ors de son dernier congrès à Mayence, l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a défini une méthode internationale de calcul du bilan des gaz à effet de serre. « Il s'agit d'une résolution cadre pour définir un protocole identique dans tous les pays. Au-delà cet objectif de cadre méthodologique, cette résolution vise à inciter les pays viticoles à agir en faveur de la réduction des gaz à effet de serre » indique Joël Rochard, chercheur à l'IFV et expert auprès de l'OIV. Le texte veut montrer qu'il existe une dynamique internationale en faveur du changement climatique dans la filière viticole, ce qui s'inscrit dans la perspective de COP 21 qui aura lieu à Paris en décembre prochain.
« La résolution est largement inspirée par le travail réalisé en France par l'ADEME et Jean-Marc Jancovici pour la mise au point du bilan carbone » explique Joël Rochard qui tient à souligner que la France viticole est en pointe en matière d'action en faveur du climat. « Les trois plans climats (Bordeaux, Bourgogne et Champagne) structurent les démarches. Ils sont associés à des objectifs chiffrés, en général une réduction de 20% des émissions carbone dans la logique de ce qui est promu par l'Europe. Il n'existe pas d'initiatives similaires dans d'autres pays ! ».
Féru d'éco-conception, Joël Rochard ajoute également que la France pourrait également inspirer l'OIV sur ces thématiques. Ces bâtiments, de par leur économie en énergie et en eau, s'avèrent intéressants en matière de protection du climat. Après avoir lancé fin 2014 Ecowinery, un site d'e-learning sur le sujet, Joël Rochard cherche à mettre sur pied un réseau d'exploitations françaises et européennes pour acquérir des références technico-économiques sur l'éco-conception. De quoi aboutir à un référentiel permettant de poser un cadre sur les méthodes d'éco-conception en matière d'environnement, de sécurité ou d'ergonomie... de quoi inspirer ensuite, peut-être, une future résolution de l'OIV... Le chercheur reste, cependant, prudent. "Le sujet interpelle mais il faut que cela mûrisse encore un peu".
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