière vitivinicole, Adelphe joue un rôle moteur dans la ruralité.
La cotisation verre : 152 francs pour un vigneron qui met sur le marché 10.000 à 15.000 bouteillesVitisphere.com : C'est peut-être aussi une contrainte, pour les vignerons ? ? Georges Ortola : Je pense que les vignerons comprennent le sens de la cotisation. La contrainte existe, certes et elle est double : la déclaration et la cotisation. Mais elle est tout de même très légère ! Le vigneron doit déclarer le nombre de bouteilles et le nombre de cartons mis sur le marché : la cotisation est calculée au volume. Pour vous donner un exemple, le forfait pour une mise en marché annuelle de 10.000 à 15.000 cols est de 152 francs, un montant raisonnable pour une action en faveur de l'environnement. Vitisphere.com : Vous avez une grande responsabilité vis-à-vis des vignerons. Comment peuvent-ils être sûrs que leurs cotisations sont bien utilisées ? Georges Ortola : Adelphe est soumis à un contrôle très strict des ministères : agriculture, environnement, finances, intérieur? Un contrôleur d'Etat siège également, en tant qu'observateur, au Conseil d'administration d'Adelphe. Une commission consultative, présidée par un maire (M. Pélissard, Maire de Lons-le-Saulnier), et formée d'élus, d'associations de consommateurs et de membres de la filière recyclage est aussi chargée de nous contrôler. La meilleure preuve de la bonne utilisation de l'argent des contributeurs est que le verre est le matériau le mieux recyclé en France.
Les nouvelles technologies pour un service plus efficaceVitisphere.com : Est-ce qu'Adelphe ne traite que le verre ? Georges Ortola : Non. Adelphe a tellement bien rempli son rôle pour le recyclage du verre que l'Etat a décidé, à l'occasion du renouvellement de son contrat en 96, de lui attribuer un agrément pour l'ensemble des matériaux recyclables : acier, aluminium, plastique? Vitisphere.com : En tant que nouveau président, quels sont vos projets pour Adelphe ? Georges Ortola : Informaticien de formation, j'ai un sens très aigu de l'organisation et de la rigueur. Mon premier but a été de mettre en place, avec le nouveau directeur d'Adelphe Pierre Persichetti, une stratégie cohérente en interne, en utilisant au maximum les nouvelles technologies. Les plannings de mes collaborateurs sont diffusés par e-mail, et grâce à Internet, aux ordinateurs portables, aux organisateurs électroniques et à la téléphonie mobile, nous sommes transparents et surtout très réactifs. De mon domaine de Notre-Dame-de-Quatourze je suis au courant en temps réel des problèmes éventuels de mes collaborateurs parisiens ou des conseillers qui sont sur le terrain. Ma deuxième priorité est de développer le rôle des quatre conseillers d'Adelphe qui sillonnent la France pour expliquer aux collectivité locales ce qu'est le tri. Notre expertise dans ce domaine est très grande et nous pouvons par exemple aider les communes à évoluer vers le tri sélectif. Je souhaite également affirmer notre rôle vis-à-vis de l'administration en devenant une vrai force de proposition. Nous faisons par exemple réaliser des études de prospective sur le devenir de la collecte des déchets, quel type de déchets, quel tonnage, etc. Ces données nous permettront, entre autres utilisations, d'aider à fixer le taux des cotisations futur. Je suis persuadé qu'avec l'équipe en place et les moyens modernes de communication, l'action d'Adelphe gagnera encore en efficacité. Pour tout savoir sur Adelphe : www.vitisphere.com/exposant/adelphe/