our soutenir le développement sportif argentin, un projet d'augmentation de 1 % du prix de vente des tabacs et boissons alcoolisées avait été déposé au Congrès. Face à l'opposition de la filière viticole, ce dispositif va être retiré. Serpent de mer depuis trois mois, ce texte a été porté par le député Mauricio Gómez Bull, représentant la province de Santa Cruz (non-viticole) et membre du Front de la Victoire (formation politique du gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner). Interpellé par député Guillermo Carmona (province de Mendoza) sur les difficultés du vignoble argentin, Mauricio Gómez Bull a renoncé ce 21 septembre à l'imposition des vins argentins, comme le rapporte le quotidient Los Andes.
Avant les premières réunions de la commission sportive, l’opposition politique s'est rapidement formée, pressée par les professionnels d’enterrer le projet. Député de la province, viticole, de Mendoza, Roberto Pradines attaquait ainsi « toute initiative visant à prélever, à des fins fiscales, le vignoble national. Cette initiative de changement du financement de l’Accès Universel au Sport devrait être soutenue par une réaffectation de budget de l’Etat », comme il le confiait à la revue SuperCampo.
D’après le prix de vente constaté en juin dernier, le site Area del Vino estime que cette hausse s’élèverait en moyenne à 45 centimes de pesos par bouteille (soit 4 cents d’euros). Même si elle est minime, cette augmentation fiscale est vue comme une menace par la filière. S’appuyant sur un déclin des marges de bodegas, Area del Vino souligne ainsi que « la loi tombe dans un moment très inopportun pour le secteur, et devrait générer des pertes qui l’empêcheraient de sortir d’une situation déjà très complexe » (cliquer ici pour en savoir plus sur cette crise).
L'opposition viticole était d’autant plus forte qu’elle dénonçait également un amalgame sanitaire : cette hausse fiscale aurait concerné non seulement les boissons alcoolisées, mais également les tabacs. « Prendre deux verres de vin est bon pour la santé, je ne peux pas en dire autant pour deux cigarillos… » s’insurgeait en juin dernier Juan Carlos Pina, le directeur de l’association professionnelle Bodegas de Argentina. Il est à noter qu’en 2012, le gouvernement argentin classait le vin comme boisson nationale.
[Photo : Wines of Argentina]